arton4438
Jeff Bezos, le patron d’Amazon, imagine un système de livraison de colis encore plus réactif d’UPS, DHL et FedEx réunis. Le marchand en ligne de Seattle envisage de livrer ses clients, à domicile, en une demi-heure… en utilisant des drones.
Du coup, on se prend à examiner longuement le portrait de Bezos. C’est vrai qu’on peut lui trouver un visage sympathique d’aimable fantaisiste mais il convient néanmoins d’aussitôt bannir un tel jugement, compte tenu de la réussite considérable de la société de Seattle. Laquelle rivalise avantageusement avec Boeing en termes de notoriété, rentabilité mise à part.
Que dit Bezos ? Qu’en oubliant les règles les plus élémentaires de gestion de l’espace aérien, en volant au ras des toits, entre pavillons de banlieue et immeubles à appartements, de petits drones pourraient livrer une charge utile d’un peu plus de deux kilos, une ou deux romans, par exemple, une trentaine de minutes après réception de la commande. En un premier temps sans doute à New York et Los Angeles, plus tard dans d’autres grandes villes.
A partir de ce moment-là (mais cela, il ne le dit pas), les derniers libraires mettraient la clef sous le paillasson et nous serions à tout jamais privés du plaisir de flâner entre les piles d’ouvrages fleurant bon l’encre d’imprimerie.
Bien entendu, l’idée n’est ni crédible, ni recevable. Mais la manière dont elle vient de se répandre à travers la planète en quelques heures est révélatrice de l’époque « formidable » qui est la nôtre. Internet, les réseaux sociaux, le bouche à oreilles informatique du XXIe siècle, ont mis la planète tout entière dans la vraie-fausse confidence. Et, apparemment, certains y ont cru.
Déjà, on imagine un petit drone Parrot déposant une boîte de plastique jaune sur le perron de clients pressés de lire toutes affaires cessantes Kennedy, Lemaître ou Nothomb. Les banlieues vivraient alors dans le vrombissement de petits engins dévoués à la bonne cause du commerce en ligne, d’une part, du retour sur investissement, d’autre part. Cela en supposant que les experts aient entre-temps résolu la délicate intégration des drones dans le trafic aérien classique et que des normes de sécurité acceptables aient été mises au point, entérinées, acceptées par tous.
Rêve ou cauchemar ? Poser la question, c’est y répondre. Jeff Bezos, tout bien réfléchi, est bien un fantaisiste, sans doute lointain cousin de Michael O’Leary. Il a compris qu’il suffit de formuler les plus invraisemblables propositions pour attirer l’attention et obtenir gratuitement une compagne de publicité gratuite, qui plus est mondiale.
Le vrai problème : nous ne sommes pas dupes mais nous ne prenons pas la peine de crier au scandale. Du coup, Bezos et ses émules sont à tout moment prêts à récidiver, avec la complaisance des médias, de certains d’entre eux tout au moins. Moyennant, il nous faudra peut-être bientôt porter un casque, aussitôt dans la rue, pour éviter d’être blessé par un drone en perdition qui ne trouverait pas son chemin. A moins, bien sûr, de rester fidèles à notre « vrai » libraire.
Pierre Sparaco
Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More
2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
View Comments
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
En effet, je vous trouve bien pessimiste quant à l'avenir des drones. Leur intérêt n'est plus à prouver et on peut très bien imaginer qu'à la vitesse où la législation avance aux Etats-Unis (la FAA doit statuer d'ici 2015) cette annonce est plausible mais à certaines conditions évidemment. De plus la FAA a autorisé des vols à buts commerciaux pour deux drones déjà : le Scan Eagle X200 et le Puma cf. [->http://www.humanoides.fr/2013/08/01/la-faa-autorise-pour-la-premiere-fois-des-vols-a-but-commercial/%5D
Nous sommes en train de vivre une époque formidable en effet (mais sans les guillemets :-)
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Pour avoir un contenu plus précis, Andreas Raptopoulos explique sur TED comment les UAV pourraient être utilisés pour ce genre de missions.
Ses chiffres :
Nav GPS 400fts - 10 km en 15mn avec une charge de 2Kg
cout : 24 cents pour 10Km
Cout infrastrure : 50 stations - 150 véhicules - $0.9m
La conférence sur TED : http://www.ted.com/talks/andreas_raptopoulos_no_roads_there_s_a_drone_for_that.html
Pigeons !
Ben quoi ?
Ce serait une belle avancée : les pigeons à plumes revendrait en force mais dans une version hi-tech !!!
Il faudra seulement prévoir des Drop-Zone pour pigeons de métal sur les balcons, sur les façades des gratte-ciels, sur les toits ... Prévoir aussi des systèmes automatiques pour l’anti-collision.
Les pigeons se nourriront de carburant bio à base de maïs ?
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Bonjour,
Effectivement, annoncer un mode de livraison pareil, ça tient de la pub virale aujourd'hui, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est probablement quelque chose que M. Bezos aimerait voir fonctionner. Ca pose des tas de questions intéressantes, en termes tellement divers que la liste est trop longue (anti-collision des drones entre eux, avec les hélicos des samu / police etc qui évoluent potentiellement dans les mêmes zones, gestion de l'espace aérien, fiabilité des drones en question, certifications de ceux-ci)... Cette annonce est l'étape zéro d'un chemin qui en comporte vraisemblablement quelques milliers, mais il faut toujours un premier pas.
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Je trouve que c'est une bonne idée, ça assurerait la promotion d'une nouvelle discipline : le ball-trap urbain!
Mais avant ça, il faudrait couper tous les arbres à 20 mètres, enterrer tous les réseaux de distribution électrique, aplanir tous les monts et montagnes, imaginer un système anti-collision pour les drones, prévoir un site d'atterrissage pour chaque habitation, sécuriser la réception du colis par le client, augmenter l'autonomie des drones qui n'est guère supérieure à 10', gérer des millions de batteries et leurs recharges, puis tant qu'on y est, on pourrait créer des couloirs aériens pour les oiseaux....
Tant qu'il y aura des journalistes incompétents pour véhiculer ce genre d'ânerie (je ne parle pas de notre site préféré Aerobuzz...), nous allons subir encore de nombreux buzz tout aussi stupides!
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
En plus, avec ce genre de Ball-trap, on gagne immédiatement un prix dont la valeur peut dépasser la centaine d'euros
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
si encore le journaliste spécialisé nous avait éclairé sur les vrais enjeux en terme de gestion de l'espace aérien, cela aurait été intéressant mais là juste une pauvre diatribe sur l'air de c'était mieux avant !
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
@ Buck Danny :
Ce n'est pas être rétrograde que de préférer le papier aux pixels...
Par ailleurs, imaginez les problèmes que des centaines, que dis-je, des milliers de ces petits drones pourraient poser ?
Quid de l'espace aérien ?
Quid du risque d'attentat si une personne mal-intentionnée dupliquait un de ces drones et lui faisait transporter une petite bombe ?
Quid des risques de collision ? Voyez les dégâts que peuvent causer une hirondelle de quelques grammes sur un bord d'attaque. Imaginez un drone de 4 kg, hors de contrôle.....
Et au-delà de l'aspect aéronautique...
Quid des risques de vol ?=> une bonne carabine, un drone abattu et un paquet qui tombe dans les mains d'une personne qui n'en est pas le destinataire...
Bref, quoiqu'il en soit, la question ne se pose pas puisque les drones d'Amazon ne sont ni plus ni moins qu'un énorme canular, une publicité virale si vous préférez.
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Cet article est incroyablement rétrograde. Il faut vivre avec son temps à un moment. Même si l'idée est un peu farfelue (pour l'instant en tout cas), cela prouve simplement bien que les drones commencent à rentrer notre société et que c'est un domaine de recherche en plein essor.
De plus je ne vois pas qu'elle menace supplémentaire cela ferait peser aux libraires ni ne comprend le raccourci avec Ryan Air. D'un coté on essaie d'innover ... rien à voir avec vouloir faire des vols où les pax voyagent debout dans des avions sans copi !
De plus le secteur des drones crée lui aussi de l'emplois (mais ça, vous non plus vous ne le dite pas).
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
La réponse sonne comme une évidence : publicité virale. Un très bel exemple même !
Ce qui est stupéfiant, en revanche, c'est que de nombreux médias nationaux soient tombés dans le panneau...
Je me félicite que personne ne se soit fait avoir chez Aerobuzz. Il faut dire que pour des spécialistes de l'aéro, le poisson était un peu gros, surtout en décembre ! ;-)
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Cet éloge du "vrai" libraire est touchant, M. Sparaco, mais quelque peu hors sujet. Les bouquins, Amazon les livre déjà sur mon Kindle, non pas en 30 minutes, mais en moins de 3 secondes. Ce qui d'ailleurs ne m'empêche pas de fréquenter les libraires compétents (il n'y en a prou, et c'est à mon humble avis là qu'il faut chercher la cause de leur raréfaction depuis qu'ils n'ont plus le monopole de la distribution du papier imprimé).
Les drones d’Amazon : bluff, buzz ou délire publicitaire ?
Quelques secondes de téléchargement pour les bouquins et il n'est pas exclu que pour le reste, une bonne imprimante 3D ne fasse pas l'affaire. Mettant les drones voyageurs à la casse avant d'être nés...