Les low cost championnes de la connectivité aérienne des régions

L’Union des aéroports français (UAF) qui s’oppose à la suppression des lignes domestiques rend publique une étude qui démontre l’importance des lignes transversales dans la connexion des régions françaises entre elles. Sans surprise, cette étude réalisée par le cabinet Oxera met aussi en lumière le rôle prépondérant des compagnies low cost.

« Entre 2010 et 2019, le trafic aérien domestique français a augmenté de 24 % », note le cabinet Oxera. Sur les lignes transversales, le nombre de passagers a fait un bond de 72 % mais n’a augmenté que de seulement 5% sur les radiales. Les transversales relient les aéroports régionaux entre eux, alors que les radiales connectent les régions à Paris. Une part importante du trafic entre les régions et Paris, est un trafic en correspondance. « Les lignes transversales sont ainsi passées de 29 % du trafic domestique en 2010 à près de 40 % de celui-ci en 2019, la part des lignes radiales baissant donc symétriquement de 71 % à 60 % sur la même période ». 

Depuis 2010, un grand nombre de lignes transversales a été créée alors que le nombre de lignes radiales est resté relativement stable. Le nombre de lignes transversales offertes est ainsi passé de 111 à 168 en 2019 soit une augmentation de 51 %. Au cours de la même période, le nombre de lignes radiales a légèrement diminué, de 39 à 37 en 2019 soit une baisse de 5 %. « Si la relative stagnation du nombre de lignes radiales n’est pas surprenante (le nombre de combinaisons région-Paris étant par nature limité), l’augmentation significative du nombre de lignes transversales n’en reste pas moins notable », soulignent les auteurs de l’étude. 

L’augmentation spectaculaire du nombre de lignes radiales, entre les aéroports régionaux, est due au dynamisme des compagnies low cost. Leur part de marché n’a cessé d’augmenter pour atteindre 37 % du trafic en 2019 en France métropolitaine. Elles représentent plus de la moitié des capacités offertes (54 %) sur ces lignes en 2019. 

« Depuis 2012, les trois LCC (Low Cost Carrier) qui proposent le plus de capacités sur les lignes transversales sont easyJet, Volotea et Ryanair. Depuis 2011, easyJet est la principale compagnie low cost active sur les lignes transversales en France. En outre, il peut être constaté qu’entre 2010 et 2019 l’écart des capacités proposées entre la première et la deuxième compagnie s’est fortement accentué (différence de 260.000 sièges en 2010 contre 2 millions en 2019, soit 8 fois plus). » La hiérarchie entre ces trois compagnies low cost peut s’expliquer par des différences de stratégies commerciales. 

Pour le cabinet Oxera, « la dynamique des lignes transversales a surtout bénéficié aux infrastructures de plus grande taille en matière de capacités offertes mais qu’elle a également permis de renforcer les connections des infrastructures plus petites (aéroports de proximité) par une augmentation du nombre de lignes. La croissance des lignes transversales pour les plus grands aéroports a donc été principalement entraînée par une intensification des lignes existant entre eux (et éventuellement par la création de nouvelles lignes). » 

L’augmentation en capacité des lignes transversales entre 2010 et 2019 est concentrée à 81,7 % sur les lignes entre Grands Régionaux (plus de 5 millions de passagers par an) et/ou Régionaux (aéroports accueillant plus d’1 mppa). Les 18,3 % de croissance restants correspondent aux lignes entre les aéroports « de proximité » (moins d’1 mppa) et les aéroports plus grands. 

A travers cette étude, l’Union des aéroports français cherchent à démontrer la complémentarité entre le train et l’avion. « Sur les 12 liaisons aériennes radiales avec une alternative ferroviaire de moins de 4h, le report modal a déjà eu lieu. », déclare Thomas Juin, le président de l’UAF. « Le mode ferroviaire représente sur ces liaisons 85% du trafic. Sur les liaisons domestiques transversales, l’étude du cabinet Oxera souligne l’importance et la dynamique de croissance de ces lignes et illustre à nos yeux la complémentarité entre l’avion et le train. L’avion répond sur les liaisons transversales à un besoin de mobilité rapide des Français que le transport ferroviaire ne peut satisfaire efficacement compte tenu de la configuration du réseau ferré. Les lignes transversales sont une chance pour le développement des échanges interrégionaux et le désenclavement des territoires ».