A l’occasion du renouvellement des contrats qui régissent la présence des aéro-clubs sur l’aéroport de Montpellier, le gestionnaire de la plate-forme tente d’imposer des augmentations de loyers jugées inacceptables. L’aviation générale victime collatérale de la réforme des aéroports régionaux.
L’aéro-club de l’Hérault (ACHLR), celui de Montpellier et l’association Mach1 des constructeurs amateurs locaux, se retrouvent tous trois dans une situation très inconfortable. Aux termes de la loi, ils sont considérés, depuis début 2011, comme des occupants sans droit ni titre du domaine public sur l’aéroport de Montpellier. De fait, ils peuvent en être expulsés à tout moment comme leur a stipuler le gestionnaire de la plate-forme, dans un courrier daté du 18 février 2011, pour les inciter à signer la nouvelle convention d’autorisation temporaire d’occupation du domaine public (AOT). L’ACHLR, la plus importante des trois associations (320 membres, 10 avions, 4.200 heures de vol en 2010) a fait ses comptes. Avec une hausse des redevances domaniales (+221% terrain nu et +1.021% terrain bâti), les charges augmenteraient de 40.000 euros par an. Cela reviendrait à majorer les heures de vol de 10 euros en moyenne. L’aéroport et les aéro-clubs échangent désormais par courriers recommandés.
Cette affaire est la conséquence directe de l’évolution du statut des aéroports régionaux amorcée en 2004. La loi de décentralisation a transféré la propriété de 150 aéroports de l’Etat aux collectivités locales. Pour les onze plus gros aéroports régionaux, l’Etat a conservé la propriété des emprises, mais a obligé les chambres de commerce, gestionnaires historiques, à s’effacer devant les nouvelles sociétés d’exploitation aéroportuaire. Les aéroports de Lyon, de Toulouse et de Bordeaux ont été les premiers à basculer dans le nouveau cadre. Montpellier a changé de statut en 2009.
Cette réforme des aéroports doit déboucher sur la privatisation des aéroports français. Elle a pris un peu de retard, mais l’ouverture du capital est imminente. Elle pourrait avoir lieu dès 2011 pour les premiers aéroports, avec la cession par l’Etat d’une partie des 60% qu’il détient dans le capital des sociétés gestionnaires. Les 40% restants sont répartis entre les CCI (25%) et les collectivités locales (15%) qui souhaiteraient acquérir les parts de l’Etat pour conserver le contrôle des aéroports régionaux (une aspiration légitime), mais qui ne disposent pas forcément des fonds nécessaires. En revanche, les investisseurs privés (Vinci, SNC Lavalin, Kéolis, Macqaries, …) sont nombreux et font monter l’appétit de l’Etat. L’aviation générale doit-elle redouter ces nouveaux acteurs ? Pas nécessairement !
Angers, Chambéry, Grenoble, Vatry ou encore Tarbes sont gérés par ces sociétés privées et l’aviation générale y a sa place. En revanche, les problèmes existent là où la gestion a été confiée à des sociétés issues des chambres de commerce. Ces sociétés à forte coloration CCI savent qu’elles ont été constituées pour assurer la transition et mettre en œuvre des politiques commerciales qui rendent la mariée plus belle. C’est ce qui se passe, par exemple, à Montpellier.
La stratégie actuelle des aéroports est de dépendre le moins possible du trafic aérien pour éviter de subir les retournements de ce marché cyclique. Pour cela, ils développent les recettes extra-aéronautiques qui, par définition, ne sont pas liées aux fluctuations du nombre de passagers. La valorisation du foncier est une tendance lourde. Là où la place ne manque pas, comme à Lyon-Saint Exupéry, le gestionnaire développe des centres d’affaires. Là où elle fait défaut, comme à Montpellier, il cherche à augmenter le rendement. Et il est sûr qu’un aéro-club génère beaucoup moins de recettes extra-aéronautiques qu’une entreprise de service.
A Montpellier comme ailleurs, les aéro-clubs risquent de payer, dans les mois à venir, le laxisme passé des chambres de commerce du temps où elles avaient la pleine gestion d’équipements considérés comme intrinsèquement déficitaires. Aujourd’hui que les aéroports sont devenus des entreprises qui génèrent des dividendes à leurs actionnaires, est-il raisonnable de vouloir compenser des décennies de manque-à-gagner à l’occasion du renouvellement d’un bail ? Les aéro-clubs n’ont pas changé de statut. Et même si la gestion associative peut paraître anachronique aux yeux de ceux qui font l’apprentissage de l’économie de marché, il ne faut pas perdre de vue le rôle social des aéro-clubs, ni la place qu’ils occupent, à la base de la pyramide, que représente l’industrie aéronautique et plus précisément encore, le transport aérien.
Gil Roy
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
Le dernier tarif publié avait pour échéance ,fixée par l'exploitant,le 31/01/2010 dans ces conditions on peut arguer de la légalité de la perception des taxes diverses facturées par cet exploitant et ceci pour TOUS les usagers, basés ou non et réclamer le remboursement des dites taxes.......
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
Je viens de lire le plaidoyer du gestionnaire de l'aéroport de Montpellier, en fait les mêmes personnes depuis au moins quinze ans, sauf que leurs statut a changé, ceci expliquant cela.
Le trafic passagers est en baisse constante, le nombre de mouvements a lui augmenté principalement du fait de l'ESMA, mais il baissera considérablement en 2012 en raison de la délocalisation d'une grande partie de la formation à Nîmes Garons. Tous les chiffres sont à la baisse depuis des années. Air France réduisant également ses vols concurrence TGV oblige.
Alors ou va-t-on. Le trafic de Montpellier ne progressera pas vers les 3 à 5 million de passagers ( à peine un petit million et quelques en 2010) comme on peu l'entendre par des communicants à l'imagination fertile, la grande agglomération de Montpellier ne comportant que.......350 000 habitants, très loin de Lyon, Marseille ou Toulouse.
De plus, trois aéroports proches de 50 kms cherchent à attirer le même chaland, Nîmes/Garons, Montpellier, Béziers et à peine plus loin, Perpignan et Carcassonne, tous desservis d'ailleurs par le même transporteur Irlandais, qui survivra sans les subventions? la région et les collectivités locales qui ne sont pas parmies les plus riches de France vont-elles continuer dans cette gabegie, pas sûr.
Pour le moment, à Montpellier, seuls les low cost font les navettes à un prix du billet défiant toute concurrence que ni Air France ni la SNCF peuvent égaler, pourquoi.
Les low cost vivent des subventions locales, donc de nos impôts, cela permet ainsi au gestionnaire de se vanter à bon compte d'un trafic international en réalité sous perfusion. Cela ne va pas durer car les retombées touristiques de ces low cost sont très loin des chiffres annoncés et que nous n'allons pas, en qualité de contribuables, subir une double peine de la part du gestionnaire de l'aéroport.
Lequel gestionnaire a clairement laissé entendre qu'il ne voulait plus que l'aviation générale se développe à Montpellier et qu'il ne fera rien pour elle. La situation actuelle résume cette position unilatérale et son communiqué cité plus haut, non signé d'ailleurs, est en total décalage avec la réalité des faits pour ne pas dire plus.
Je vous augmente de 1000% et comme je suis magnanime je vous offre une remise de 50%......la première année, dans le texte.
La réalité des chiffres sur la gestion de la piste secondaire notamment ,sont un montage spécieux pour justifier une finalité loin d'être clairement établie, sachant que cette piste secondaire est principalement utilisée par l'ESMA (24 000 heures en 2010) et l'ENAC, l'ensemble des clubs ne faisant que 6 800 heures de vols, y aurait-il des avantages pour certains?
Les aéro-clubs installés depuis 40 voire 50 ans pour le plus ancien, étaient là bien avant ces lignes aériennes ou écoles professionnelles dévoreuses de subventions et on voudrait les voir disparaître que l'on ne si prendrait pas autrement, mais pour quel résultat au final à la place. Des rumeurs laissent entendre que des promoteurs immobiliers de bureaux et autres seraient prêts à bâtir sur les terrains ainsi dégagés, ils devront encore attendre, le pot de terre n'est peut être pas celui que l'on croit.
L'aviation générale et légère est malmenée partout en France malgré les dires de nos responsables politiques ou administrations de tutelles et les paroles encourageantes parfois entendues sont rarement suivies d'effet. Raison de plus pour ne pas baisser les bras et faire valoir nos droits élémentaires.
Walter PRADUROUX
Président du Comité Aéronautique Régional du Languedoc/Roussillon
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
La SAMM prend ses désirs pour des réalités et la volonté des Aéroclubs basés à Montpellier Méditerranée d’obtenir des CAOT acceptables pour leur pérennité pour un accord sur ses oukases.
L’affirmation selon laquelle un accord formel aurait été transmis par l'avocat de l'association de défenses des aéroclubs est mensongère.
Alain Gaudet
Président de l’aéroclub de l’Hérault
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
Je sais pas, je suis pas au courant de tous les détails du dossier, mais quand je lis ca :
"démontré aux aéro-clubs que la tarification proposée se limitait à couvrir les coûts d’utilisation des infrastructures liées à la piste secondaire sans aucun bénéfice pour la SA AMM"
Je me dis "Et moi, je suis la reine d'angleterre"....
C'est une opinion qui n'engage que moi, bien sur....
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
La Direction de la SA Aéroports de Montpellier-Méditerranée souhaite apporter les précisions suivantes :
Les bâtiments des usagers de la piste secondaire arrivant en fin d’amodiation, la SA AMM* a souhaité associer les aéro-clubs a une réflexion sur une tarification correspondant au coût d’utilisation de cet équipement afin d’éviter la strict application des tarifs domaniaux que ces associations auraient eu de réelles difficultés à assumer.
Ainsi la SA AMM* a initié plusieurs réunions avec l’AUPSAMM (association regroupant les usagers de la piste secondaire) et leur avocat dès septembre 2010 pour essayer de trouver un consensus correspondant aux charges d’exploitation de la piste secondaire et aux capacités financières de ces associations. Au cours de ces réunions, la SA AMM a, de manière la plus transparente possible, démontré aux aéro-clubs que la tarification proposée se limitait à couvrir les coûts d’utilisation des infrastructures liées à la piste secondaire sans aucun bénéfice pour la SA AMM.
Au terme de ces échanges la SA AMM* a transmis un projet de convention aux aéro-clubs qui leur permettait de profiter d’une économie de 51 % sur le tarif des bâtiments et de 40 % sur celui des parkings avions.
En date du 5 Janvier 2011, l’avocat de l’AUPSAMM nous a confirmé l’accord formel de ses clients sur les conventions proposées. Sans aucun contact direct auprès du Directoire de la SA AMM nous avons appris que les aéro-clubs refuseraient de signer les conventions et qu’ils comptaient engager une procédure auprès du Président du Conseil de Surveillance et de la DGAC.
La SA AMM* confirme qu’elle a initié tous efforts possibles pour tenir compte du caractère associatif des aéro-clubs et qu’elle ne pourra laisser perdurer une situation d’occupation sans droit ni titre.
*SA Aéroport de Montpellier Méditerranée
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
ne rêvez pas, depuis que la transmission des aérodromes a été effective, la FFA n'a strictement rien fait, sauf des bonnes paroles et des lettres de condoleances
alors, continuez de rêver, et les profiteurs et autres affairistes continueront de prendre nos aerodromes qui, en grande partie, sont maintenant en périphérie de nos ville
la solution passe par un vote démocratique, c'est à dire que TOUS les membres votent, sauf les dirigeants des clubs qui actuellement monopolisent la FFA pour en faire ce que l'on sait, c'est à dire une fédé sclérosée qui est le monopole des copains et des coquins pour le profit de quelqu 'uns
en France, il n' y a qu'une fédé qui tourne bien, et l'on voit le résultat = c'est la FFPLUM
est-ce si difficile de copier ? en géneral, c'est le travail du dernier de la classe ! mais tant qu'il y aura des moutons, il y aura quelques bouchers pour les égorger ! ou les tondres, c'est selon !
Défense de clubs
Puisque nous sommes tous rassemblés dans une fédération nationale qui nous représente, je pense que la FFA va prendre sérieusement des dispositions pour résoudre ce problème.
a l attention de monsieur gil roy
votre article sur montpelier n' est pas un cas isole l' aeroport de clermont ferrand gere par keolis veolia a trouve la meme idee 400 % augmentation et une taxation de 4% du chiffre d' affaire.cette situation est bien plus preocupante si elle se generalise que la reforme de la la formation (ato) en aeroclub apres 2012 .
Les négociations s’enveniment entre l’aéroport de Montpellier et ses clubs
Réponse a "dég*"....
Si vous arrivez à me prouver que passer par votre école est un passage obligé pour devenir conducteur de bus, la question que vous posez mérite réflexion.
C'est le cas pour les aeroclub.
Du reste, ils n'en demandent pas tant. Ils veulent juste qu'on leur foute la paix et qu'on les laisse continuer a vivre dans le hangar qu'ils ont construit eux memes. Et qu'on ne leur demande pas de financer des choses dont ils n'ont pas usage (genre handling fees avec un accompagnateur pour trouver la porte de sortie) histoire de gonfler le chiffre d'affaires.
c'est dégjeulassse !
Oh les pilotes, avec mes potes du club Ferrari on est un peu coincé : vous pourriez prendre en charge la location de nos garages et l'entretien du circuit ?
Non parce que on fait passer les permis de conduire à nos gamins (on a pris des Mini Cooper ecole) et le moniteur d'auto école au chomage qu'on a embauché ( royal à 10 euros au noir l'heure de conduite) nous coute un peu ! Surtout que la mairie ne veut pas prendre en charge le demi de salaire de la secrétaire dont le contrat emploi jeune aidé à temps partiel annualisé arrive bientôt à son terme, heureusement qu'elle est bénévole sur ses heures sup...
Parce qu' on représente un secteur important de l'économie quand même !