La compagnie aérienne publique bretonne spécialisée dans la desserte de l’île d’Ouessant au départ de Brest vient d’être rachetée par un entrepreneur privé qui envisage une diversification de son activité. Le nouveau propriétaire de Finistair suit aussi avec intérêt les développements du Cessna Grand Caravan en version électrique.
Juste avant son changement de propriétaire, Finistair a réussi à conserver la ligne historique Brest-Ouessant. Bien que la compagnie, créée à 1981 par le Conseil général du Finistère, avait fait ses preuves sur cette liaison, la partie n’était pas jouée d’avance. Pour la première fois, en effet, l’appel d’offres pour cette ligne aérienne subventionnée (Obligation de Service Public) a mis en concurrence trois candidats.
Pour cause de Covid-19, la desserte aérienne d’Ouessant est suspendue jusqu’au 2 juin 2020. Elle va redémarrer avec deux avions, comme lors de la création de la compagnie, au début des années 80. Il y a six ans, Finistair avait revendu ses deux Cessna Caravan pour faire l’acquisition du Cessna Grand Caravan neuf. Elle a réceptionné un deuxième appareil, d’occasion celui-ci, mi-mai 2020. Pour la régularité de l’exploitation, deux avions c’est mieux, d’autant que Charles Cabillic, le nouveau propriétaire de la compagnie arrive avec des projets de développement.
Charles Cabillic explique que le conseil général du Finistère a souhaité se séparer de Finistair quand la compétence « Transport » des Départements a été transférée aux Régions. « Cela fait deux ans que je travaillais à remonter le projet », précise-t-il. Cet entrepreneur breton a lancé plusieurs entreprises du domaine du digital rassemblées dans le groupe W3.Le groupe W3 se compose notamment de l’accélérateur de startups breton West Web Valley et de la plateforme d’entraide entre particuliers Allovoisins.. Il est également le créateur, il y a trois ans, de la plateforme Air Affaires, destinée à mettre en relation les propriétaires d’avions légers, avec des pilotes et des passagers. La reprise de Finistair est d’une autre nature encore…
Jusque-là, l’activité de la compagnie basée sur l’aéroport de Brest se concentrait sur l’exploitation de la ligne en OSP pour la desserte de l’île d’Ouessant, avec un seul avion et trois pilotes. Un trajet de 18 minutes. Deux allers-retours quotidiens en semaine, un le samedi. 6.000 passagers par an et 120 tonnes de fret. Ce qui peut fonctionner dans le cadre d’une société d’économie mixte, n’est évidemment pas viable au niveau d’une entreprise commerciale. D’où la nécessité de développer l’activité.
Charles Cabillic projette de desservir, au départ de Brest, les autres îles de la région et les îles anglo-normandes. Belle-Île, Ile d’Yeu, Jersey, Guernesey notamment pourraient ainsi être de nouvelles destinations offertes par Finistair. Par le passé, ces îles ont fait l’objet de services réguliers, comme le rappelle le nouveau dirigeant de la compagnie. « Belle île a été desservie par Finistair. Il y avait 10.000 passagers par an à l’époque. Gersey a été desservie au départ de Rennes et de Saint-Brieuc par une autre compagnie, avec un avion de 50 sièges ».
Charles Cabillic se veut « pragmatique » : dans un premier temps, il s’agira de vols à la demande afin de « tester » le marché. En partenariat avec le tour operator breton Salaün Holidays il veut ainsi proposer à une clientèle bretonne des forfaits vols + hébergement afin de permettre aux « bretons de profiter de leurs îles à l’occasion de la période estivale. »
En revanche, une ligne régulière Brest-Nantes pourrait voir le jour fin 2020, précise le nouveau dirigeant de Finistair. L’acquisition d’un deuxième Cessna Grand Caravan a été faite avec cette intention. « Il faut compter plus de trois heures en voiture pour relier Nantes à Brest, alors qu’il faut une heure en avion. » Cette liaison a été exploitée par le passé par Britair en CRJ100 de 50 places. Avec son avion de 9 places, Finistair vise une clientèle affaires.
Charles Cabillic est également persuadé que la transition énergétique de l’aviation commerciale débutera par les plus petits avions. Il suit avec intérêt les travaux des américains Magnix et Aerotec sur l’électrification d’un Cessna Caravan. Il déclare vouloir faire de Finistair la première compagnie en France à faire voler un avion électrique en transport public. Il table sur 2024/2025.
Gil Roy
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Brest-Nantes : au mieux 3h30 en train... Encore une fois, vive l'avion ! ... bon, ça ne va pas plaire à tout le monde :-)
Après, faut également voir la durée des transits centres-Aéroports.
Alors la , des catamarans électriques avec l' hélice qui se transforme en éolienne au complet ça devrait marcher !
voir en Suède, même approche entre petites villes de part et d'autre du golfe vers la Finlande, à petites distances, en électrique (évidemment vert puisqu'ils en regorgent). petite charge utile, tout est petit mais c'est mieux que la riute et les ferries.
La nouvelle société Finistair pourrait avoir intérêt à remettre en exploitation la ligne régulière Nantes - L’Ile d’Yeu ou Beauvoir - Ile d’Yeu (ou depuis La Roche/Yon ou Les Sables d’Olonne ou La Rochelle). Cette ligne a été opérée dans le passé par un Caravan, répondait à une demande et complétait avantageusement les liaisons publiques en bateau et en hélico. De même, l’électrique serait une réponse probablement adaptée, puisque le carburant aviation n’est pas disponible sur l’Ile d’Yeu.
"Le nouveau propriétaire de Finist'Air suit aussi avec intérêt les développements du Cessna Grand Caravan en version électrique".On dit ça pour faire le buzz, mais en pratique faut voir. Ceci dit Brest-Ouessant en électrique, ça devrait être la seule distance faisable opérationnellement avec 10 pax+le pilote.Bon, enfin on peut toujours rêver, attendons la certification pour voir...