Grégoire est en passe de devenir commandant de bord sur Boeing 737-800 chez Ryanair. Pour ce français, passionné d’aviation, la compagnie irlandaise a été le lieu d’un changement de vie professionnel réussi.
« J’ai appris à piloter à 15 ans et j’ai arrêté de voler à 18 ans. C’était en 1993. Mon objectif était de devenir pilote professionnel et, dans les mois qui ont suivi la première guerre du Golfe, le climat économique était trop défavorable pour se lancer dans l’aviation », explique Grégoire. La raison l’a emporté. Il a choisi de poursuivre ses études et de devenir ingénieur commercial. « Après sept ans, la trentaine approchant, j’ai fait mon propre bilan de compétences. J’ai cerné mes désirs et mes attentes. Je voulais travailler en anglais, faire un métier d’action, un métier mission… J’ai alors décidé de devenir pilote de ligne tout en ayant conscience que je ne pourrais jamais être embauché par Air France. D’entrée, je savais que je serais obligé d’élargir ma recherche d’emploi à l’Europe, la France, en dehors d’Air France, est un trop petit marché ».
Grégoire passe son brevet théorique de pilote de ligne et obtient une prise en charge partielle de sa formation pratique sous la forme d’un Fongecif (24 000 € sur un total de 36 000 €). Il décroche son brevet de pilote professionnel (CPL), sa qualification de vol aux instruments (IR) et sa qualification de travail en équipage (MCC). « Je suis ensuite parti un mois en immersion à Dublin pour rafraîchir mon anglais et être prêt pour des entretiens en anglais avant de me lancer dans la recherche d’emploi ». Le marché de l’emploi est alors porteur, il est convoqué à plusieurs entretiens et fini par choisir de travailler pour Ryanair.
Sa promesse d’embauche en poche, il va faire sa qualification de type Boeing 737-800 à Amsterdam, à ses frais. Il accepte cette condition. « J’avais calculé qu’il me faudrait trois ans pour l’amortir et qu’en trois ou quatre ans, je pourrais devenir commandant de bord. Je n’ai pas hésité. Dans les cockpits rares sont les pilotes qui se plaignent et personne ne se soucie du risque de faillite ou de l’avenir de la compagnie ». Sur l’exercice comptable écoulé (avril 2009 – mars 2010), Ryanair a fait état d’un profit de 319M€ et une progression du nombre de passagers transportés de +14% (66,5 millions de passagers).
Fort de sa qualification de type, Grégoire a fait ses classes en Irlande, pendant neuf mois avant de pouvoir choisir une base. « Pour la petite histoire, mon adaptation en ligne a débuté par deux jours de six secteurs entre l’Irlande et la Grande-Bretagne, en hiver, avec un front froid sur le Royaume-Uni, des turbulences, du givrage, des rafales. Le premier soir, j’ai eu le sentiment que je venais de franchir une grosse marche ».
Quand il regarde en arrière, Grégoire est satisfait de son choix : « j’ai conscience, au regard de mon précédent travail, de la chance que j’ai de faire ce métier. Je travaille trois fois moins qu’avant et je gagne trois fois plus. J’ai aussi conscience que je m’épanouis actuellement parce que j’ai eu rapidement la base que je souhaitais, c’est-à-dire Girone en Espagne, et cela me permet de vivre avec ma femme et mes deux filles au quotidien ».
A suivre…
Gil Roy
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-**[Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
->http://www.aerobuzz.fr/spip.php?article853]
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Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
Bonjour je en première mon niveau est moyen en maths est ce possible devenir pilote de ligne c vraiment ma passion merçi
Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
Mon meilleur ami a fait le meme changement de carriere que toi.
Il a bouclé sa formation avec succes fin de l'année passée, mais avec le
contexte du marche aerien il galere pour trouver son premier poste.
Si tu as des pistes pour qu'il puisse vivre sa passion, merci d'avance…
Olivier
Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
bonjour,
je suis moi même en formation de pilote de ligne, en angleterre,à bournemouth,je pense à ryanair pour la sortie de la formation,mais je voudrais savoir si,après avoir payé la QT et passé quelques temps en adaptation en ligne (bénévole),on a vraiment l'opportunité de voler..
en effet,d'après le peu d'infos que je possède sur cette compagnie,les embauches ne sont pas directes mais se font via un "pool" de pilote que ryanair utilise si besoin est.
je suis preneur de toute info (sure..) et témoignage à ce sujet.
merci,
damien.
Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
C'est magnifique ! C'est le récit qui fait rêver.
Comme quoi c'est possible. Il n'y a pas que l'ambition pour faire se métier. Au delà des compétences, celà demande un mental trés fort. Faire des sacrifices sur le plan familial.
Bravo pour l'épanouissement professionel et personnel.
Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
chapeau, se couper de sa famille pendant des mois pour effectuer un changement de carrière, je ne sais pas si je l'aurais fait, c'est un coup à la perdre, cette famille !
Les premiers pas d’un pilote français chez Ryanair
Merci pour ce superble article !!! j'attend la suite avec impatience !