C’est l’étonnante proposition de l’UNCAF, un syndicat de compagnies aériennes françaises, qui demande au gouvernement français d’imposer des tarifs minimum pour éviter les ventes à perte.
350 euros TTC pour un aller/retour à l’intérieur de la France. 450 € TTC pour un aller/retour en provenance ou à destination de l’Europe. 550 euros TTC pour un aller/retour en provenance ou à destination de toutes les autres destinations. « En imposant cette loi tarifaire, le gouvernement prendrait ainsi une décision forte, saine et utile en matière environnementale et en matière économique. » affirme l’Union Nationale des Compagnies Aériennes Françaises. Une proposition pour le moins étonnante…
L’UNCAF demande au gouvernement « de fixer des prix plancher par billet afin que les compagnies arrêtent de vendre à perte ce qui est le cas avec des billets à 1 euros où même à 29,90 euros ne couvrant bien souvent même pas les taxes… » Difficile d’imaginer que des professionnels du transport aérien qui gèrent des petites compagnies aériennes françaises confondent « prix d’appel » et « vente à perte ».
Et si le syndicat était entendu, ce sont les grandes low cost européennes qui se frotteraient les mains. En vendant 450 € TTC un aller retour en Europe, Ryanair gagnerait 389 € par passager, contre actuellement 52 €. Sur l’exercice 2020 clôt le 31 mars 2020, Ryanair a réalisé un chiffre d’affaires par passager de 57€. Un passager lui coûte 31€. Au final la compagnie qui a transporté cette année-là, juste avant la crise actuelle, 149 millions de passagers a fait un chiffre d’affaires de 8,5 milliards d’euros et un bénéficie de 649 M€. Une telle mesure ferait exploser leurs marges bénéficiaires, à condition toutefois qu’il y aient encore des passagers pour prendre l’avion à ce tarif.
« L’impact de cette mesure sur la diminution des vols serait immédiate, et l’impact environnemental également immédiat évitant ainsi de fabriquer des impôts et des taxes pour compenser… », affirme l’UNCAF qui ne craint pas de se mettre à dos, les usagers comme les aéroports ou les acteurs du tourisme. A moins qu’il ne s’agisse d’un appel au secours de petites compagnies françaises en grande détresse.
Gil Roy
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vous avez dit UNCAF ?
http://uncaf.fr/
Bonne analyse de Pierrot. Par sa déclaration, l'UNCAF se rebelle, et veut défendre ses adhérents au bord de l'asphyxie, coincés entre les créatures de la mondialisation sauvage et de la finance internationale ( low-cost), et les chouchous des Etats, abreuvés jusqu'à plus soif de l'argent du contribuable ( Majors).
L'appel de l'UNCAF a été relayé par M6, hier soir, mais rassurez-vous, le système avait pris soin d'envoyer son meilleur pompier, pour éteindre le début d'incendie.
C'est la lutte du pot de terre contre le pot de fer.
En complément de JUJU, qui n'ose pas (https://www.aerobuzz.fr/depose-minute/liberte-dexpression/#comment-196450) ce thème démontre autre chose... on a pu faire le tour du sujet. Le prix, les inputs dans un contexte global.
C'est une superbe démonstration d'intelligence collective : merci l'esprit, l'espace Aérobuzz.
Au delà du thème pour passionné, le blog joue sont rôle à plein, cad de la mise en perspective des infos, où chacun fait son chemin, son analyse.
Je vois dans cette expérience, un des meilleurs remparts aux croyances et à l'infobésité. Il y a quelques jours nous avons lu que le contenu des échanges appelait de la patience de la part de la rédaction, en supportant ce qui peut paraitre tout et n'importe quoi.
Je crois au contraire que chacun fait son chemin par étapes en débutant par des approximations. Toutefois entrer dans le débat est la condition pour que le processus se mette en place, le premier pas hors de ses convictions, pour revisiter ses propres biais au sein de la communauté.
L'écoute et le respect des avis (= de la bienveillance et l'envie d'apprendre par l'échange) fait le reste, donnant la véritable valeur du support. Un modèle d'espace web lucide et responsable.
Mon premier commentaire n'a pas été publié... peut-être celui-ci le sera-t-il ?! Est-ce parce que mon propos va à l'encontre de la majorité de ceux exprimés ? Béatement admiratif de tout ce qui à trait au transport aérien sans aucun sens critique. Même ridicule au point d'évoquer que notre pays serait aux mains des... communistes. Quand on apprécie l'aérien on se doit de dénoncer les dérives auxquelles nous assistons depuis plus de 20 ans. Les compagnies "bas-coûts/bas-prix" vont tuer cette activité. Elles pratiquent des prix sans rapport avec les coûts réels. Ils ne permettent pas de traiter correctement les personnels (à l'exception parfois des pilotes) ni de faire voyager dans des conditions correctes. Ses ersatz de compagnies gaspillent le kérosène et transportent des hordes de touristes qui ravagent les lieux de destinations. Elles ont ébranlé les compagnies traditionnelles qui sont quasiment toutes moribondes. Au lieu de dénoncer les écologistes, ceux qui sont intéressés à la survie du transport aérien doivent comprendre qu'elle ne passera que par une hausse légitime du prix des billets d'avion. Il faut moins (moins de voyages aériens) mais mieux (meilleurs conditions en classe économique) avec ainsi l'espoir arrivé à destination que celle-ci non surfréquencée soit encore en bonne état...
Que de commentaires autour d'une sottise qui est illégale tant au regard du droit européen qu'à celui, en France, du principe constitutionnel de la liberté du commerce....
La charte de l’environnement est aussi dans la constitution , et au niveau français , la proposition ne se heurte à aucun principe de droit puisque les mesures seraient pour tous ...
La sottise est de croire que rien ne peut changer , car il faudra que ça change un jour , que ce soit l’aérien , le rail et la route ...
Le meilleur moyen pour que rien ne change c'est justement de proposer des solutions impraticables!
Liberté de commerce ne veut pas dire liberté de le faire n'importe comment...
A commencer par quelques règles sur la concurrence, sur l'interdiction de vendre à perte, sur le service après-vente, etc...
Je suppose que si les cies à bas coûts étrillent leurs concurrents depuis 20 ans sans que ces derniers ne réagissent, c'est que leurs pratiques sont légales.....
Ils n’ont pas honte, voici ce que leur président disait en septembre 2020: « Le transport aérien Français comme la liberté d’entreprendre n’a pas besoin d’interdiction, de taxes nouvelles, de limitations mais a besoin de soutien pour que nos régions ne perdent pas leur attractivité économique, pour que les dizaines de milliers de collaborateurs du secteur ne perdent pas leur emploi, et pour que TOUS les français puissent se déplacer »
https://www.tourmag.com/Uncaf-Le-transport-aerien-disparaitra-tout-seul-au-bonheur-des-idealistes-au-col-vert_a105309.html
Retournement de veste, recherche de buzz, poisson d’avril anticipé? Quelle stratégie se cache derrière cette communication... inattendue?
Réponse à votre message de 19h10.
Aérocitoyen, vous analysez la situation et souhaitez faire partager votre point de vue, comme Mr Roy, comme luncaf, comme moi . Assumons .
Sur les Low Cost . Vous avez raison les Low Cost ont un business modèle viable pour la plupart grâce au coût de production plus faibles dû à la localisation , aux charges et coûts salariaux bien plus bas , à la fiscalité adaptée , à la réglementation plus simple , etc ...
Tout ce dont la France ne pourra jamais avoir ....
la difficulté dans cette industrie est que « l’usine » étrangère concurrente qui produit est en fait étrangère de nationalité mais voisine sur l’aéroport .
Et la bagarre est mécaniquement inégale ....
En cassant l’argument prix, cela casse le modèle économique et la Low Cost devra se réinventer en premium , mais là , ses copines françaises sauront faire ... et la Low Cost devra donc aller sur ce terrain au lieu que les françaises aillent sur le terrain ingérable des Low cost....
Sur le plan écologique , ce qui est discutable c’est l’impact de l’aviation par rapport à toutes les autres industries . Mais c’est la mode et ça fait plaisir à la populace de dire qu’il faut réduire les émissions de co2 des avions pollueurs . Dons l’idée de dire ont fait moins de vol en coupant une industrie qui est la future mort du transport aérien, ça se défend .... En réponse à cette idéologie sans fondement .
Pour ce qui est de la l'égalité , laissons les autrichiens se défendre , mais si nous n’arrivons plus à imaginer de solution française de peur que l’Europe ne soit pas d’accord , alors oui , nous n’avons plus rien à penser, imaginer ou rêver .
Enfin , je ne sais pas ce que l’uncaf imaginait où espérait, mais peut être simplement un débat et à la fin si tout le monde dit : « on en veut pas » alors plus personne ne devra venir casser les pieds à l’aérien , car l’opportunité de faire différemment était présente ...
Bon , c’est mon analyse et elle n’engage que moi...
Mauvaise analyse daerocitoyen de mon point de vue .
En diminuant l’impact des Low Cost Etrangeres qui inondent le marché , cela renforcera les Françaises....
En demandant une réglementation sur les prix bas, cela ne gêne pas les compagnies françaises qui ne savent pas produire à de tels coûts , mais cela les renforcera .
Et les Low cost qui ont besoin de volume , iront jouer ailleurs .
Ils sont pas si bêtes que ça de demander un plancher tarifaire pour une meilleure compétitivité , avec en prime, le bonus écologique .
Et personne ne perdra son emploi , mais en gagnera ...
Je ne les connais pas , mais vive l’uncaf ...
Je ne crois pas avoir fait d'analyse... Je relaye simplement les incohérences de l'UNCAF en me posant quelques questions.
Par contre votre "analyse" me semble peu pertinente:
1- Les "Low Cost", c'est avant tout un business model viable. Même le GAF compte sur ce modèle pour assurer sa croissance (et rentabilité) avec Transavia. Avec la baisse des clients business, c'est même le modèle qui sera le plus pertinent après crise. Un retour a un prix élevé du ticket reviendrait à perdre des clients (la demande en aérien est fortement liée au prix du billet), donc de l'activité, donc des emplois. N'oublions pas non plus que beaucoup d'employés français (en Low Cost particulièrement) ne travaillent pas dans les compagnies françaises. Et les aéroports, l'économie touristique devront encaisser une sacré baisse d'activité.
Et puis l'une des forces des low cost c'est leur faible base de coût. Rien n'empêchera Ryanair ou Easyjet d'ouvrir une filiale "premium" avec une base de coût plus faible qu'AF. Avec 350€/450€, il vous offriront le séjour pour l'achat du ticket ou des services supplémentaires, captant encore du marché.
2- D'un point de vue écologique c'est discutable. A ce tarif, les clients demanderont du confort, donc des avions moins remplis. Pas sûr que ça freine les écolos pour qui l'avion consomme déjà beaucoup trop par passager. Ensuite les besoins en déplacements se reporteront sur la voiture pour les trajets intérieurs, voire en voiture + avion à l'étranger, voire en avion avec correspondance à l'étranger (eh oui, un Paris-NY à 600€ pourra se transformer en "package" Paris-Londres à 450€ puis Londres-NY à 150€)
3- Enfin, c'est une mesure très impopulaire et probablement interdite. Même l'Autriche qui à lancé l'idée avec un prix mini à 40€ doit fournir des clarifications à l'UE car cela violerait une loi européenne sur la liberté tarifaire dans le secteur aérien. https://euobserver.com/tickers/150825
Donc cette décision me semble totalement illusoire, en contradiction avec leurs propos de septembre 2020, et je me demande encore quel en était le fondement.
Je savais que les communistes etaient de retour dans ce pays mais à ce pint. Entre la haine des riches et patrons, l IFI, l etat omnipresent, hyper regulateur voilà maintenant le retour des prix fixés comme dans les annees 50.
Ils n ont qu à arrêter de donner des centaines de millions de subventions à ryanair pour faire des Limoges Nancy et le marché se regularisera de lui même.
L Etat ferait mieux aussi de baisser la pression financière sur AF via ADP qui la saigne à blanc avec ses taxes d aéroport.
Vos propos sont totalement incohérents et ne méritent pas d'être publiés. "Les communistes de retour dans ce pays" ?! Vous avez fumé quoi ?! citez-nous un pays au monde aux mains des communistes ? et quel rapport avec une augmentation des prix des billets d'avion que l'on peut considérer légitime. Il y a de nombreux arguments dont certains économiques à cette évolution souhaitable. mais il ne semble pas la peine de vous les exposer...
Que de contre vérités dans vos propos:
1/ la liberté des prix ne date pas des années 50 mais de fin 1986....
2/ il n'y a aucune ligne aérienne entre Limoges et Nancy;
3/ les taxes aéroportuaires relèvent de l'Etat et non des aéroports; quant aux redevances d'ADP on pourrait plutôt se demander s'il est bien équitable que les infrastructures spécifiques au hub d'AF soient financées également par les compagnies qui n'en ont nul besoin et qui se contentent par exemple du terminal 3....
Quand on voit la composition de ce syndicat avec quasi exclusivement des compagnies de jets privés ou d'hélicoptères, c'est à dire des compagnies qui ne sont pas en concurrence avec les low-cost, cela ferait presque sourire.
Elles proposent donc une idée pour laquelle elles ne seront pas impactées...Encore une idée de génie!
Un témoignage intéressant, à propos de l'émission de France Inter que nous a signalé taratata, est aux alentours de la 25ème minute: il s'agit du témoignage de Guilhem, un ancien pilote de Ryanair, que l'on ne peut pas soupçonner de rancune à l'égard de son ancienne compagnie, qu'il a quitté de son plein gré. Allez-y..écoutez.. il n'a pas piloté pour le grand méchant loup!.
C'est le monde à l'envers: des entreprises privées qui font appel au gouvernement pour imposer des tarifications minimales!
Pourtant, la libre entreprise encore en vigueur en France, fait que chaque entreprise choisi son modèle économique: Ryanair gagne quand même de l'argent en faisant des tarifs "bas"
Dans un secteur grandement sinistré, on ne s'y prendrait pas mieux pour l'achever en faisant fuir les clients !
Cette régression au temps ou le voyage aérien coûtait une blinde, serait le renforcement d'un "capitalisme obèse" avec l'entre-soi entre riches bourgeois et l'exclusion des classes populaires qui ne pourrait plus de payer de billets d'avion
A moins que ce ne soit l'avènement d'un "communisme vert" ou seuls les apparatchik fortunés pourraient se payer leur billet d'avion...