Dans sa dernière étude en date, la Chaire Pégase (Montpellier Business School) estime que 38% des déplacements professionnels en avion seront durablement remplacés par des visioconférences. D’où une inévitable remise en question du modèle économique des compagnies aériennes.
D’emblée, les chercheurs de la Chaire Pégase situent le problème : « Dans l’aérien, seuls 25% des passagers prennent l’avion pour motif professionnel, mais ils peuvent contribuer à hauteur de 55 à 75% des profits des compagnies aériennes. » La crise du Covid-19 a donné de nouvelles habitudes de travail à ses passagers dits à « haute contribution ». Toute la question est de savoir dans quelle proportion, ces changements risquent de perdurer. C’est pour y répondre que la Chaire Pégase (Montpellier Business School) a lancé une nouvelle étude dont le rapport vient d’être rendu public sous le titre : « Voyages d’affaires et visioconférence : quel avenir pour le transport aérien ? »
Les chercheurs ont travaillé à partir d’un échantillon de 548 voyageurs d’affaires. Il en ressort qu’« Une part significative des entreprises souhaitent pérenniser le recours à la visioconférence pour remplacer des voyages d’affaires car elles perçoivent la situation comme une opportunité de réduire leurs coûts et ne voient pas d’impact à court terme sur leurs revenus. » Toutefois, ces mêmes entreprises estiment que « seuls certains déplacements peuvent être remplacés par une visioconférence (comme les suivis de projets par exemple) et les rencontres en face-à-face demeurent cruciales pour lancer de nouveaux projets. »
Il ressort des réponses des voyageurs d’affaires que 31% d’entre eux comptent prendre l’avion autant ou plus qu’avant la crise dans un futur à court terme. « A plus long terme, ce sont 58% des voyageurs d’affaires qui devraient voyager autant ou plus qu’avant la crise du COVID-19. », précise l’étude. En d’autres termes, à terme, la baisse de la demande aérienne des voyageurs d’affaires pourrait être de l’ordre de 40%.
La Chaire Pégase en déduit que « l’érosion de la demande aérienne des voyageurs d’affaires va mettre en difficulté les compagnies aériennes qui ont fortement misé sur cette clientèle. Les compagnies traditionnelles seront donc plus impactées que les compagnies à bas coûts par ce désengagement de la clientèle professionnelle. » L’enjeu sera de fidéliser les voyageurs affaires et d’accorder une plus grande attention à la clientèle « loisirs ».
Gil Roy
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je le ressens de manière incroyablement forte au boulot, personne dans mon job, et l'ensemble de nos clients comme partenaires, n'envisage de re-réclamer des agendas communs de déplacement, alors qu'une bonne visio de 2h fait le job, sans transports, sans frais, sans bloquer des journées et avec un facteur 2 ou 3 de rapprochement de jours pour trouver des dispo communes, donc considérablement plus d'agilité pro pour tout le monde.
Entre nous, les deux ans passés ont été un énorme choc sur ce front, clairement c'est mort de mort. Je n'envisage plus aucun déplacement pro en dehors peut être de la première prise de contact dans un cadre commercial, mais même pour un lancement de projet c'est mort.
Cela va tuer des millions de vols d'affaires, et plus ils sont éloignés (et rentables) plus ils vont être remplacés.
Oui, quand c'est la boite qui raque ça impacte plutôt les frais généreux !
Bien d'accord avec vous.
Toutefois, le "eux-mêmes suivis par une opinion publique mal informée" reste ambigu.
Pour être informé, la seule chose que le public doit savoir, c'est qu'un aller-retour vers les tropiques, c'est 1,5 tonnes de CO2 par personne en l'état de la technique.
Il reste certes à savoir qu'un français émet 10 tonnes par an, et que les accords de Paris stipulent qu'il faut arriver à 2 tonnes (avec quelques disparités dont il a été annoncé depuis des lustres qu'elles devaient disparaître, cela nous laisse une petite marge).
A partir de là, chacun fait ses choix, mais on va demander aux entreprises leur bilan carbone, et les chiffres vont parler, puis viendra le tour des quidams, et les chiffres parleront encore, sauf à ce que les milliards de fonds publics engloutis dans la recherche arrivent à accoucher d'un miracle....
La réduction de l'empreinte environnementale du transport aérien passe par la technologie (hydrogène, SAF, nouveaux moteurs et nouveaux avions, ...), par les procédures et les trajectoires mais aussi par le "voler moins".
Je sais que ce concept est honnis par nombre des lecteurs d'Aerobuzz.
Il ne s'agit pas de voler moins sous l'injonction de quelques écologistes aveuglés, eux-mêmes suivis par une opinion publique mal informée, ni donc d'd'interdire le vol entre Bordeaux et Paris.
Car nous savons que ce type de mesure est techniquement inefficace.
Il va s'agir de s'adapter à la demande du marché : moins de vols d'affaire pour des raisons économiques et environnementales.
En gros une reponse intelligente aux problemes environementaux. Vous demandez trop aux ecolos dingos. Eux ils veulent des avions a pedales sans trainee aerodynamique a cause du bruit.
Je crois que ce que veulent d’abord les ecolos c’est qu’on leur tende un micro, de cette façon ils ont le sentiment d’exister, et pour ça, ils sont prêts à raconter n’importe quoi. C’est un problème connu chez tous les politicars à courte vue et faibles compétences, quel que soit leur couleur politique.