Les négociateurs de l’Union Européenne sont parvenus à un accord sur une utilisation progressive des carburants durables (e-kérosène) dans l’aviation. Ils penchent résolument vers les carburants synthétiques et excluent les cultures vivrières et les sous-produits de l’huile de palme (PFAD). Ils émettent des réserves sur les huiles de cuisson.
Les négociateurs n’ont pas fixé de plafond pour l’utilisation des huiles de cuisson usagées. Ils veulent éviter de créer une demande de l’aviation européenne supérieure à ce que le continent peut fournir de manière durable. Ce serait la porte ouverte à des importations et à des risques de fraude estiment-ils. Les huiles de cuisson usagées ne sont pas une solution d’avenir, même si elles ont été jusqu’ici la plus médiatisées.
En revanche, l’Europe mise sur les carburants synthétiques (e-kérosène), qui sont présentés comme le seul type de SAF (carburant d’aviation durable) pouvant être produit en masse de manière durable pour répondre à la demande de carburant du secteur. Les négociateurs se sont mis d’accord sur un mandat de 1,2 % pour les carburants synthétiques entre 2030 et 2031 et de 2 % entre 2032 et 2035. Il s’agit d’une nette augmentation par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne (0,7 % entre 2030 et 2035) et d’une victoire majeure pour le Parlement européen.
La loi européenne sur les carburants d’aviation durables (CAD, ou SAF, sustainable aviation fuels) – connue sous le nom de ReFuelEU – prévoit qu’à partir de 2025, tous les vols au départ d’un aéroport de l’Union Européenne seront obligés d’incorporer une part minimale de carburants d’aviation durables, en commençant par 2% en 2025. En 2030, ce pourcentage passera à 6 %, puis progressivement à 70% d’ici à 2050.
Les négociateurs se sont également mis d’accord sur la définition de ce qui constitue un biocarburant durable pour l’aviation. Ils ont exclu certaines des matières premières les plus controversées, telles que les cultures vivrières et les sous-produits de l’huile de palme (PFAD). « Mais ils ont conservé d’autres matières premières problématiques, qui ne sont ni durables ni en capacité d’être plus exploitées. », regrette l’ONG Transport & Environnement (T&E).
« Les fournisseurs de carburants durables pourront en effet atteindre les objectifs fixés par l’Europe grâce aux graisses animales et aux huiles de cuisson usagées (UCO), dont la disponibilité est limitée. Les graisses animales sont des sous-produits du processus d’abattage des animaux. Leur inclusion risque de créer des pénuries dans d’autres industries qui les utilisent déjà, comme l’industrie des aliments pour animaux de compagnie. Ces industries pourraient alors se rabattre vers l’huile de palme, qui est très souvent le substitut choisi pour les graisses animales. »
Pour Matteo Mirolo, responsable des carburants d’aviation durables chez T&E, « Cet accord, tout comme les subventions à l’achat de carburants durables prévues dans l’accord sur le marché du carbone de l’aviation, donnent aux compagnies aériennes la certitude que les carburants durables, et en particulier le e-kérosène, deviendront progressivement moins chers et plus largement disponibles. La montée en puissance des SAF peut maintenant commencer, mais il reste encore du travail à faire. »
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cette nouvelle directive européenne ne répond en rien à l‘urgence climatique
il faut une reduction des émissions de certificats EU-ETS à zero et 100% de SAF dans les avions en 2030