Lors de son assemblée générale (4-6 juin 2023), l’association internationale du transport aérien a taclé de manière incisive les projets de taxation de carburéacteur proposés par certains gouvernements européens. Pour atteindre l’objectif « zéro émission » en 2050, l’IATA appelle les gouvernements et les industriels à un véritable engagement pour accompagner les compagnies aériennes.
L’assemblée générale de l’association internationale du transport aérien (IATA) a été l’occasion de faire le point sur l’industrie du transport aérien, de dresser un bilan et de mettre en lumières les perspectives du secteur. L’engagement de l’aérien dans des solutions durables pour l’environnement a été l’un des points majeurs abordés lors de l’assemblée de l’IATA.
Willie Walsh, directeur général de l’IATA, a particulièrement insisté sur le fait que l’effort vers la neutralité carbone ne concerne par uniquement les compagnies aériennes. « Les gouvernements, industriels et financiers ne peuvent être spectateurs et doivent s’engager. »
« Lors de la 41e assemblée de l’ICAO en octobre 2022, les gouvernements se sont accordés sur l’objectif de zéro émissions d’ici à 2050. Cet accord engage désormais les gouvernements à proposer des solutions pour atteindre cet objectif. L’échec n’est pas une option » a ajouté Willie Walsh.
Willie Walsh, avec la manière incisive qu’on lui connaît, s’est en pris à plusieurs États d’Europe qui envisagent de taxer le carburéacteur, « au mépris de la Convention de Chicago. »
« L’argument selon lequel l’aviation internationale n’est pas taxée ne tient pas. Nous avons analysé les données de près de 7 milliards de billets pour des vols internationaux remontant à 2018, qui montrent que les compagnies aériennes ont payé plus de 380 milliards de dollars en taxes et redevances, ce qui a ajouté plus de 33 % au prix d’un billet. Il est important que les décideurs politiques s’appuient sur des faits et non sur des fictions, et il est encourageant de constater que 75 % des voyageurs considèrent les taxes vertes pour ce qu’elles sont : rien de plus que de du greenwashing de la part des pouvoirs publics. »
Pour l’IATA, le carburant d’aviation durable représente l’une des solutions les plus prometteuses à moyen terme. Mais la production de SAF ne représente aujourd’hui que 0,1% de ce qui serait nécessaire pour atteindre l’objectif zéro émission.
« La tendance est toutefois positive et encourageante » assure Willie Walsh qui poursuit : » En 2022, la production de SAF a triplé pour atteindre 300 millions de litres. Bien que les détracteurs de notre industrie considèrent que ce chiffre n’est pas pertinent, il est important de se rappeler que les compagnies aériennes ont utilisé chaque goutte, ce qui leur a coûté près de 350 millions de dollars. Avec des politiques de soutien appropriées, atteindre 30 milliards de litres d’ici à 2030 est un défi, mais réalisable. Cela représenterait environ 6 % des 450 milliards de litres de capacité de production annuelle dont nous aurons besoin en 2050. »
Le directeur de l’IATA invite les gouvernements à tenir leurs engagements : « Malheureusement, les responsables politiques n’ont pas tenu la promesse faite lors de la COP 26 de cesser de financer les combustibles fossiles. Nous n’avons pas assisté à une réorientation majeure des subventions accordées aux combustibles fossiles vers les énergies vertes – en tout cas pas pour les SAF. »
Enfin, l’IATA rappelle l’engagement ferme et définitif des compagnies aériennes vers l’objectif de 2050, qui doit être accompagné par les pouvoirs publics et l’industrie. Pour atteindre l’objectif zéro émission, il est nécessaire, selon l’association, de développer des incitations à la production, des filières de production plus diversifiées et un système de comptabilisation.
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L'IATA a raison sur beaucoup de points (notamment les promesses non tenues de fléchage des financements, la nécessité de filières complexes et étatiques pour les SAF).
Malgré tout, il faut qu'elle se mette dans la tête que nonobstant tous les efforts en matière de magie technologique, il faudra bien se résoudre à maîtriser bien mieux les volumes à transporter (nbre de pax), et la taxation des carburants est une des façons d'y arriver. C'est d'ailleurs la façon la moins controversée en matière de réaction des clients, des avionneurs et des transporteurs. Allez donc mettre des quotas, et vous verrez qui va gueuler le plus fort...