Les compagnies low cost européennes visent désormais les passagers américains. Vueling et Ryanair sont les premières à monter au créneau. Chacune avec leurs armes.
Depuis le 20 mars 2015, le nouveau partenariat entre American Airlines et Vueling est opérationnel. Ce rapprochement entre le numéro un mondial du transport aérien et l’une des plus dynamiques low cost européennes pourrait relever, aux yeux des moins avertis, du mariage de la carpe et du lapin. C’est au contraire une machine de guerre d’un nouveau genre qui est en train de se mettre en marche sur le continent européen. Cet accord inédit ouvre la voie à d’autres associations qui à terme pourraient bien siphonner un peu plus encore ce qui reste du marché domestique des compagnies historiques européennes. Malheur à celles qui n’auront pas tous les atouts dans leur manche, ni les bons partenaires.
L’accord de coopération entre American Airlines et Vueling a pour but de prolonger les lignes transatlantiques de la première à travers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique en s’appuyant sur le réseau de la seconde. Pour les passagers américains, c’est d’un seul clic l’accès à 140 destinations court et moyen-courriers supplémentaires. Actuellement, la major américaine opère une liaison quotidienne entre, d’un côté New York-JFK et Miami, et de l’autre Barcelone. Cet accord inclut également les lignes vers Philadelphie (PHL) et Charlotte (CLT) exploitées par la compagnie aérienne US Airways – avec laquelle American Airlines a fusionné en 2013 – respectivement opérationnelles en avril et mai prochain, avec un vol par jour. L’objectif d’American Airlines est évidemment d’ouvrir rapidement de nouvelles lignes à destination de Barcelone El Prat où se situe le hub principal de Vueling. La low cost espagnole affirme avoir transporté en 2014 près de 500.000 passagers en provenance des Etats-Unis. Ce partenariat est classique sauf qu’il rapproche deux transporteurs appartenant à des univers en apparence éloignés.
Ce rapprochement stratégique entre les deux compagnies aériennes est en fait possible aujourd’hui parce que Vueling est une low cost haut de gamme. Elle réunit les caractéristiques élémentaires d’une véritable low cost (flotte monotype, vente par internet, optimisation de l’exploitation des avions, etc) tout en offrant un service de qualité qui va jusqu’à l’accès à des salons VIP dans plus de 20 aéroports. Le passager évolue dans le même univers. Et c’est précisément sur cet aspect de la qualité de service que Ryanair a entrepris de faire porter ses efforts depuis l’année dernière pour élargir sa clientèle américaine.
Début mars 2015, la low cost irlandaise a lancé une nouvelle charte client et a surtout dévoilé la deuxième phase de son programme d’amélioration de son service baptisée « Always getting better ». Le slogan repose sur des actions concrètes destinées à faciliter les démarches des voyageurs (notamment via internet) et à assouplir les conditions de transport. Ryanair introduit une dose de souplesse et un soupçon de confort. Les premiers à en profiter seront évidemment les 100 millions de passagers européens et nord-africains. Mais c’est aussi une nécessité pour attirer de nouveaux clients nord-américains, nouvelle cible de l’irlandaise.
En décembre 2014, Ryanair a ouvert un nouveau site internet aux USA sur lequel, les clients peuvent désormais payer en dollars. Ils ont aussi la possibilité d’avoir un second bagage de cabine gratuit. En deux mois d’exploitation, les réservations ont fait un bond de 50% affirme la low cost.
Contrairement à Vueling, Ryanair n’a pas choisi d’allié pour s’attaquer au marché des voyageurs américains en Europe. Peut-être parce qu’elle ambitionne d’opérer elle-même ses propres lignes transatlantiques, le fantasme de tous les entrepreneurs low cost de l’aérien. Ryanair préparerait-elle le terrain en développant sa propre clientèle de l’autre côté de l’Atlantique ?
Ryanair la joue solo par nécessité. Vueling pas. L’espagnole fait partie d’un groupe et cela change la donne. Elle est en effet filiale d’IAG, comme British Airways, major européenne, membre fondateur, avec American Airlines de l’alliance Oneworld. Au sein du groupe, ce que les unes perdent d’un côté, les autres le récupèrent de l’autre. Encore faut-il pour les transporteurs historiques avoir su placer correctement leurs pions sur l’échiquier pour pouvoir les avancer au moment opportun.
Gil Roy
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