Lyon-Saint Exupéry : 180 M€ pour doubler la surface des terminaux

Alors que l’ouverture de son capital est imminente, Aéroports de Lyon lance le chantier du futur Terminal 1 de Lyon-Saint Exupéry qui doit doubler la surface actuelle des terminaux pour accueillir 15 millions de passagers à l’horizon 2020. Ce réaménagement de 180 M€ a été confié au cabinet d’architecture Rogers Stirk Harbour + Partners qui a signé le Terminal 5 d’Heathrow.

Aéroports de Lyon voit grand et voit loin. Il vient de lancer le chantier de son futur terminal 1 qui va profondément réorganiser le fonctionnement de la plate-forme, en même temps qu’il va doubler la surface actuelle des terminaux existants. C’est donc un chantier structurant d’une très grande ampleur qui débute au moment même où les investisseurs privés préparent leurs offres en vue d’entrer dans le capital de la plate-forme rhodanienne qui ambitionne, plus que jamais, de devenir la deuxième porte d’entrée aéroportuaire sur le territoire français, derrière Paris.

Pour se donner toutes les chances de réussir ce pari ambitieux, les lyonnais ont fait appel à l’un des plus grands cabinets d’architectes de la spécialité, en l’occurrence, Rogers Stirk Harbour + Partners, qui a signé, en 2008, le Terminal 5 d’Heathrow (415.000m pour 5,3Md€) ou encore, en 2005, le Terminal 4 de Madrid Barajas (158.000 m2 pour 530 M€). Pour les hommes de l’art, il s’agissait d’imaginer « à la fois une relation cohérente avec l’existant et la flexibilité nécessaire pour pouvoir faire face aux évolutions et aux changements de l’aéroport a l’avenir ».

Lyon-Saint Exupéry, autrefois dénommé Lyon-Satolas, date d’une époque où le béton était roi, d’un temps où l’on construisait plus pour marquer son temps. Pour se développer, il n’est donc pas possible de pousser les murs. Les architectes britanniques ont fait le choix d’implanter le futur Terminal 1 dans le prolongement de l’actuel Terminal 1. Il viendra se connecter, via une galerie souterraine, au satellite low cost de l’actuel Terminal 3 (opérationnel depuis novembre 2011). La partie métallo-textile du Terminal 3 existant, autrefois dédiée aux charters des neiges et au pèlerinages vers la Mecque, sera démolie à l’été 2016. L’aménagement des espaces extérieurs « côté ville » comprend une esplanade piétonne et les infrastructures nécessaires à l’ensemble des accès terrestres. La facture globale s’élève à 180 millions d’€, dont 140 millions d’€ pour les travaux. La BEI accompagne le financement de programme à 5 ans par un prêt global de 140 millions d’€.


Ce futur terminal d’une surface de 70.000 m2 qui accueillera à la fois l’ensemble des compagnies low-cost et des compagnies conventionnelles permettra de doubler la surface actuelle des terminaux et pourra ainsi accueillir 15 millions de passagers à l’horizon 2020 sur l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Ce projet d’envergure répond à 4 grands objectifs : la qualité de service, l’efficacité opérationnelle pour optimiser la compétitivité, la croissance des revenus extra-aéronautiques et l’augmentation de la capacité d’accueil pour les opérateurs aériens se développant à Lyon-Saint Exupéry. Le projet prévoit notamment un espace de vie de 10.000 m2 dédié à la détente, aux loisirs, au shopping et à la restauration, situé au cœur du terminal, en zone réservée. Des arguments qu’entendent évidemment les futurs investisseurs internationaux appelés à gérer la plate-forme lyonnaise.

Gil Roy

Le futur T1 expliqué aux passagers

• A l’entrée de l’actuel Terminal 1, en zone publique, un showroom accessible à tous est installé sur 30 m2. Il adopte une architecture toute en rondeur, simple, design et modulaire, à l’image du projet qu’il présente. Le showroom est composé d’un « cœur », espace central autour duquel le visiteur chemine. La visite se déroule autour de 8 modules surmontés d’écrans, insérés dans des totems de verre. Ces 8 modules présentent tour à tour un aspect du projet grâce à de courtes vidéos thématiques. Au centre, le visiteur peut s’arrêter devant la large borne tactile pour naviguer sur le site web dédié et approfondir son expérience du projet.
• Un site web dédié du Futur Terminal 1 a été conçu pour s’adresser au plus large public, avec un double objectif : être la vitrine virtuelle du projet et expliquer sa raison d’être. Le site est totalement immersif, il plonge son visiteur dans l’univers et l’ambiance du Futur Terminal 1. L’ergonomie est simple, pensée pour que le visiteur trouve son information en un temps minime. Il propose une organisation « à tiroirs » selon les thématiques choisies. -Rendez-vous sur le site du Terminal 1
• Des boitiers photographiques, offrant deux points de vue différents, prennent tous les jours de l’année pendant les deux ans de chantier (phase A), des clichés en très haute définition toutes les deux à trois minutes. Ces images assurent le suivi du chantier au jour le jour et in fine permettront de réaliser un film time lapse de la construction du Futur Terminal 1. En quelques minutes seulement, le spectateur pourra ainsi découvrir étape par étape la réalisation de ce projet d’envergure.

++++Un chantier remporté par GFC Construction

Aéroports de Lyon a lancé une consultation pour la conception et la réalisation du futur Terminal 1, ainsi que la maintenance d’équipements techniques. A la suite d’un appel à candidatures lancé le 16 mai 2012, 4 groupements ont été sélectionnés pour participer à l’appel d’offres. Le dossier de consultation a été transmis aux groupements le 8 août 2012, pour une remise des offres le 8 janvier 2013.

A l’issue d’une analyse et d’un processus de négociation de 6 mois (apparenté à un dialogue compétitif), le groupement retenu au regard des critères de jugement a été celui mené par GFC Construction (mandataire), filiale de Bouygues Construction, et RSH+P (architecte concepteur), Chabanne + Partenaires (architecte responsable du suivi d’exécution), Technip TPS et Cap Ingélec (ingénieries), Inddigo (ingénierie HQE®).

Le budget total du Futur Terminal 1 est de 180 millions €, découpé en 2 phases (phase A d’ici 2016 = 133 millions €, phase B de 2016 à 2018 = 47 millions €)
• Appel d’offres de Conception/réalisation (bâtiment + parvis) = 142 millions € (A+B)
• Equipements aéroportuaires (Passerelles, convoyage et contrôle des bagages) = 25 millions € (A+B)
• Parkings avions = 13 millions € (A+B)

Le financement de ce projet est intégré au programme d’investissement global d’Aéroports de Lyon pour la période 2012-2016 de 260 millions d’euros. La BEI (Banque Européenne d’Investissement) accompagne le programme d’investissement via un prêt global de 140 millions d’euros, accord de financement signé en juillet 2013 par Philippe Bernand, Président du Directoire d’Aéroports de Lyon et Philippe de Fontaine Vive, Vice- Président de la BEI.

++++Une offre commerciale développée

Pour proposer une offre de service optimale, le projet accueillera un espace de vie de 10.000 m2 dédié à la détente, aux loisirs, au shopping et à la restauration, situé au cœur du terminal, en zone réservée. Après en avoir terminé avec le contrôle de sûreté, l’ensemble des passagers vont pénétrer dans le cœur du bâtiment, où les attend une expérience unique, un avant-goût du voyage. Lumineux et transparent, à dimension humaine, cet espace central conçu autour d’une « plaza » a une triple fonction :
• un centre commercial de taille importante, destiné à offrir aux passagers de multiples possibilités d’achats dans un environnement plaisant et attractif.
• une zone d’attente, l’âme de ce nouveau bâtiment, qui permettra aux passagers de patienter dans des espaces conviviaux jusqu’à l’affichage de leur porte d’embarquement au dernier moment selon le principe de Go-to-Gate. Cet espace de détente, tourné vers les pistes, offrira une vue sur les avions.
• un carrefour d’orientation pour les passagers au départ vers leurs portes d’embarquement ainsi que vers les services et commerces disponibles.

En chiffres :
• De l’ordre de 10 000m2 de surface globale pour la zone de détente et de commerces (supérieure à celle
d’un terrain de football),
• 1 300 m2 de boutique duty-free traversante,
• 1 200 m2 de boutiques diverses de toutes tailles,
• 1 500 m2 de restaurants (organisés autour d’un « food court ») et de bars,
• 3 000 m2 pour la zone centrale ou « plaza » paysagée,
• 900 m2 de salons privatifs permettant aux compagnies aériennes d’offrir confort, espaces de travail ou services complémentaires à leurs passagers privilégiés.