Malaysia Airlines réussira-t-elle a survivre aux deux crashs qu’elle a connus, coup sur coup, en 2014 : le vol MH370 puis le vol MH17 ? Elle va licencier plus d’un tiers de son personnel er réduire son réseau long courrier pour tenter d’enrayer l’hémorragie. Il n’est pas sûr que cela suffise pour regagner la confiance des passagers qui craignent de voyager sur les lignes de Malaysia Airlines.
C’est un drame financier sans précédent dans l’histoire contemporaine du transport aérien : Malaysia Airlines est au bord de la faillite après avoir perdu deux avions à quelques semaines d’intervalle, sans en être directement responsable. Sa clientèle a enregistré un mouvement de recul et a chuté dans des proportions spectaculaires, une perte de confiance illogique mais néanmoins compréhensible. Aussi la survie de la compagnie est-elle ouvertement mise en cause.
Tout indique, cependant, qu’elle survivra à cette difficulté, compte tenu de la volonté de son actionnaire principal, Khazanah Nasional Berhad, de mettre rapidement en œuvre un plan de redressement volontariste avec, à la clef, une importante injection de capital. Une opération délicate dans la mesure où, avant la disparition mystérieuse du vol MH370 et le crash du MH17, abattu par un missile, la compagnie se heurtait déjà à de sérieuses difficultés financières. En trois ans, en effet, elle avait perdu l’équivalent de 932 millions euros, pour l’essentiel en raison de la concurrence féroce de low cost ayant déstabilisé le marché aérien dans l’ensemble de la zone pacifique.
Les mesures de redressement qui étaient envisagées en début d’année ont évidemment perdu leur sens dès le premier des deux accidents. Le président de la compagnie, Tan Sri Md Nor Yusof, et son directeur général, Ahmad Jauhari Yahya, fondent de grands espoirs sur un plan intitulé « la reconstruction d’une icône nationale ». Pour endiguer les pertes, rétablir la confiance de la clientèle et mieux prendre en compte les concurrents, le réseau va être élagué et plus d’un emploi sur trois sera supprimé, soit environ 6.000 postes sur 14.000 disparaissant. Ces mesures radicales devraient, en principe, porter leurs fruits rapidement, en même temps qu’elles soulèvent de nombreuses questions. Ainsi, Malaysia Airlines devrait réduire la voilure sur le réseau long-courrier et s’orienter davantage vers des dessertes régionales, un choix de toute évidence très risqué, le caractère « national » de l’entreprise devant en souffrir profondément.
A distance, on en arrive ainsi à se demander si le plan de redressement n’est pas exagérément influencé par des considérations émotionnelles. En témoignent, sur les réseaux sociaux, des photographies prises en vol d’avions quasiment vides. Mais, en toute logique, le temps joue pour la compagnie, malgré l’impact désastreux du MH 370, disparu sans laisser de trace, et malgré des efforts de recherches très importants. Toutes les hypothèses ont été envisagées, aucune n’apparaît crédible, si ce n’est une défaillance technique grave qui aurait mis les pilotes hors d’état de poursuivre normalement le vol. Si l’épave était retrouvée, ce qui reste théoriquement possible, peut-être des explications apparaîtrait-elles, à condition de retrouver et de pouvoir déchiffrer les enregistreurs de vol.
A la fin de la semaine dernière, les autorités malaysiennes, australiennes et chinoises de l’aviation civile se sont à nouveau rencontrées à Canberra pour faire le point. A cette occasion, d’une seule voix, elles ont réaffirmé leur ferme volonté de poursuivre les recherches, après avoir exploré 87.000 kilomètres carrés. Encore s’agit-il de savoir si lesdites recherches sont bien orientées, ce qui est loin d’être certain.
Les passagers qui fuient Malaysia Airlines obéissent à un réflexe compréhensible contre lequel la compagnie et ses autorités de tutelle se révèlent impuissantes. En effet, au lendemain d’une catastrophe aérienne, les annulations sont nombreuses mais ce mouvement est généralement de courte durée. Mais, cette fois-ci, c’est un double cas d’école délicat qui ne permet pas de conduire une communication de crise classique. D’une part, en effet, la disparition totalement inexpliquée d’un long-courrier déstabilise l’opinion. Et l’autre accident est le résultat d’un fait de guerre insensé. Cette fois-ci, les spécialistes de la sécurité aérienne n’ont pas droit à la parole.
Pierre Sparaco
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Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
La Question à se poser dans tous les cas est : "A qui profite le crime ?" Dans tous les cas, il va profiter à une autre LOW COST du transport aérien, de type AIR ASIA. Pourquoi, parce qu'il s'agit d'une STRATÉGIE guerrière "Diviser pour mieux régner". Il n'y a pas de hasard, 2 avions qui crashent, dans des circonstances bizarres et dont les dossiers sont camouflés aux experts. Malaysian Airlines est directement visée pour faire couler la compagnie, et cela va changer les paramètres du transport aérien de la région. Faites des recherches sur les faits, les enjeux du transport aérien Low Cost les moyens financiers des autres concurrents...Comme par hasard il s'agit aussi de deux appareils Boeing 777/200 identiques....Les Américains ont de nouvelles technologies pour la prise de contrôle de ces appareils, alors cherchez et vous trouverez, les Russes savent parfaitement ce qui s'est passé !
Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
Comme par hasard..
Ne valant bientot plus rien en bourse, elle devrait bien etre rachetee pas tres cher par des fonds de pension Yankee.. No comment..
Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
Et alors m. Sparaco, ou en est sur l'abatage par un missile du vol MH17? Les boites noires ont été ouvertes et ont ‘parlé’, les débris ont été examinés par les experts, ont a maintenant une idée plus au moins claire de ce qui c’est passé, pendant une quarantaine de secondes les pilotes ont parlé avec le centre de contrôle ukrainien. Les procédures de l’ICAO stipulent qu’un premier rapport essentiellement factuel doit être publié au but du premier mois que suit la tragédie, il aurait du être publié le 17 aout, or il n’en est rien, il reste top secret. L'affaire a été abordé au sommet de l'Otan qui s'est tenu au Pays de Galles et ... on recommande aux médias de pas en parler jusqua nouvel ordre. Par contre les médias russes en parlent bien haut ...!
Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
Bonjour,
A mon humble avis, la première chose à faire pour cette compagnie, c'est de changer de nom. La plupart des voyageurs ne choisissent pas une compagnie aérienne pour son nom mais pour ses prix et la qualité de ses prestations. Ensuite il faut analyser les causes du déclin et peut-être changer l'équipe dirigeante en priorité s'il s'avère que la politique de gestion est en cause. Diminuer le personnel ne changera rien s'il est toujours mal géré.
Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
que fait-on de la solidarité mondiale, dans les deux cas, surtout le deuxième, il s'agit d'un crash qui peut arriver à n' importe quelle compagnie.
je sais que la concurrence est féroce, et qu'il n'y a pas beaucoup de cadeau, mais si cette compagnie venait à disparaitre, cela profitera à qui ?
Malaysia Airlines : « reconstruire une icône nationale »
À AirAsia qui cartonne dans la région.