Sept semaines après la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines, alors qu’aucun débris de l’appareil n’a encore été repêché, le robot sous-marin automatique Bluefin 21 a commencé à sonder les fonds sous-marins à la recherche des boîtes noires du vol MH 370.
Les craintes sont devenues bien réelles : la disparition, le 8 mars, du vol MH 370 Kuala Lumpur-Pékin de Malaysia Airlines, pourrait demeurer inexpliqué à tout jamais. Un mois et demi après que le Boeing 777 a disparu des écrans radar, les balises des enregistreurs de vol n’émettent plus et, leur portée étant de toute manière très limitée, les chances qu’elles permettent de localiser l’épave au fond de l’océan étaient, d’entrée, tout à fait infimes.
Bien que la zone des recherches soit aujourd’hui mieux circonscrite que précédemment, elle est vaste et ses contours incertains. Aussi serait-il vain de fonder de grands espoirs sur l’arrivée sur zone d’un robot automatique Bluefin 21 fourni par la Marine américaine. Il s’agit d’un AUV, Autonomous Underwater Vehicle, appareil en forme de torpille de 4,93 mètres de longueur et 53 centimètres de diamètre, produit par Phoenix International, société installée à Largo, dans le Maryland, qui a récemment racheté cette entreprise très spécialisée à Bluefin Robotics.
Le Bluefin 21 affiche une autonomie de 20 à 25 heures et transmet des photos de grande qualité de 7,5 centimètres de résolution. L’appareil pourrait donc repérer les enregistreurs de vol du 777 dans les débris du biréacteur, mais cela à condition que les fonds marins ne descendent pas, là où débutent les recherches, à plus de 4.500 mètres. Or il n’est pas impossible que ce soit le cas. De plus, il n’est pas certain que les enregistreurs de bord, CVR et DFDR, en admettant qu’ils soient remontés à la surface et en bon état, permettent d’élucider ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le « mystère MH 370 ».
Internet bruisse de théories du complot, de thèses centrées sur le terrorisme, mais cela sans la moindre information fiable. Tout au plus peut-on aligner des hypothèses : hypoxie des pilotes et de l’ensemble des personnes à bord à la suite d’une défaillance technique, acte suicidaire ou kamikaze d’un pilote ou d’un terroriste qui aurait eu accès au cockpit, incendie à bord.
Le profil psychologique des deux pilotes, Zaharie Ahmad Shah et Farid Abdul Hamid, donne peu de vraisemblance à la théorie du suicide. Mais c’est aussi ce que disaient, en leur temps, les responsables de Silk Air, Egyptair, Royal Air Maroc et LAM, compagnies victimes de tels actes délibérés. Rien ne peut être dit, par la force des choses, à propos d’une hypothétique panne, si ce n’est que l’accident du 737 d’Helios, il y a quelques années, indique qu’il s’agit là d’un scénario qui ne peut être exclu. Mais il n’explique en aucun cas que des systèmes de bord, à commencer par les transpondeurs, aient été déconnectés. D’où le regain d’intérêt pour la piste terroriste et, par exemple, une tentative de viser la base américaine de Diego Garcia. Mais cette hypothèse, on en conviendra, tient du grand roman d’espionnage.
Les semaines ayant passé, aucun débris n’ayant été repéré, la seule hypothèse qui mérite d’être retenue est que le mystère du MH 370 reste entier. Si des pièces de l’avion étaient retrouvées, elles n’indiqueraient pas pour autant la localisation de l’épave, après avoir été longuement poussées par les courants marins. Dès lors, seul le facteur chance pourrait débloquer la situation et donner une piste sérieuse, un point de départ pour les enquêteurs.
La conclusion provisoire n’a pas varié d’un iota : la communauté internationale de la sécurité aérienne craint ouvertement le pire, c’est-à-dire le MH 370 rejoignant la liste, heureusement très courte, des accidents aériens inexpliqués.
Pierre Sparaco
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MH 370 : le robot sous-marin Bluefin 21 entre en scène
La théorie qui fleurit sur le net - évoquée par un pilote qui tait son nom - serait que le détournement du vol MH 370 dans cette partie du monde, visait une base américaine équipée d'armement nucléaire, et par mesure de sécurité l'appareil aurait été abattu, non sans avoir essayé de lui faire rebrousser chemin. Toute cette perte de temps dans les recherches, n'aurait qu'un but : permettre aux Américains, aux Chinois, aux Malaysiens de gagner du temps pour mettre au point une stratégie de communication commune ....... sans oublier la récupération des boîtes noires pendant ce laps de temps.
Alors, théorie farfelue ou est-ce une partie de la vérité ?