Bombardier doit livrer le premier Global 6000 à NetJets Europe en décembre 2012 pour une mise en service commercial le 1er février 2013. Alors que le spécialiste de la propriété partagée d’avions d’affaires réduit sa flotte de modèles d’entrée de gamme, il connaît un regain d’activité sur le haut de gamme.
NetJets Europe accroît sa flotte d’avions d’affaires à grande cabine et long rayon d’action. Alors que la demande continue à chuter pour les avions d’affaires des catégories inférieures, le géant de la multipropriété s’apprête à prendre livraison de son premier Global 6000, le haut de gamme actuel des usines Bombardier. Les copropriétaires vont bénéficier de la plus grande cabine de la flotte NetJets et d’une zone étendue de positionnement gratuit.
La plus petite part proposée sur un Global 6000 est un seizième, pour 3,1 M$ (2,4 M€). A ce prix-là, le client a droit à 50 heures de vol par an. Les vendeurs de NetJets Europe ont déjà placé l’équivalent d’un avion et demi.
Les clients sont de grandes entreprises, auxquelles s’ajoutent une petite proportion de particuliers fortunés. Ils viennent d’Europe du Sud, de Londres et de Genève, indique Marine Eugène, directrice des ventes. Ils étaient déjà clients chez NetJets. Ils sont, bien sûr, exigeants quant au confort et au service. « Le salon arrière du Global 6000 peut se transformer en une véritable chambre à coucher avec un lit double et une vraie cloison, ce que nos Gulfstream et Falcon n’ont pas », souligne ainsi Marine Eugène. Dans la cabine de 37 m2, NetJets a choisi d’installer 13 sièges. L’option douche n’a pas été retenue. L’emport d’eau était considéré comme trop lourd.
Quelque 250 000 $ (192 000 €) ont en revanche été investis dans l’insonorisation de la cabine de chaque Global 6000. « Pour nous, la différenciation ne vient pas d’un grand nom du luxe qui aurait conçu un intérieur pour nous », affirme Marine Eugène. NetJets préfère offrir les dernières technologies de confort comme une pressurisation améliorée et un multimédia de bord dernier cri. Malheureusement pour les clients européens, le wifi à bord n’est pas disponible sur le Vieux Continent.
Le service à bord se veut aussi personnalisé que si le client employait son propre équipage. Ainsi, si l’hôtesse apprend que le client aime son thé sucré et avec du lait, elle entre l’information dans le profil du client. Sur un prochain vol, une autre hôtesse ne demandera pas au client comment il aime son thé. Le client peut même demander à ce que l’hôtesse ne soit pas maquillée de façon trop visible. Mais alors, quelle est la limite acceptable dans les desiderata de ces passagers fortunés ? « Nous avons déjà rendu leur chèque à des clients qui avaient un comportement déplacé avec notre personnel », répond Marine Eugène.
Marine Eugène s’attend à ce que les copropriétaires de Global 6000 profitent des 13 heures d’autonomie, soit 11.400 km de distance franchissable, de leur jet. A partir de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de l’Angola et du Brésil, le positionnement est gratuit. Par exemple, le client qui commande un vol depuis Shanghai ne paie pas le vol depuis l’Europe, si c’est de là que vient le Global. « Nous ne prévoyons qu’un faible pourcentage de vols à vide vers ou à partir de ces pays », explique Marine Eugène.
Dans le poste de pilotage, on trouve l’avionique Pro Line Fusion de Rockwell Collins. Un équipement EVS de vision augmentée, fondé sur une caméra infrarouge et un afficheur tête-haute, autorise des minima de visibilité diminués. La hauteur de décision, à l’atterrissage, est ramenée de 200 à 100 pieds. « Former les pilotes à l’EVS est coûteux mais c’est un investissement utile : nos clients n’aiment pas être déroutés », souligne Harm Imming, responsable des avions nouveaux chez NetJets Europe. Et d’ajouter que les nuages bas se trouvent souvent vers 200 pieds.
Grâce à la forte demande pour le long-courrier, NetJets a vendu toutes les parts de ses Falcon 7X et Gulfstream G550. En 2011, l’entreprise a passé une commande ferme de 50 Global à Bombardier, à répartir entre l’Europe et les Etats-Unis. NetJets Europe devrait mettre en service quatre Global 6000, d’ici à la fin 2013.
Au contraire, le court-courrier ne se porte pas très bien. Du coup, la flotte NetJets Europe d’avions légers, comme le Cessna Citation Excel, s’est réduite depuis 2009. Pour autant, le nombre de clients, 1500, « n’a pas diminué ».
La société emploie 500 personnes sur sa base d’exploitation de Lisbonne au Portugal. C’est la compagnie NetJets Transportes Aéreos qui possède le certificat de transport aérien pour ses 130 jets. Le personnel navigant compte 865 pilotes et 97 hôtesses. Toutefois, face à l’atonie du marché sur les segments inférieurs, NetJets Europe a entrepris de réduire ses effectifs de navigants, pour la deuxième fois depuis 2009. Selon Marine Eugène, la reprise relative de 2010 s’est arrêtée net à la mi-2011. Depuis, c’est la morosité qui domine dans l’aviation d’affaires.
Thierry Dubois
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NetJets Europe parie sur le long-courrier
Petite correction aussi quant au nombres de fois ou Netjets a réduit son nombre de pilotes.
Cela ne sera pas la deuxième fois mais la 3eme. Une première fois en Aout 2009, une deuxième fois en Aout 2011 et une troisième fois d'ici quelques mois (le fait mentionné dans cet article).
A cela j'ajouterai aussi que pres de 25% du personnel(environ une centaine de personnes) au sol a Lisbonne a eu aussi 3 heures pour dégager leurs bureaux, alors qu'ils venaient a peine d'embaucher un matin, sans aucun préavis (oui comme dans les films américains) quand les mesures les ont touchés.
Ce sont les faits...
NetJets Europe parie sur le long-courrier
Comme d'habitude, Netjets noie le poisson avec des pubs en décalage avec la réalité du moment.
15 % de pilotes virés (volontairement ou non) d'ici peu, deja pres de 300 en tout depuis 2009. Un nombre de vol generant du revenu en constante baisse depuis fin 2006 et malgré ces derniers départs annoncés, un sureffectif pilote de près de 150 voire plus.
La cloture de Netjets Middle East il y a peu, etc....
Bref, un projet un peu a bout de souffle qu'il faut bien tenter de revigorer avec des annonces comme celles ci.
NetJets Europe parie sur le long-courrier
bonjour Gil,
tout ceci est très beau, et toujours très bien présenté par Netjets...mais la réalité est un peu plus cruelle, il faut savoir que Netjets vis à vis de certains de ses pilotes français a entamé une procédure de négociation basé sur le départ volontaire, si les quotas ne sont pas atteints, ce sera la porte sans indemnités...cruel dilemne. Les pilotes français et/ou suisses sont visés en premier, car ce sont eux qui "coutent" le plus cher en charges patronales....encore une démonstration que les salariés français sont parmis les plus taxés en Europe. Qu'en pense notre président, lui qui commence à apprécier le confort de l'A330, malgrès ses intentions initiales???