Homme de terrain, Léon Robin qui mène un combat quotidien pour la défense de l’aviation légère, dresse un plan d’action pour la sauvegarde de nos aérodromes. En toute indépendance d’esprit. En évitant soigneusement toute polémique.
C’est une évidence qui a du mal à se faire jour : l’avenir de nos terrains est sombre, ce devrait être la priorité absolue, au-dessus de toutes les polémiques. Il n’est pas difficile de comprendre que, sans aérodromes, tout le reste est vain. Et pourtant, malgré les cris d’alarme poussés à plusieurs reprises, le sujet passionne peu, à tous les niveaux. On a bien vu ces derniers temps, à la faveur des turbulences que l’on connaît, la FFA manifester l’intention de s’intéresser à la question. Un peu tard à mon avis. La loi de décentralisation votée en aoùt 2004 semble avoir pris tout le monde de court, y compris la FFA qui, à aucun moment n’a communiqué sur ce sujet avec les Comités Régionaux, si on en juge par la situation au Comité Régional P.A.C.A. S’il est un domaine où un soutien et une coopération sans faille sont nécessaires, c’est pourtant bien celui-la. L’action doit être conduite directement au niveau régional, chaque région étant spécifique et ayant une politique (ou une absence de politique) différente à propos de » ses » aérodromes. Mais cette action doit être coordonnée et soutenue au plus haut niveau, c’est à dire par la FFA. Voyons donc ce qu’un Comité Régional ( à l’exemple de celui de la région P.A.C.A) aurait souhaité pouvoir trouver venant de la Fédération.
Une ligne d’action clairement définie
Les clubs doivent savoir quelles options prendre lorsque la mise en place de la loi les obligera à faire des choix (prendre part ou non à la gestion de la plate-forme, à l’achat de tout ou partie d’installations, de terrains). Les Comités Régionaux et la FFA doivent se coordonner pour afficher une ligne d’action ferme, claire et précise face aux autorités régionales avec lesquelles ils seront amenés à négocier certains dossiers.
Analyse de la loi et de ses modalités d’application
Une étude, réalisée par des spécialistes pour identifier les phases d’application et les actions que les Comités Régionaux et/ou clubs doivent entreprendre pour tenter de garder la maîtrise de l’usage des aérodromes. Cela devrait inclure les diverses structures qui seront impliquées, et la manière d’y participer.
Situation et vulnérabilité des aérodromes
La situation des aérodromes est bien plus complexe qu’on ne le soupçonne. La décentralisation ne concerne que ceux qui appartiennent à l’Etat, qui va les transférer à des collectivités locales, d’autres sont déjà la propriété de collectivités. Pour nombre d’entre eux va se poser l’épineux problème de la pérennité de leur usage aéronautique. Le grand bouleversement qui se prépare risque d’être l’occasion, dans certains cas, de faire disparaître l’aérodrome, en toute légalité et discrétion sans que les principaux intéressés ne puissent réagir s’ils ne sont pas, ou mal, représentés dans les organismes décisionnels. Il faut de toute urgence réaliser un audit de la situation en évaluant la vulnérabilité des aérodromes. Cela ne devrait pas se limiter à l’inventaire lancé fin janvier la FFA auprès des clubs, mais évaluer, en plus des pressions environnementales des riverains les risques de modification ou limitation d’activité aéronautique liés à la situation juridique du terrain (par exemple une commune propriétaire qui déciderait d’implanter une zone d’activité).
Moyens de participation des clubs usagers
Définir, en fonction de différents cas-types, des structures permettant aux clubs usagers de ces aérodromes de participer activement à leur gestion et d’en contrôler les possibles modifications d’usage, éventuellement par acquisition d’installations, terrains ou participations. Fournir à ces clubs un support juridique pendant la période de démarrage.
Formation de coordonnateurs régionaux
Former, dans chaque Comité Régional, un coordonnateur pour : Assurer le suivi des transferts à l’échelon de la Région Etre l’interlocuteur ou le point de contact entre les clubs utilisateurs et instances régionales ou locales impliquées dans les transferts Conseiller et aider les clubs Participer aux réunions des organismes locaux constitués pour assurer le transfert des aérodromes aux nouveaux affectataires
Structure de support centralisé
Fournir une assistance, du type assistance juridique, en permettant aux coordonnateurs régionaux d’interroger rapidement et directement un spécialiste (voir » analyse de la loi » ) en cas de difficulté.
Diffusion et échange d’informations
Promouvoir un large échange d’informations entre les différents Comités pour mutualiser la connaissance. C’est le type d’informations et de soutien dont nous aurions aimé bénéficier. Malheureusement, force est de constater qu’il n’en a rien été, et que nous avons été jusqu’ici contraints de » bricoler « , par exemple en posant des questions à un politique au risque de ne savoir que dire s’il avait répondu par une question du genre : » que voulez-vous faire, comment comptez-vous participer ? « .
D’autres incertitudes se profilent. En ce moment, des clubs basés sur un aérodrome appartenant déjà à des collectivités locales se voient proposer d’acheter le terrain où est bâti leur hangar, actuellement sous le régime de l’AOT. Par contre, rien ne leur garantit la pérennité de l’usage aéronautique de la plate-forme. Le risque de se retrouver dans quelques années propriétaire d’un hangar au milieu d’une zone industrielle ou commerciale n’est pas nul.
Toutes ces situations doivent être traitées en priorité absolue. Le véritable enjeu, le seul, celui sur lequel nous devons concentrer toutes les énergies, c’est de pérenniser l’existence de tous nos terrains. Il n’y aura qu’un gagnant, ou qu’un perdant : l’aviation légère, notre aviation. Je souhaite de toutes mes forces qu’elle gagne !
Léon Robin ancien président de l’aéro-club UACA (Cannes-Mandelieu)
Président-fondateur du Comité Régional P.A.C.A
Membre du Conseil d’Administration Comité Régional P.A.C.A
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