Le premier aéroport français à s’être doté d’un terminal low cost en 2006, poursuit la modernisation de ses infrastructures et surtout leur extension. Marseille-Provence a entrepris d’investir 500 M€ avant 2026 pour s’adapter aux grandes évolutions du transport aérien, notamment aux nouvelles exigences qualitatives des compagnies à bas coûts et à la montée en puissance du long courrier. MP2 va être agrandi et une nouvelle jetée internationale va être créée.
Pour ne pas se retrouver en porte-à-faux avec la loi, Marseille-Provence a inventé MP2, le concept de « terminal à services simplifiés ». Mis en service en 2006, il a fait école à Lyon et à Bordeaux, et il a surtout abrité de 2007 à 2011 une base de Ryanair, jusqu’à ce que le SNPL Air France boute l’irlandaise hors de MP2.
Condamnée par la justice française, Ryanair est sortie par la porte et rentrée par la fenêtre. En 2015, alors que le trafic d’Air France a reculé de près de -11% à 2,6 millions de passagers, celui de Ryanair a progressé de +5,1% à 1,8 million de passagers. L’irlandaise qui est solidement installée à la deuxième place opère aujourd’hui 25 lignes au départ de Marseille, sans base.
10 M€ pour le terminal low cost MP2
Aujourd’hui, MP2 est victime de son succès et ne répond plus complètement aux besoins en constante évolution de ses utilisatrices. Sa capacité de 3 millions de passagers n’est plus suffisante. En 2014 et 2015, 2 millions de passagers y ont été accueillis. Autrement dit, en pleine saison, certaines journées ont été particulièrement chaudes. MP2 a besoin de se déployer. En 2014, l’aéroport a injecté 4,9 M€ pour pousser les murs. Juste une bouffée d’oxygène…
Dans le prolongement de l’aérogare existante, 2 postes avions supplémentaires seront créés ainsi que deux salles d’embarquement et une nouvelle zone de livraison bagages. D’ici à 2019, Marseille-Provence va investir 10 millions d’euros de plus pour gagner 1.200 m2. Cette extension va notamment bénéficier aux salles d’embarquement et au système de livraison des bagages.
A Marseille comme ailleurs, les passagers des low cost se satisfont de moins en moins des services simplifiés, d’autant qu’il y a parmi eux de plus en plus de voyageurs affaires. « Les compagnies qui choisissent d’opérer à partir de MP2 n’ont pas de demande particulière, en revanche, les passagers sont plus exigeants. Ils oublient qu’ils ont payé un billet à un prix bas », résumé Pierre Régis, directeur de l’aéroport. Les salles d’embarquement vont être élargies de quelques mètres, des écrans supplémentaires vont êtes répartis sur le trajet passager et des sièges strapontin vont être installés.
Marseille-Provence soigne son cœur
Bien que le low cost soit à ici comme sur la plupart des aéroports régionaux français la locomotive de la croissance, Marseille a décidé de restructurer les infrastructures dédiées à son trafic traditionnel. Dans la logique du moment, un nouveau bâtiment de jonction va être construit entre les halls existants 1 et 2.
Baptisé « Cœur d’aéroport », ce projet vise à regrouper les fonctions aéronautiques. L’enregistrement, les opérations liées à la sûreté et les contrôles transfrontières seront ainsi centralisés. La configuration des espaces commerciaux et ceux dédiés aux services sera également complétement repensée.
Cette restructuration devrait être emblématique de la modernisation de l’aéroport. 15.000 m2 de surface vont être créés sur les niveaux sous-sol, rez-de-chaussée, étage et mezzanine. Le coût de ce projet est estimé à 90 millions d’euros.
Création d’un terminal long-courrier
Marseille-Provence mise aussi sur le développement des vols long-courriers gros-porteurs point à point. L’expérience des vols saisonniers entre Séoul et Marseille est concluante. « Le trafic est en croissance. Korean Air a opéré 3 vols la première année, en 2014, 5 en 2015 et 8 en 2016. En 2017, d’autres vols seront ajoutés », se félicite Pierre Régis qui va accueillir avec beaucoup d’intérêt l’arrivée d’Air Canada et de son vol sur Montréal, au printemps 2017. « Ce sera la première fois que Marseille sera connecté à un hub nord-américain ».
Marseille-Provence est actuellement « en pleine prospection » sur le marché chinois et se désespère de voir la France continuer à bloquer les droits de trafic et ainsi empêcher les trois majeurs du Moyen-Orient d’ouvrir leurs lignes. Quant au long courrier low cost, Pierre Régis se dit « partagé » et « interrogatif sur ce modèle ».
L’aéroport phocéen a décidé de miser pas moins de 80 millions d’euro sur le long courrier qui pourrait bousculer le transport aérien mondial dans les années à venir.
Il annonce la mise en service vers 2025 d’un grand hall modulaire, perpendiculaire au front d’aérogare actuel qui permettra notamment d’accoster les avions long-courriers et gros porteurs. Les salles d’embarquement seront dotées de salons VIP reconfigurés et élargis, d’espaces d’attente organisés pour l’accueil des groupes, notamment les croisiéristes et les familles, d’espaces de travail connectés, de lieux de repos et de détente. 1.500 m2 seront dédiés aux boutiques. La surface estimée totale dédiée au projet de cette future jetée est d’environ 20.000 m2 sur trois niveaux.
Sortir l’aéroport de son cul-de-sac
Depuis 2015, Marseille-Provence est engagé dans un vaste chantier d’amélioration et de reconfiguration de ses accès et voieries. Il s’agit de redimensionner et d’adapter l’interface avec la ville. Les travaux devraient s’achever au printemps 2017. C’est à ce moment là seulement que les passagers aériens et leurs accompagnants qui sortiront de deux années de chantier pourront constater si les objectifs ont été atteints.
Depuis 18 mois, Marseille-Provence est engagé dans un vaste de chantier qui va se poursuivre sur plusieurs années encore. Il a aussi à suivre la voie ouverte par Toulouse, Nice et Lyon sur le chemin de la privatisation. « C’est ce que souhaite l’Etat » confirme Pierre Régis qui, compte tenu des échéances politiques à venir, ne voit pas la chose se faire avant 2018.
Gil Roy
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