Le groupe Lufthansa s’est livré à une redéfinition en profondeur du rôle de chacune de ses filiales. Les allemands ont osé ce qu’aucune autre majeur n’avait imaginé jusque-là. Allant jusqu’à lancer des lignes long courrier low cost. Le pari est risqué. Il va être suivi avec intérêt par la concurrence.
Bientôt, Lufthansa sera méconnaissable, après une nouvelle répartition de ses forces vives entre ses principaux composants, maison-mère, Eurowings et Germanwings, le tout chapeauté par le concept baptisé Wings. C’est, explique Carston Spohr, directeur général, l’expression d’une ferme volonté de répondre à la concurrence de plus en plus vive du secteur low cost.
La compagnie allemande, jusqu’à présent, avait réagi timidement, sans doute parce que ses dirigeants craignaient de se laisser porter par un phénomène de mode. Mais, cette fois-ci, ils ont décidé de frapper très fort en décidant d’un grand chambardement d’une ampleur que les autres ténors du transport aérien européen n’ont pas envisagée, jusqu’à présent tout au moins.
Ainsi, toutes les lignes de points à point, à l’exclusion de celles qui desservent les hubs, vont être confiées à Germanwings, qui va ainsi faire son entrée dans le long-courrier, avec une flotte qui comptera au moins une centaine d’avions. Eurowings, pour sa part, passera à la vitesse supérieure, renonçant à sa flotte de CRJ 900 pour des A320. Elle aussi exploitera des lignes longues, en coopération avec SunExpress, coentreprise crée avec Turkish Airlines. Cette dernière, décidément, a le vent en poupe.
Cette véritable révolution deviendra réalité dès la fin de cette année, en supposant que tous les obstacles soient vaincus, à commencer par les réticences très fortes des pilotes allemands. Au cours de ces dernières semaines, ces derniers ont témoigné d’une ferme volonté de peser sur les choix du groupe et indiqué qu’ils ne sont guère favorables aux changements.
La manière de faire allemande sera suivie avec la plus grande attention, notamment par Air France-KLM et IAG (British Airways et Iberia) dans la mesure où il pourrait de facto s’agir de la mort d’un modèle économique qui ne serait désormais plus de mise. En d’autres termes, la victoire du low cost serait consacrée une fois pour toutes, y compris dans le domaine du long-courrier. Ce qui eut surprendre, la démonstration n’étant pas encore faite qu’il est transposable au-delà des lignes courtes et des bases de la manière de faire, à commencer par les demi-tours très courts.
Connaissant l’extrême prudence de Lufthansa, on peut imaginer que tous les aspects de cette profonde transformation ont été étudiés dans leurs moindres détails. Sans quoi Carsten Spohr choisirait un ton moins convaincant.
Pierre Sparaco
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Nouvelle donne chez Lufthansa
Les pilotes AF, via leur très connu syndicat, refusent que HOP! (Brit'Air, Régional en têtes) disposent d'avions de plus de 100 places, de Boeing ou d'Airbus... C'est écrit noir sur blanc dans leur accord Transform 2015... Ce qui coûte cher, ce ne sont pas "que" les salaires. Mais avant tout c'est l'accord collectif (qui régit les conditions de travail des navigants).
La roue de secours d'AF est bien connue. C'est de transférer l'activité CC et MC sous HOP! (ou Transavia, mais pas avec 40 malheureux avions) avec les conditions de travail de ces filiales et surtout les avions adaptés à la concurrence. Chez nos voisins Allemands, Eurowings renonce au CRJ900 pour des A320. Peut-on imaginer le remplacement des CRJ et ERJ des filiales par des A320 ou B737 ?... Ben non, et en plus c'est écrit...
Comment se tirer une balle dans le pied !
Bonne chance la Lufth !
Nouvelle donne chez Lufthansa
Il me semble que l' on a la memoire courte dans notre contree!
Comment peut -on qualifier L' AEROMARITIME filiale développée par UTA (Des 747,767 et 737)
avant d' étre assassinée (avec ses droits de traffic) par Attali et ses génies de la gestion.(air charter aussi?)
Une occasion manquée de plus dans l' Hexagone.
Nouvelle donne chez Lufthansa
Quand on pense que AF "espère" contrer la menace easyJet (200 A320)/ Ryanair (300 B737) et autres Vueling/ Wizair, avec les quelques 40 malheureux B737 de Transavia (opérés par des PNT aux conditions AF)...
Quand on sait que la direction de la stratégie d'AF, il y a 10 ans, minorait la menace des low cost et même s'en gaussait....
Quand on sait qu'AF, changeant son fusil d'épaule quelques années plus tard, se posait la question d'un rachat pur et simple d'easyJet...
Quand on sait que la taux d'endettement d'AF atteint, aujourd'hui, des niveaux insupportables qui lui interdisent désormais tout achat, prise de participation ou même une sérieuse modernisation de sa flotte...
Alors il y a de quoi rire ... Ou pleurer sur le destin funeste de ce grand cadavre à la renverse qu'est devenu AF
Nouvelle donne chez Lufthansa
Lufthansa est très exactement en train de faire, fort intelligemment et fort opportunément,
pour assurer l'avenir de son groupe, ce qu'Air France voulait faire avec le développement de Transavia Europe et que les "seniors-seigneurs-saigneurs" du SNPL ont refusé en faisant grève.
VIVRA BIEN QUI VIVRA LE DERNIER!
Nouvelle donne chez Lufthansa
Lufthansa avec ses propres armes coupent ainsi l herbe sous le pied aux low-costs qui comptaient egalement s attaquer aux vols longs courriers. Bravo et bonne chance.
Nouvelle donne chez Lufthansa
Bonjour. A suivre avec intérêt.En cas de réussite,quelles grandes Cies vont faire de même?JMarie