Malgré l’augmentation du nombre de décès (641 morts en 12 accidents) et en dépit de la disparition inexpliquée du vol MH370 et de la destruction en vol du vol MH17, 2014 présente le taux mondial d’accidents d’avion à réaction le plus faible de l’histoire de l’aviation commerciale.
Heureusement, les statistiques sont là pour recadrer le débat. Il est fort à parier, en effet, que pour beaucoup, l’idée de prendre l’avion induit, en ce moment, un diffus sentiment d’insécurité. Le mystère du vol MH370 disparu, en mars 2014, entre Kuala Lumpur et Pékin sans laisser de traces a marqué durablement les esprits. Tout comme le Boeing 777 de Malaysia Airlines (MH17) abattu, en juillet 2014, par un missile au-dessus de l’Ukraine. Au bilan, si le vol MH370 et ses 239 passagers entrent dans la catégorie des accidents, en revanche, le vol MH17 et ses 298 passagers et membres d’équipage en sont exclus. Ils sont considérés comme victimes d’un acte de guerre, pas comme la résultantes d’un accident. Le subconscient ne fait pas toujours la différence.
En 2014, le transport aérien mondial a enregistré 12 accidents mortels ayant entraîné 641 décès. Ce sont 4 accidents de moins qu’en 2013, mais 124 morts de plus, et pourtant, les statistiques sont encore là pour démontrer qu’il n’a jamais été aussi sûr de voyager en avion. Le taux mondial d’accidents d’avion à réaction (mesuré en pertes de coque par million de vols) a été de 0,23, soit le taux le plus faible de l’histoire. Ce taux représente un accident pour chaque tranche de 4,4 millions de vols. Ce résultat est meilleur que celui de 2013, alors que le taux de pertes de coque était de 0,41 (une moyenne d’un accident pour 2,4 millions de vols). C’est aussi une amélioration par rapport au taux sur cinq ans (2009-2013) de 0,58 accident avec perte de coque par million de vols d’avion à réaction.
« Même si la question de la sécurité a fait les manchettes en 2014, les données indiquent que l’aviation continue d’améliorer ses résultats en matière de sécurité », résume Tony Tyler, directeur général de l’Association du transport aérien international (IATA). « Pour le public voyageur, une tragédie aérienne demeure une tragédie aérienne, peu importe la classification qu’on lui attribue. En 2014, nous avons constaté une réduction du nombre d’accidents avec décès, et cela aurait été vrai même si nous avions inclus le vol MH17 ».
Historiquement, la sécurité aérienne a été améliorée au moyen d’un processus bien établi d’enquête sur les accidents. Ce processus permet d’identifier les causes probables et de recommander des mesures de mitigation. Toutefois, à mesure que l’aviation devient plus sûre, il y a tellement peu d’accidents qu’on n’arrive pas à obtenir suffisamment de données sur les tendances, lesquelles sont pourtant essentielles à une approche systémique fondée sur le risque. Les gains futurs en matière de sécurité proviendront de plus en plus de l’analyse des données sur les 38 millions de vols effectués en toute sécurité chaque année, plutôt sur les quelques vols qui aboutissent mal.
Gil Roy
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Paradoxalement, 2014 a été l’année la plus sûre pour le transport aérien
Je suis d'accord avec vous BIB57.
Tout comme la pertinence de comptabiliser les victimes du MH370 qui ne sont à l'heure actuelle que porté disparues. Aucune preuve de leur décès...Je ne l'aurai pas fait.
L'article est très intéressant
Paradoxalement, 2014 a été l’année la plus sûre pour le transport aérien
Même si je suis d'accord avec la teneur générale de votre article, l'exclusion du débat de la destruction du MH17 peut être discutée: c'est effectivement un acte de guerre mais consécutif à un manquement en termes de sécurité d'autorités qui ont laissé voler des avions civils dans des zones de guerre potentiellement dangereuses (usage de missiles par les belligérants).