Selon Eurocontrol, fin 2022, le trafic aérien en Europe pourrait être revenu à 72% de son niveau de 2019. La récupération complète n'est plus attendue avant 2025. © Aeroport de Munich
Eurocontrol, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne a présenté une mise à jour de son étude prospective sur le retour des mouvements au niveau de 2019. Trois scenarii sont privilégiés par Eurocontrol, avec une reprise en 2024, pour le plus optimiste et, en 2029 pour le plus pessimiste.En novembre 2020, Eurocontrol avait publié une étude qui estimait une reprise du trafic aérien en Europe au niveau atteint en 2019 pour 2026. Avec les nouvelles données de vaccination et la reprise progressive des mouvements, l’organisation européenne table désormais sur 2025, au mieux, pour atteindre à nouveau les 11 millions de mouvements et les 2,4 milliards de passagers comptabilisés en 2019.
Le 19 mai 2021, 8.732 vols intra-européens ont été recensés, soit 63% de moins qu’à la même période en 2019. Toutefois, Eurocontrol note une hausse des mouvements de 16% en comparaison des deux semaines précédentes, marquant une timide tendance à la reprise. Sur la base de ces données récoltées par l’organisation européenne, croisées avec les prévisions économiques et les mesures sanitaires, dont la progression des vaccinations contre la Covid-19 en Europe, Eurocontrol a établi trois hypothèses de reprise du trafic aérien.
Eurocontrol se projette sur les quatre années à venir pour envisager trois options de redressement de l’activité mesurée en nombre de vols IFR. © Eurocontrol
La reprise pour 2024 est désormais vue par Eurocontrol comme étant l’hypothèse la plus optimiste. Elle imagine qu’à partir de l’été 2021 les restrictions seront levées progressivement, associées à un nombre de vaccinations important dans tous les pays et la mise en place d’un passeport sanitaire associé à des tests PCR systématiques.
Dans ce scénario, les passagers reprennent confiance et sont de plus en plus demandeurs pour des vols régionaux dans le but de rendre visite à leurs proches. Les compagnies aériennes à bas coûts seraient les premières à profiter de ce rebond, qui devraient être en mesure d’investir à nouveau et de relancer le processus de recrutement. Le long courrier reprendrait timidement, en particulier vers l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Océanie. L’aviation d’affaire, quant à elle, demeurerait à la peine.
Avec cette hypothèse, les mouvements IFR en Europe dépasseraient la barre atteinte en 2019, qui fait référence pour parler de reprise. Eurocontrol table ainsi sur 11.650.000 mouvements en 2024 dont 3,65 millions pour la France.
Le scénario le plus probable prévoit une reprise en France au premier semestre 2025. © ADP
Eurocontrol est toutefois réservé sur ce premier scénario et estime que la coordination entre États et régions devrait être plus lente. Tant sur le sujet du passeport sanitaire que sur les tests PCR mais aussi et surtout sur la progression des vaccinations. L’organisation européenne estime qu’une « immunité collective satisfaisante » ne sera atteinte au mieux qu’à la fin 2021, permettant un assouplissement des mesures sanitaires seulement au premier trimestre 2022.
Les mouvements IFR devraient ainsi atteindre en 2024 95% de l’année de référence 2019, avec 10.534.000 mouvements. La France compterait ainsi 3,219 millions de mouvements, contre 3,372 millions en 2019.
Les trois scenarii de reprise étudiés par Eurocontrol. © Eurocontrol
La troisième hypothèse, la plus sombre, prévoit une reprise dix ans après le début de la crise sanitaire. Si les vaccins se révèlent peu ou pas efficaces pour contrer les nouveaux variants qui apparaissent à travers le monde, et si les campagnes de vaccination sont retardées d’une manière ou d’une autre, certaines régions pourraient subir de nouvelles hausses de cas de Covid-19 ce qui pousserait les États à maintenir les restrictions sanitaires à un niveau important.
Les mouvements atteindraient ainsi 8,177 millions en 2024, soit 74% des mouvements de 2019 dont 2,381 millions en France. Dans ces conditions, le niveau de 2019 ne serait atteignable qu’en 2029.
« Le rythme de la reprise sera guidé par les progrès des vaccins et par les États qui adopteront des mesures cohérentes et appropriées pour soutenir l’industrie aéronautique et garantir que les passagers se sentent à nouveau en sécurité. À cet égard, il y a un besoin urgent d’un accord commun entre États, comme la proposition de «certificat vert numérique» proposé par l’UE, qui puisse fournir aux passagers, aux compagnies aériennes et aux aéroports la certitude dont ils ont besoin pour reprendre les voyages », s’est inquiété Eamonn Brennan, directeur d’Eurocontrol.
Fabrice Morlon
Lorsque paraît La guerre des mondes en 1898, l’existence de Martiens est scientifiquement plausible, ce qui rend… Read More
La défaillance d’une aube de réacteur a entraîné la perte d’un F-16 de l’US Air… Read More
Le tout premier bimoteur d'affaires HondaJet Echelon prend forme à Greensboro. Honda Aircraft a commencé… Read More
Depuis plusieurs mois déjà, la CIA utilise des drones pour surveiller les cartels de la… Read More
En 2024, le BEA a publié 22 rapports d'accidents mortels relatifs aux ULM. C'est 3… Read More
La compagnie nationale lettone est parvenue à mi-parcours de son objectif d'exploiter 100 Airbus A220-300… Read More
This website uses cookies.
View Comments
Airbus, qui est actuellement à 45 A320 par moi, prévoie de passer à 64 d'ici mi 2023, à 70 début 2024 et envisage les 75 pour 2025.
Les prévisions sont plus modestes pour les longs courriers puisque la production de l'A350 devrait passer de 3 à 6 d'ici 2022, et que l'A330 devrait rester 2.
Il y a a peu pres 40% de gens (lucides ?) qui ne veulent pas servir l'industrie pharmaceutique comme rats de laboratoire. Ca fait tout de meme pas mal de pax en moins. Si un jour l'hysterie fait place a la science, peut etre pourra-t-on eviter le scenario le plus pessimiste.en attendant, il y a pas mal de place dans les avions.
https://livefromalounge.com/emirates-boeing-777-one-passenger/