Les élèves-ingénieurs du Cercle Aéronautique de l’ESTACA (CAE) reprennent le flambeau, en organisant, le 17 décembre 2010, un symposium pour que Concorde n’ait pas existé pour rien…
« L’objectif de ce symposium est de faire se rencontrer les acteurs d’aujourd’hui, d’hier et demain afin de réfléchir sur l’avenir du transport aérien rapide », explique Sami Ammar, le président du Cercle aéronautique de l’école d’ingénieurs ESTACA. Cette association estudiantine s’est rapprochée d’Olympus 593, gardienne de la mémoire de l’épopée de Concorde. Le 15 octobre 2010, une délégation du CAE a été reçue par un conseiller du président de la République. « Nous lui avons exposé nos inquiétudes au sujet de la filière aéronautique et nos espoirs au travers d’idées concrètes ». Cette entrevue a débouché sur l’organisation d’un symposium programmé le 17 décembre 2010, dans les locaux de l’ESTACA. L’objectif est de lancer une réflexion, au niveau national, sur l’avenir du transport aérien à grande vitesse. G.R.
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Quelle réalité pour le transport aérien supersonique de demain ?
De nombreuses études existent chez les principaux constructeurs d’avions à un stade plus avancé finalement que l’était Concorde avant qu’on commence à usiner la première pièce.
Comme on ne construit plus d’avion sans au préalable calculer les besoins, les coûts et les bénéfices, forcément chacun scrute ce que fait son concurrent direct.
Parce qu’aussi maintenant avant même de faire voler, on a (hélas ou tant mieux) bien affiné ce que va apporter, rapporter ou coûter un nouvel avion, on en arrive donc à la situation suivante: on serait capable de faire mais on ne fait pas.
François
Quelle réalité pour le transport aérien supersonique de demain ?
Messieurs.
Essayons de prendre un peu de hauteur, et cessons de fonctionner comme les soi-disant experts et autres "compteurs de haricots" (expression anglaise : bean counters) qui ne conçoivent l'avenir qu'en prolongeant en ligne droite les courbes de l'existant, sans avoir plus d'imagination qu'un escargot.
Je pense que l'on peut raisonnablement dire qu'on ne reconstruira pas un équivalent du concorde, avec un design similaire (et 4 réacteurs utilisant la post-combustion) dans un avenir proche.
Ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas des moyens rationnels et économiques (y compris en énergie) pour faire, disons Paris-Tokyo en 2 heures. Au dessus de l'atmosphère, et donc sans devoir payer un tribut excessif au "mur de la chaleur". Cela s'appelle du vol parabolique, et quelques pionniers dans un désert du nouveau mexique tentent d'offrir cela à quelques touristes fortunés. Rien ne dit que ce ne sera pas la norme du voyage longue distance de demain.
Alors laissons tomber le pessimisme, et voyons comment le problème peut être résolu.
A ceux qui diraient que le vol parabolique (non contrôlé pour la partie hors atmosphère) poserait tout plein de problèmes, je les invite à réviser leur cours de règlementation, et d'y constater a quel point concorde en son temps avait imposé de substantielles adaptations de la dite réglementation (couloirs de vols spéciaux, procédures de "cruise climb", etc...). Donc on adaptera encore.
Quelle réalité pour le transport aérien supersonique de demain ?
Inutile Cher Monsieur de tenir des propos insultants pour dire, en définitive, tout et son contraire... On ne s'est jamais élevé en abaissant les autres car dans ce cas, c'est tout l'ensemble qui descend. Ces forums ne sont pas dédiés aux "experts" mais aux êtres humains. Ce qui font le monde dans lequel on vit.
Quelle réalité pour le transport aérien supersonique de demain ?
Cher Noël,
Brillante analyse de la situation et sans doute une vue très consciente du challenge que devront relever les générations futures. Mais souvent lorsqu'on pousse le pessimisme trop loin, alors il bascule "du côté obscur" et redevient de l'optimisme. Autrement dit le problème ne va-t-il pas se poser d'une autre manière ? Les économistes qui nous rebattent les oreilles du matin au soir avec de sombres nouvelles ne vont-ils pas réaliser que sans grands projets, la crise est bien pire. Le pouvoir immense que l'on semble vouloir donner à l'écologie de nous faire revenir à l'âge où seuls les volcans produisaient du CO2 ne va-t-il pas finir par exaspérer celles et ceux qui veulent simplement nourrir leur famille et partir en vacances autrement qu'à vélo ? Cette théorie qui voudrait qu'on vive dans un silence absolu alors que la civilisation nous offre mille moyens sonores de nous épanouir ne va-t-elle pas finir par lasser ? Ce constat permanent que le marché des gens aisés croîtra autant que celui des pauvres et que le marché du luxe sera toujours plus florissant... ne va-t-il pas apparaître enfin aux yeux des compagnies, les amenant peut-être à réunir leur "first class" dans un seul avion plus rapide ? Le business diminuant au rythme de la téléconférence ne va-t-elle pas laisser apparaître une nouvelle catégorie de voyageurs physiques qui souhaitent juste arriver plus tôt sur leur plage préférée ? Service que Skype ou MSN ne fournit pas encore.
Cette manière discrète qu'ont les autres pays d'avoir compris que ce retour au vent industriel était inéluctable et construisant déjà les avions de demain ne va-t-elle pas finir par nous mettre en retard ?
Cette manière qu'ont les analystes d'aujourd'hui de se référer techniquement à Concorde pour dire qu'un avion supersonique est coûteux, bruyant, inadapté, gourmand... réalisent-ils qu'ils comparent une Citröen de dernière génération et une DS21 ?????.....
Des Serventy, on en a rencontré des dizaines hier au Symposium et avant de leur demander de nous construire des ailes, peut-être faudrait-il simplement ne pas leur couper les leurs.
J'ai beaucoup apprécié votre conclusion très clairvoyante et vous invite à rejoindre ce nouveau groupe de réflexion constitué entre autres d'Estaciens et d'Olympiens afin de passer ensemble du doute aux certitudes. Concorde est né d'une volonté politique et le futur Big Capacity Supersonic Cruiser naîtra de la même manière. Vous êtes un passionné et cela n'a pas de prix.
Si nous réussissons cette catalyse de compétences, nos enfants vivront mieux, pourront donc continuer à voyager au moins en A380 pour peu que la France ou l'Europe ne soit pas obligée d'acheter son supersonique à l'étranger.
Frédéric PINLET
Président d'Olympus593
Quelle réalité pour le transport aérien supersonique de demain ?
C'est un sujet excessivement passionnant et qui me passionne, car il fut un projet courageux.
Depuis quelques dizaines d'années, il y a des projets et des discussions pour des délais à leurs fameux N+1, N+2, N+3. Les américains (NASA) et les Japonnais (JAXA) aussi s'y intéressent.
Dans la liste des personnes intervenantes au symposium, il y a "beaucoup" d'ingénieurs" et peu ou pas d'économistes de financiers, d'experts de l'ambiance et de stratèges politiques. C'est un symposium entre élèves-ingénieurs et anciens élèves-ingénieurs?
1 - Aujourd'hui, nous sommes depuis 2 ans, dans une économie monétairement très instable et nous ne connaissons pas sa dynamique dans ses développements ultérieurs. Le développement d'un tel nouvel avion coûterait excessivement cher.
2 - Sauf erreur, le Concorde réalisait une production énorme de CO2 par passager, et était intrinsèquement bruyant au décollage (j'avais lu de propositions possibles d'avion supersonique de type hybride, subsonique classique et supersonique). Lorsque j'étais gamin vivant dans le Cotentin, je me souviens la propagation de son bang du mur du son à la maison, lorsqu'il passait au large de Cherbourg.
3 - c'est vrai que ce n'est pas drôle de rester 13 heures assis dans un avion pour faire 12000 km, alors que le supersonique me le réduirait à 6 heures. 12000 km, c'est exactement la distance entre Tokyo et Miami, je pensais aux vacances de nos braves japonnais du 4ème age.
4 - le troisième millénaire a abordé le transport de masse low cost (pour encore quelques d'années, sauf erreur, leur survie devrait dépendre du cours du pétrole brut).
5 - quant à l'avion hypersonique ... trop chaud.
6 - mais, a-t-on aujourd'hui, à l'aube de l'ère numérique, besoin d'aller faire son shopping à New-York dans la journée grâce à un déplacement physique supersonique depuis Paris alors que je peux acheter dans mon fauteuil les choses de New-York?
7 - a-t-on besoin aujourd'hui à l'heure de la vidéo-conférence haute définition, de nous réunir autour d'une table réelle, alors qu'une table virtuelle à 12000 km de distance entre les participants, fonctionne très bien et est très efficace en emploi du temps?
Il faut cependant noter que grâce à ces programmes de développement, Caravelle et Concorde, l'Europe est, avec les américains, leader du monde aéronautique. Ne plus développer, c'est reculer devant la concurrence. Bonne chance à l'ONERA, il y a peut-être un Lucien Servanty qui s'ennuie dans son bureau d'études.
Débat à l'ESTACA certainement passionnant.
cordialement. Noël
PS: Nos pères et grand-pères ont joui à 100% du techniquement toujours possible alors que nous sommes dans l'économiquement instable géré par des argentiers qui ne comprennent pas vraiment notre art pour la technologie. Le monde a changé.