Swiss a clôturé le premier trimestre 2021 sur une perte de 201 millions CHF (184 M€). Son chiffre d'affaires a chuté de 67,5 % au premier trimestre par rapport à l’année précédente pour s’établir à 299,6 millions de CHF (274 M€). © Swiss
Swiss envisage de réduire sa flotte de 15 % par rapport à 2019 et ses effectifs de plus de 20%. Les départs volontaires ne suffisant pas, jusqu’à 780 licenciements sont désormais envisagés. Au final, la réduction globale serait de l’ordre de 1.700 postes équivalents temps plein.
« Compte tenu de l’absence persistante de reprise dans le secteur du transport aérien, une restructuration allant au-delà des mesures de réduction des coûts déjà engagées semble inévitable. », annonce Swiss qui, à moyen terme, s’attend à une baisse structurelle de 20 % de la demande globale.
La flotte, composée de 90 appareils appartenant à Swiss et d’avions d’Helvetic Airways exploités pour le compte de Swiss sous la forme d’un affrètement avec équipage (ou wetlease) sera adaptée à la baisse de la demande et devrait être réduite de 15 % par rapport à 2019. Sur les liaisons court et moyen-courriers, le nombre d’appareils serait ramené de 69 à 59 suite au retrait des appareils de la famille Airbus A320 et à la diminution du nombre d’appareils en wetlease. Sur les lignes long-courriers, Swiss entend réduire sa flotte de 31 à 26 appareils. 5 appareils de la famille Airbus seraient ainsi retirés de l’exploitation.
À Genève, au premier trimestre 2021, Swiss a dû réduire ses dessertes aériennes à un minimum de trois destinations. Elle a cependant pu continuer à relier la Suisse romande aux aéroports mondiaux par l’intermédiaire des hubs du groupe Lufthansa à Zurich et à Francfort. © Swiss
En raison de la baisse de la demande, il est vraisemblable que les fréquences court-courriers, moyen-courriers et long-courriers devront être réduites par rapport à 2019. Il est, par ailleurs, probable que certaines dessertes intercontinentales directes ne pourraient pas être reprises dans un premier temps.
La réduction prévue de la flotte et l’adoption de mesures supplémentaires auraient également un impact sur les effectifs de la filiale suisse du groupe Lufthansa. « D’ici à la fin de l’année 2021, Swiss aura déjà supprimé plus de 1.000 postes équivalents temps plein (ETP) par le biais de départs naturels et volontaires, mais une nouvelle réduction des effectifs sera probablement incontournable. Dans le cadre du redimensionnement prévu les réductions d’effectifs pourraient toucher jusqu’à 780 collaborateurs (650 postes ETP), dont environ 200 au sol, 60 à la technique, 400 parmi le personnel de cabine et 120 dans le cockpit. », précise la compagnie. La réduction éventuelle de ce total d’environ 1.700 postes à temps plein (ETP) correspondrait à une baisse de plus de 20 % par rapport à 2019. En 2019, avant le début de la pandémie les effectifs de Swiss représentaient 7.550 postes à temps plein (ETP) et 9.500 salariés.
Étant donné que la convention collective de travail des pilotes actuellement en vigueur comprend une protection contre le licenciement, une solution doit être trouvée à la table des négociations avec le syndicat Aeropers en regard des sureffectifs structurels. © Swiss
Swiss a entamé des négociations avec le syndicat des pilotes Aeropers, en août 2020. Début février 2021, elle y a mis fin, les concessions faites par les pilotes n’étant pas jugées suffisantes. Dans la foulée, la compagnie a procédé à la résiliation ordinaire de la convention collective de travail (datant de 2018) avec effet au 31 mars 2022.
Swiss veut aussi que cette crise sans précédent soit une opportunité de moderniser sa flotte en continu, d’utiliser du carburant durable pour l’aviation (Sustainable Aviation Fuel – SAF) et de poursuivre le développement du transport intermodal. © Swiss
« Même après une probable restructuration et une réduction de sa flotte, la compagnie aérienne de la Suisse s’efforcera de maintenir une grande partie de son réseau de lignes aériennes afin de répondre aux besoins de l’économie, de la société et du tourisme suisses. », affirme Swiss. « Elle préservera ses sites de Zurich et de Genève et veillera à ce que la Suisse reste reliée au monde par des vols intercontinentaux directs. Elle réaffirmera également son positionnement premium. Swiss continuera par exemple à proposer une First Class sur tous ses vols long-courriers. »
Gil Roy
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