Le Covid-19 a vidé les aérogares et oblige les aéroports à repenser le circuit passager. Les solutions technologiques high-tech se multiplient à une vitesse étonnante pour faire barrière au virus actuel et ceux à venir. En 2020, les aéroports sont entrés dans l’ère de la sécurité sanitaire, et avec eux… les passagers aériens désormais soumis à de nouveaux contrôles.
Les voyageurs présents le lundi 22 novembre 2020 dans l’aéroport international de Pudong à Shanghai devraient se rappeler longtemps de cette journée… des hommes en tenue de protection encadrent une foule en panique alors que des cas de covid-19 ont été détectés parmi le personnel du fret aérien. Au total, 17.000 personnes ont été testées en 24H et la quasi-totalité des vols annulés….
Un cas extrême mais l’épée de Damoclès du Covid risque de planer encore longtemps au-dessus des terminaux ! Même si les premiers vaccins pourraient arriver dès la fin de l’année, selon les prévisions aucun retour à la normale du trafic n’est prévu avant au minimum 2024…
A l’instar de l’après le 11 septembre 2001, où les mesures « antiterroristes » sont devenues un aspect essentiel de la sûreté et de la sécurité des passagers, le paramètre « santé » s’ajoute aujourd’hui à l’équation…
Dès le mois d’avril 2020, les aéroports parisiens ont commencé par repenser le parcours passager pour assurer une meilleure protection sanitaire avec des mesures inédites à commencer par de simples règles d’hygiène (distributions de solutions hydroalcooliques ou de masques puis la mise en place de centres de dépistages), l’installation de caméras thermiques, l’organisation de vols tests pour des corridors sanitaires, ou la mise en place des centres de dépistage Covid-19 au départ…
« Elles pourront revenir à tout moment dans les aéroports. Nous avons donné beaucoup plus d’agilité à nos infrastructures et nous pourrons armer rapidement des dispositifs… Mais nous allons aussi dans le sens d’un parcours client toujours plus dématérialisé ». Vers un voyage « sans contact » ?
Selon SITA, le géant mondial fournisseur de technologies pour le transport aérien, l’autorisation de voyage, la dépose des bagages ou encore l’enregistrement peuvent être déjà facilités et donc anticipés de chez soi afin de réduire les files d’attentes des passagers pour permettre une plus grande distance physique. « Ainsi, les passagers peuvent arriver enregistrés et « prêts à prendre l’avion ».
L’autorisation électronique de voyage (ETA) pré remplie plusieurs jours avant son voyage permet d’accélérer encore le processus une fois dans le terminal.
En plus d’intégrer les contrôles de santé ou thermiques dans des points de contact clés tels que les kiosques d’enregistrement dans les terminaux, les gouvernements pourront être en mesure d’utiliser le contrôle de pré-embarquement (Advance Passenger Processing) et effectuer des analyses de donnée sur le voyage du passager pour identifier et limiter les risques potentiels pour la santé.
La biométrie et le mobile, de même que l’automatisation des services permettront de digitaliser les passages aux frontières et d’offrir une meilleure expérience aux voyageurs. Le but : éviter les contacts aux points clés de l’aéroport. Cette tendance devrait s’accélérer…
Car une fois dans l’aéroport, un circuit sans contact et donc sans encombre est essentiel pour réduire le risque d’infection par COVID-19. « Grâce à une combinaison de solutions biométriques et mobiles, les passagers n’auront en effet plus à toucher un kiosque ou une surface, gérant ainsi leur voyage depuis leur téléphone.», souligne SITA.
Le marquage sans contact des bagages, l’impression des étiquettes de sacs sur des points de bagages en libre-service, le tampon numérique des cartes d’embarquement au contrôle de sécurité́ sont quelques exemples des solutions offertes aujourd’hui pour limiter les contacts avec les infrastructures aéroportuaires et avec le personnel.
Les technologies de surveillance en temps réel et des analyses prédictives devraient elles aussi se démocratiser. Elles permettent d’assurer une distance appropriée entre les passagers à des points clés de l’aéroport. L’analyse prédictive prendra également en charge une planification plus proactive.
Le traitement parallèle proposé par SITA est une des solutions. « Alors que la capture et la comparaison des visages commencent dès qu’un voyageur franchit une porte, le voyageur suivant peut déjà̀ scanner son document de voyage en vue de son propre passage. Cette solution accélère le processus et offre une expérience de visite qui permet de gagner en moyenne cinq secondes dans le temps de traitement de chaque passager. », précise le fournisseur.
Fin avril 2020, Groupe ADP a lancé un appel à projets d’innovation baptisé « Safe Travel Challenge » pour trouver des solutions l’aider face aux défis sanitaires du Covid-19. Parmi les gagnants, la start-up française RUBIX S&I a séduit avec ses capteurs permettant d’analyser la fréquence et la durée d’application d’une désinfection ou d’un nettoyage d’espace.
En outre, le gestionnaire des aéroports avait déjà repéré dès janvier 2020 une autre start-up. Lancée en 2019, Oustight, développe la technologie Lidar (à mi-chemin entre la caméra et le laser) pour les véhicules autonomes. La société a amélioré son système à des fins sanitaires.
Courant 2020, l’Airport Council International (ACI) a lancé le programme d’audit « Airport Health Accreditation » qui évalue l’ensemble des mesures sanitaires déployées dans les aéroports telles que désinfection, distanciation physique, protection des personnels, équipements pour les passagers (caméras thermiques, centres de dépistage anti-Covid, etc.) … L’ACI a ainsi attribué une certification sanitaire à 14 aéroports du réseau ADP, dont Paris-Charles de Gaulle et Orly.
De quoi rassurer les passagers mais aussi encourage les infrastructures dans leur survie actuelle… Selon l’UAF, le chômage partiel, les prêts bancaires aux grands aéroports ou les accords locaux avec les gestionnaires d’aéroports régionaux permettent encore de passer l’année. Mais pas plus, avec l’hypothèse d’un virus toujours actif en 2021…
Outre la dimension financière des investissements, le premier défi selon SITA sera de faire parvenir les gouvernements à travailler ensemble pour la mise en place de ces processus et autres innovations à travers le monde.
Qui des passagers ? Accepteront-ils d’être soumis à ces règles plus strictes, parfois même intimes puisqu’elles apporteront des renseignements sur la santé des voyageurs…
Une étude menée par SITA en janvier et février 2020, auprès de 7.000 passagers dans 27 pays du monde (soit 75 % du trafic aérien mondial), démontre que pour plus d’un tiers des passagers (35%), la technologie de gestion de l’identité numérique serait celle qui apporterait la plus grande valeur ajoutée à leurs voyages, loin devant la 5G et l’intelligence artificielle…
Jérôme Bonnard
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@Pierrot,
La Chine impose ses mesures à ceux qui veulent entrer sur son territoire. Si cela ne vous plait pas, vous n’êtes pas obligé d’y aller, et croyez-moi votre absence ne sera vraiment pas regrettée.
Toujours est-il que les mesures prises par la Chine ont permis en l’absence de vaccins, d’éradiquer l’épidémie, sans anéantir 63000 vies bientôt et sans détruire son économie….
Par ailleurs, et comme je vais y fêter avec mes amis (de nombreuses nationalités) et mes collaborateurs chinois dans 2 mois, ma 30èm année de présence dans ce pays, je vous signale qu’ici, le transport aérien intérieur fonctionne comme avant l’épidémie et ce depuis, en gros, le mois de Juillet dernier. Moyennant quelques contraintes qui permettent comme le dit Stanloc de protéger tout le monde, il n’y a aucun problèmes d’accès et de circulation dans toute la Chine; et surtout on se sent en totale sécurité, car selon les experts médecins, je fais justement partie de cette catégorie de personnes qui attrapent très facilement cette cochonnerie de virus mais qui s'en sortent très difficilement quand ils l'ont attrapé.
La Chine est en train de vouloir imposer ses mesures au monde entier. Nous sommes maintenant sous dictature chinoise. C'est la meilleure façon de tuer le transport aérien. Croyez-vous que les passagers vont continuer à accepter de subir de plus en plus de contraintes sécuritaires... et de payer plus cher le billet?
C'est la fin de l'individualisme à la française et c'est très bien. On donne la priorité au bien-être de tous. Ceux qui ne voudront pas subir resteront chez eux. C'est aussi simple que cela.