Accueil » Transport Aérien » SAF : « Nous avons encore un long chemin à parcourir »

SAF : « Nous avons encore un long chemin à parcourir »

IATA envisage plusieurs pistes pour accélérer la production de carburant d'aviation durable (SAF). © Airbus

Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) qui prévoit un triplement de la production de carburants d’aviation durables (SAF) en 2024, le volume produit cette année (1,9 milliard de litres soit 1,5 million de tonnes) ne représente que 0,53 % des besoins en carburant de l'aviation en 2024.

Le monde du transport aérien est réuni du 2 au 4 juin 2024 à Dubaï à l’occasion de la 80ème assemblée générale de l’Association internationale du transport aérien. L’IATA recense quelque 140 projets de carburants renouvelables capables de produire des SAF. Si tous ces projets entrent en production comme annoncé, la capacité totale de production de carburants renouvelables pourrait atteindre 51 millions de tonnes d’ici à 2030, avec une capacité de production répartie dans presque toutes les régions, estime l’IATA.

En partant de l’hypothèse que les compagnies aériennes ont besoin d’environ 320 millions de tonnes de kérosène par an et que leur consommation va croissant, 51 millions de tonnes en 2030 de SAF, c’est environ un sixième des besoins.

« Le potentiel de production de carburants renouvelables pourrait dépasser cette estimation à mesure que l’intérêt des investisseurs pour les SAF grandit. », affirme l’IATA. « Avec un décalage typique de trois à cinq ans entre la planification et la production, les investissements annoncés jusqu’en 2027 pourraient être mis en production en 2030. Dans le même temps, il est clair que toutes les annonces n’aboutissent pas à des décisions d’investissement finales. »

Pour IATA, « il existe plusieurs solutions possibles pour accélérer l’accès de l’aviation aux quantités critiques de SAF ». Partant du principe qu’environ 80 % des SAF devraient être produits au cours des cinq prochaines années proviendront probablement d’HEFA, c’est-à-dire d’acides gras hydrogénés (huiles de cuisson usagées, graisses animales, etc), il convient d’accélérer l’utilisation d’autres filières et matières premières certifiées (y compris les résidus agricoles et forestiers et les déchets municipaux).

Une des pistes envisage le co-traitement. « Les raffineries existantes peuvent être utilisées pour co-traiter jusqu’à 5 % de matières premières renouvelables approuvées avec les flux de pétrole brut. », estime l’IATA. « Cette solution peut être mise en œuvre rapidement et accroître sensiblement la production de SAF. Toutefois, des politiques doivent être mises en place d’urgence pour faciliter la réalisation d’évaluations cohérentes du cycle de vie. »

En tablant sur la transition du transport routier vers l’électrification, IATA souhaite que soient mises en place des incitations pour réorienter la production actuelle de diesel renouvelable vers les besoins à long terme du transport aérien en SAF. Cette transformation des moyens de production « nécessite des modifications minimes dans les installations autonomes existantes de carburants renouvelables. », affirme l’IATA.

Pour Willie Walsh, directeur général de l’IATA, « Les SAF fourniront environ 65 % des mesures d’atténuation nécessaires pour que les compagnies aériennes parviennent à des émissions nettes de carbone nulles d’ici à 2050. Le triplement attendu de la production de SAF en 2024 par rapport à 2023 est donc encourageant. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais la direction des augmentations exponentielles commence à se dessiner.« 

Aerobuzz

L'information aéronautique au quotidien. Aerobuzz.fr fédère une communauté de plus de 300.000 professionnels et passionnés de l'aéronautique. Sa base de données regroupe plus de 20.000 articles publiés depuis 2009.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont reservés aux Abonnés premium

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.