L’aéroport Berlin-Tempelhof a cessé ses activités le 30 octobre 2008. Symbole des ambitions démoniaques nazies, cette plate-forme restera associée au plus fantastique pont aérien de l’histoire de l’humanité. Ceux qui espéraient lui voir poursuivre son activité en tant qu’aéroport d’affaires, ont été désavoués en avril dernier par un référendum qu’ils avaient pourtant initié.
Le lobby allemand de l’aviation d’affaires aurait aimé récupérer l’aéroport de Tempelhof à son profit. L’idée était d’en faire Le Bourget berlinois. Et pour cela, il comptait sur l’opinion publique pour soutenir son projet. Le référendum organisé à son initiative, le 27 avril 2008, n’a pas mobilisé les foules (20% de participation) et les berlinois qui se sont déplacés ont dit qu’ils ne voulaient plus de cet aéroport enchâssé au milieu de la ville. Le compte à rebours est donc allé à son terme et le 30 octobre 2008, pour la toute dernière fois, un avion de ligne a décollé de Tempelhof. C’était à 21h50 ce soir et il s’agissait d’un Dornier 328 de Cirrus Airlines à destination de Mannheim. Fin de l’histoire.
Avant la guerre, Tempelhof était l’unique aéroport de Berlin. Il était aussi le numéro un mondial avec 200.000 passagers par an. En 1935, Hitler lança, sur le site, la construction d’un aéroport capable d’accueillir trente fois plus de passagers et de rester opérationnel jusqu’en l’an 2000. La réalisation fut confiée à l’architecte Ernst Sagebiel. Le nouveau Tempelhof ne deviendra opérationnel qu’après la guerre.
Mais cet aéroport est entré dans l’histoire en mai 1948 quand les USA décidèrent de lancer un pont aérien pour approvisionner Berlin assiégé par les soviétiques. Pendant plus d’un an, jusqu’en juin 1949, 270.000 avions prendront part à cette fantastique noria. 70 pilotes y perdront la vie.
C’est aussi en souvenir de cette épopée glorieuse que certains voulaient que soit préservé l’aéroport. A elle seule, son architecture avant-gardiste justifierait son classement. Tempelhof se caractérise par son aérogare regroupant dans un bâtiment d’un seul tenant toutes les fonctions d’un aéroport moderne : l’accueil et l’embarquement des passagers, le traitement du fret et les hangars de maintenance. Cet ensemble se présente sous la forme d’un vaste arc de cercle de plus de 1,3 kilomètre de long qui s’ouvre sur un champ d’aviation rigoureusement circulaire de 450 hectares.
L’aire d’embarquement était entièrement recouverte d’un auvent destiné à protéger les passagers. Les avions venaient se garer sous cette impressionnante charpente métallique en cantilever présentant un porte-à-faux de 40 mètres.
Tempelhof sera resté en service au-delà de l’an 2000. Ces dernières années, le trafic passagers est tombé aux environs de 350.000 passagers par an. Il ne restait plus que deux compagnies régulières (Cirrus Airlines et Brussels Airlines) et une société privée qui organisait des survols touristiques en DC3. L’aviation d’affaires en avait fait son aéroport de centre-ville.
Berlin est désormais desservi par deux aéroports, Tegel et Schoenefeld, en attendant l’entrée en service, en 2011, de Berlin Brandenburg International, appelé à devenir l’unique plate-forme berlinoise.
Gil Roy
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