Saisi par la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM), le Jury de Déontologie Publicitaire recadre la SNCF pour publicité mensongère. Il est reproché à la Société nationale des chemins de fer français d’exagérer les niveaux de pollution de l’avion en comparaison au TGV.
Dans une plainte, déposée le 28 septembre 2022, deux publicités ont été pointées du doigt par la FNAM. Une seule a retenu l’attention de la commission comme étant significativement mensongère. Il s’agit de celle figurant sur le site de la SNCF ainsi que sur les motrices des TGV et comportant les mentions suivantes : « 50 X moins que la voiture », précédée d’un pictogramme d’automobile, et « 80 X moins que l’avion », précédée d’un pictogramme d’avion.
Le Jury a déterminé que la publicité en ligne n’indique pas que la donnée de « 80 fois moins » correspond à un chiffre moyen. Ainsi, le lecteur pourrait être amené à penser que pour tout voyage, le recours au train permet d’émettre 80 fois moins de Gaz à effet de serre (GES) que l’avion. Or, il ressort des éléments fournis tant par la SNCF que par la FNAM, que tel n’est pas toujours le cas. A titre d’exemple, ce ratio est plus que divisé par deux pour le voyage Paris-Toulouse en TGV, ce qui s’explique en particulier par l’écart entre les distances respectivement parcourues, dans la mesure où le TGV passe par Bordeaux. La même critique a été faite pour la publicité apposée sur les motrices de la SNCF, dont l’annonceur indique qu’elle comporte également bien cette mention.
La FNAM a également rappelé que le calcul des émissions de GES pour le train ne tient pas en compte l’incidence de la construction et de la maintenance des infrastructures. Ainsi, elle occulte une partie de l’empreinte carbone imputable à ce moyen de transport. Une logique de calcul avantageuse formalisée dans les articles D. 1431-3 à D. 1431-5 du code des transports.
La compétition commerciale (et aujourd’hui idéologique) opposant le TGV et l’avion, sur le réseau domestique Français, bat son plein. Surfant sur une vague verte, la SNCF a trouvé là un nouveau vecteur de communication sur fond d’aviation bashing. La FNAM trouve « d’autant plus regrettable que les chiffres contestés sont repris sans vérification dans de nombreuses publications créant des références inexactes quant aux performances environnementales comparées des différents modes de transport. »
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Je ne suis pas certain que l'aviation puisse se réjouir de n'émettre "que" quarante fois plus de CO2 que le train.