Train à grande vitesse contre compagnie à bas coùts

Le TGV et les compagnies à bas coùts sont-ils concurrents ?

Compte tenu du prix moyen du coupon et de la clientèle ciblée, le concurrent numéro un des compagnies low cost, est le train à grande vitesse, bien décidé, non seulement à ne rien céder de ses parts de marché, mais aussi à les développer au détriment de l’aérien. Le développement du réseau ferroviaire à grande vitesse à travers l’Europe du nord est incontestablement un paramètre que doivent intégrer les nouveaux transporteurs aériens dans leur stratégie de développement.

Ryanair, Easyjet, BMI Baby sont confrontés à la concurrence du train sur la ligne Paris-Londres.  » Nous estimons qu’en 2002, le TGV a détourné environ 1,3 million de passagers aériens pour un trafic intérieur de 25 millions « , souligne Jean-Luc Lesage de la Direction du transport aérien à la DGAC. Le trafic de la ligne aérienne Londres-Paris avoisine les 3,2 millions de passagers. Un chiffre à rapprocher des 6 millions de passagers transportés par Eurostar. La durée du trajet réduite de 25 minutes en octobre dernier et les prévisions de baisse du tarif entraînée par la réduction du passage du tunnel sous la Manche sont autant de facteurs qui font pencher la balance du côté du train. Les passagers savent aussi que le train propose une liaison centre ville à centre ville alors que les compagnies low cost opèrent à partir d’aéroports périphériques. Les transferts rallongent sensiblement le prix du voyage et sa durée.

La décision de Ryanair de supprimer sa liaison entre Stanstead et Charleroi (8 vols quotidiens) serait, selon certains observateurs, moins liée à la décision de la Commission européenne comme voudrait le faire croire la compagnie, qu’à une anticipation de ce renforcement de la concurrence.

Gil Roy. Aéroports Magazine N°351 / Mai 2004