Le conseil supérieur de l’aviation civile (CSAC) relance le débat sur le nombre des aéroports en France dans un rapport sur le maillage aéroportuaire français qui pousse l’Union des aéroports français (UAF) à sortir de sa réserve. De son côté, l’Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) réussit le tour de force d’accepter la seconde mouture de la grille tarifaire 2017 d’ADP, malgré une augmentation sensible. C’est la « stupeur » au SCARA. A part cela, parmi les faits marquants de février 2017, on retiendra aussi la mise en service des nouveaux PIF de Nice et un drone en expérimentation à Dijon. Mais ce n’est pas tout…
Le 8 février 2017, l’UAF saluait la sortie du rapport du CSAC sur le maillage aéroportuaire français : « loin des idées reçues, le rapport insiste à bon escient sur le rôle que jouent les aéroports, quelle que soit leur taille, dans l’attractivité économique et touristique de la France et de ses territoires. ». Le 21 février, changement de ton, la même UAF estime que ce rapport « a fait resurgir les vieux débats sur le nombre et le coût des aéroports en France ».
Et Jean-Michel Vernhes, Président de l’UAF, d’ajouter : « La bonne question à se poser est bien celle de la vocation de chaque plateforme aéroportuaire. Au regard des enjeux d’aménagement du territoire, les financements publics des aéroports ont toute leur pertinence et leur légitimité. Il revient aux pouvoirs publics – Etat et collectivités- de mettre en place ces financements publics dans une stratégie aéroportuaire clairement définie et assumée. Les pouvoirs publics français doivent peser de tout leur poids à Bruxelles pour que les dispositifs d’aide d’Etat soient pérennisés, réformés et simplifiés ».
L’arroseur SCARA arrosé
Ce mois de février a aussi été marqué par une péripétie que n’aurait pas reniée Eugène Ionesco. L’Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) a, en effet, homologué la seconde proposition tarifaire d’Aéroports de Paris SA (ADP) relative aux redevances applicables à compter du 1er avril 2017. Elle souligne au passage « qu’ADP a fait le choix d’augmenter le produit global des redevances d’une manière nettement supérieure à ce qui résultait de la première proposition déjà contestée par les compagnies aériennes qui évoluent dans une conjoncture économique difficile ». Surréaliste !
Pour le SCARA, autrement dit pour le syndicat des compagnies aériennes qui se revendiquent « autonomes », ce serait plutôt « l’arroseur arrosé ». En effet, ce syndicat remuant rappelle que c’est lui qui a revendiqué pour obtenir la création de l’ASI. Il n’avait pas imaginé que « l’ASI qu’il a contribué à mettre en place se retourne contre lui ».
Pour mémoire, l’ASI, en janvier dernier, avait rejeté la première proposition tarifaire d’ADP estimant qu’ADP avait globalisé une redevance (Crews) couvrant les services informatiques rendus par ADP aux seules compagnies aériennes utilisatrices des terminaux 1, 2A, 2B, 2C, 2D et 3. Ainsi, les usagers des terminaux 2E et 2F, qui possèdent leurs propres outils informatiques d’enregistrement des passagers, se voyaient imposer de participer au financement de services qu’ils n’utilisaient pas.
« Dans cette deuxième proposition, la redevance « Crews » est diminuée de 67% et le niveau de la redevance passager « générale » reste à un niveau tel que les recettes globales attendues par ADP en 2017 augmentent d’environ 3 millions d’euros par rapport à leur première proposition », déplore le SCARA avec « stupeur ». Si le pavillon français n’était pas aussi fragilisé, on se laisserait aller à en rire !
Gil Roy
8 février 2017, Lyon-Saint Exupéry – Mise en exploitation du CDM (Collaborative Decision Making) qui permet aux acteurs de la plate-forme d’échanger en temps réel leurs informations sur le traitement des vols. Eurocontrol évaluera la performance du CDM sur une période de 6 mois afin de délivrer la certification Airport CDM.
8 février 2017, Paris – Le Conseil Supérieur de l’Aviation Civile (CSAC) remet son rapport de 84 pages sur le maillage aéroportuaire français17-18 février 2017, Dijon – Edeis et la start-up UAVIA réalisent une première campagne d’expérimentation pour valider la faisabilité technique du drone connecté comme outil de maintenance et de surveillance et ainsi optimiser la sécurité de l’exploitation aéroportuaire.
9 février 2017, Nice – Première phase de l’ouverture du nouveau cheminement passager du Terminal 2, avec une zone de contrôle de sûreté unique (1860 m2, soit +279% de surface), accompagnée d’un nouveau magasin traversant duty-free. Les surfaces dites de confort du Terminal 2 (assises et circulation) ont été significativement augmentées (13.237 m2, soit +88%).
13 février 2016, Paris – Afin de communiquer directement avec la clientèle chinoise et devenir ainsi un acteur incontournable dans l’élaboration de son voyage, Paris Aéroport s’associe au leader chinois Tencent à travers son application phare WeChat (850 millions d’utilisateurs mensuel). Une première expérimentation est menée sur les aéroports parisiens à l’occasion du Nouvel An chinois.
17 et 18 février 2017, Dijon – Edeis, gestionnaire de l’aéroport, en partenariat avec la start-up UAVIA, mène une première campagne d’expérimentation pour valider la faisabilité technique du drone connecté comme outil de maintenance et de surveillance et ainsi optimiser la sécurité de l’exploitation aéroportuaire.
20 février 2017, Paris – L’Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) homologue la seconde proposition tarifaire d’Aéroports de Paris SA (ADP) relative aux redevances applicables à compter du 1er avril 2017.
21 février 2017, Paris – L’Union des Aéroports Français diffuse un communiqué de presse en réaction au rapport du CSAC sur le maillage aéroportuaire français.
21 février 2017, Perpignan – HOP! Biodiversité lance la saison des visites « pour montrer ce qui se cache au-delà des tarmacs »… Sur l’aéroport de Perpignan et avec des conditions météorologiques optimales, une douzaine de volontaires ont observé une centaine d’orchidées étaient au rendez-vous.
28 février 2017, Paris – Dans son rapport sur le transport aérien français, le groupe d’études parlementaire « politique aéroportuaire » déplore l’absence de stratégie gouvernementale en la matière.
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Ces petits aéroports ont un coût prohibitif pour le contribuable car vous savez qu'ils ne sont pas rentables, dans leur grande majorité. Par contre leurs nuisances impactent fortement le développement des territoires riverains: les biens immobiliers subissent une moins-value de 20 à 30%, l'hôtellerie et les activités de loisirs autres que celles développées par les plates-formes peinent à s'y développer: qui a envie d'avoir des bruits d'avions sur la tête en permanence ? Quant aux emplois possibles : la plupart du temps, il s'agit de postes peu qualifiés et polyvalents qui pourraient s'exercer n'importe où sur le territoire; la vérité c'est que les adeptes font croire que leur aéroport est indispensable alors qu'il n'en est rien, bien au contraire.
Oui c'est connu, (yaqkafermer), trop de gares (on voit le travail, les lignes de chemins de fer transformées en pistes cyclables). trop de routes (ya plus de pognon pour les entretenir) , trop d'élus.. qui coûtent un pognon fou aux collectivités ( les émoluments sont la 1ere chose qu'on vote en réunion..on ne sait jamais..), trop de monde dans les cabinets ministériels (alors là oui!) trop de députés, trop de sénateurs, trop de commissions ,de comités Théodule comme disait le grand Charles, ...finalement on a trop de cons chez nous... et ça c'est un sacré programme de suppression.. chez les autres ..bien sur.
@lotser Vous n avez pas tort.
"Vaste programme ! " vous aurait répondu le même grand Charles.
http://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-il-y-a-trop-d-aeroports-en-france-17-03-2016-2026028_23.php
Situation européenne comparable
Cela dit, même si le trafic de passagers commerciaux pose question, le maintien d'un aérodrome est jugé indispensable sur un plan stratégique, en cas de catastrophe naturelle, pour assurer quotidiennement les évacuations sanitaires et le transport d'organes, enfin pour permettre l'activité des aéro-clubs et des écoles de pilotage, base de la pyramide française de l'aéronautique et du transport aérien.
Chez nos voisins européens, les infrastructures correspondent aussi à l'histoire ainsi qu'aux découpages géopolitiques. Les chiffres ne sont pas toujours comparables, faute des mêmes références pour définir un aéroport dans le contexte de concurrences ferroviaire et routière. La Cour des comptes européenne arrive à des conclusions comparables à celles des instances françaises. « Seule la moitié des aéroports audités a enregistré une hausse de la fréquentation, tandis qu'ils étaient plus de la moitié à avoir largement surestimé la croissance du trafic aérien dans leurs prévisions. Par exemple, en 2013, l'aéroport de Cordoue a accueilli moins de 7 000 passagers, au lieu des 179 000 prévus », écrit-elle dans son rapport.
2km de piste pour un aéroport coûte à peu près autant que 2km d'autoroute.
Avec 2 km d'autoroute on ne va nulle part....Mais par contre très avec 2km de piste on peut aller partout dans le monde......Car cela desenclave totalement des territoires qui ne verront jamais d 'autoroute venir chez eux!
J'ai bien noté les commentaires de la cour des comptes qui sont tout à fait vrai, mais quand on regarde le déficit de ces plateformes et le nombre de passagers, on voit qu'on pourrait obtenir un équilibre en augmentant très légèrement le prix ce qui permettrait de répondre au principe utilisateur -payeur au même titre que pour l'écologie pollueur-payeur....
Il y a des priorités et je pense que le maintien de ces plateformes est tout à l'honneur des collectivités territoriales....
Nous sommes tellement fortunés en France,
un aéroport pour chacun,
remboursé par la Sécurité Sociale...
Pierre
C'est vrai qu'on ne voit pas en quel honneur tous les ploucs, sans-dents et autres vilains devraient avoir un aéroport - donc des emplois...- près de chez eux. Ils n'ont qu'à loger à Paris, Nice ou Bordeaux comme tout le monde...
Bonjour,
la photo n'est pas trop raccord avec le titre de l'article.
En effet, l'aéroport de Brest a un trafic à peu près stable d'environ 1 000 000 de passagers sur les 5 dernières années malgré les nombreuses grève d'Air France et des contrôleurs aériens.
Ce n'est pas le bon exemple.
En revanche Quimper (80 000 passagers) Lannion, etc. auraient davantage mérités d’apparaître.
C'est vous qui interprétez nos intentions !