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Un baril au fumet d’expresso

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Pierre Sparaco

2014 aura été un bon exercice bénéficiaire pour les compagnies aériennes. 2015, s’annonce encore meilleur… si le prix du pétrole ne remonte pas trop haut. La marge de manœuvre du transport aérien est en effet réduite à la valeur de quelques tasses de café par passager.

En 2015, le transport aérien mondial devrait dégager un bénéfice de l’ordre de 25 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires d’environ 750 milliards. Soit une marge bénéficiaire de l’ordre de 3,2 % qui n’a rien d’impressionnant. En effet, il convient de se méfier des chiffres !

Tony Tyler, directeur général de l’IATA, affiche la prudence avec talent. Il aime multiplier les comparaisons avec Starbucks – ce que ne font jamais les économistes – et explique que le bénéfice engendré par voyageur aérien correspond à la vente… de sept tasses de café. Il oublie de préciser, qui plus est, que ce sont des cafés servis dans des gobelets en cartons.

Reste le fait que les perspectives présentées ces jours-ci par le groupement professionnel (dont les membres assurent 84 % du trafic mondial) sont les meilleures, les plus optimistes depuis plusieurs années. Quelles que soient les explications avancées par les spécialistes, il convient de retenir que c’est évidemment l’effondrement du prix du kérosène qui justifie cette embellie. Le reste n’est que littérature.

Le carburant intervient, en moyenne, pour 26 % des coûts directs d’exploitation des compagnies aériennes. Ce qui revient à dire – il n’est jamais inutile de le rappeler – qu’elles n’ont aucun contrôle sur plus du quart de leurs dépenses opérationnelles. Elles sont en situation de dépendance par rapport à l’OPEP et leurs acolytes et, de ce fait, à la merci d’un retournement de situation. Le pétrole à 56,80 dollars le baril est lié à une forme subtile de surproduction qui, demain, pourrait faire l’objet d’une attitude diamétralement opposée. Une épée de Damoclès, en quelque sorte.

De plus, toutes les compagnies ne sont pas égales face à cet environnement nouveau. Cette année, l’IATA annoncera pour l’ensemble de ses membres un bénéfice de 19 milliards de dollars, sur un chiffre d’affaires de 733 milliards. Mais une bonne moitié de ce montant sera le fait des seules compagnies américaines, plus performantes que les autres, mieux armées pour résister aux avancées du secteur low cost. A l’opposé, en Europe, la situation reste terne, ainsi qu’en témoignent les interminables difficultés d’Air France. Aussi n’est-on pas vraiment surpris de constater que l’injustifiable « surcharge carburant » se porte toujours bien. On la retrouve, en très petits caractères, dans des publicités diffusées à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le moment est venu, de toute évidence, pour que les associations de consommateurs élèvent la voix.

Pourquoi la situation européenne est-elle décevante ? Les économistes de l’IATA avancent une explication qui n’est pas nouvelle : coûts « réglementaires » trop élevés, structure inefficace, taxations exagérées. D’où une marge bénéficiaire de 1,8 % à peine.

La conclusion saute aux yeux. Dès qu’il est question de gestion de bon père de famille, ce sont des actions Starbucks qu’il convient d’acheter, en se tenant à distance respectable des aéroports.

Pierre Sparaco

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Pierre Sparaco

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  • Un baril au fumet d’expresso
    Gourgeon avait avoué que le siège dAir France KLM dêplacé à Amsterdam ferait 800M€ de différence annuel.
    Le problème d'Air France, c'est la France.

  • Un baril au fumet d’expresso
    Moi être impressionné !
    Là où P.S. - qui ne parle pas qu'en Post Scriptum - dit que le bénéfice des compagnies se réduit à quelques tasses de café, je constate que Richie - qui est au RSA - lit dans le marc de café. C'est vraiment fort de café tout ça. Qu'en pense Nesspresso ? "George Clooney is inside !" sans doute.

  • Un baril au fumet d’expresso
    Comment les compagnies aériennes arrivent-t-elles à avoir de la visibilité vis à vis le bénéfice quand on achète ou loue un avion qui ne s’amortira que dans plusieurs années ou plus, sans connaitre à quoi sera fait l'avenir? C'est très très spéculatif dans ces affaires là avec les marges relativement basses !

  • Un baril au fumet d’expresso
    vous confondez visiblement le cracking (catalytique) qui est une technique de raffinage des bruts lourds et fraccing (ou fracturation hydraulique) qui est une technique de stimulation de la production des réservoirs peu perméables.
    Quand à l'Arabie Saoudite sont point mort se situe plutôt entre 5 et 10 USD/Bbl ce qui lui donne des marges considérables par rapport aux autres producteurs (offshore notamment)
    Il convient aussi de prendre en compte les nombreux pays qui du fait de guerre, d'instabilité politique, d'embargo, de sous investissement et de mauvais management sont très loin d’être au taquet de leurs capacités potentielles

  • Un baril au fumet d’expresso
    En ce qui concerne le prix du Jet Fuel, vous faites erreur en mettant en cause l'OPEP "et ses acolytes". C'est une situation géopolitique complexe et une bataille d'arrière plan qui se joue actuellement entre principalement les USA et l'Arabie Saoudite et pas le fait du marche comme beaucoup le pensent. L'arabie Saoudite est en conflit avec les USA sur ce sujet car les USA ont inonde le marche sans se mettre d'accord avec eux, avec la Russie pour son soutien a la Russie et avec l'Iran pour les raisons que l'on connait. Elle a donc décidé de laisser plonger le prix pour faire écrémer le marche (L'Arabie Saoudite a un matelas financier lui permettant de tenir 2 ans….) La situation ne durera pas et les prix vont automatiquement remonter car quasi tous les pays producteur travaillent actuellement a perte et ont besoin d'un baril au dessus de US$90 pour être rentable et spécialement les USA avec les techniques de cracking qui sont extrêmement couteuses. Donc a ce jour, les principaux producteur comme Russie, USA, Canada, Venezuela, Iran, etc… vendent a perte et le marche va commencer a s'écrémer naturellement début 2015 avec des faillites annoncées. Il ne faut donc pas trop se réjouir, les prix remonterons courant 2015 aux alentours de US$90 per BBL qui est un prix normal de marche. Pour info, je travaille dans le secteur pétrolier et plus particulièrement celui du Jet Fuel.

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