Un plan d’économies d’urgence pour sauver Air France – KLM

Pour redresser le groupe Air France-KLM qui affiche une perte d’exploitation de 700 millions d’Euros en 2011 et un endettement de 6,5 milliards d’euros, le PDG Alexandre de Juniac lance un plan de transformation à trois ans (2012-2014) qui passe dans l’immédiat par la mise en œuvre de la restauration de la compétitivité impliquant une réduction des coûts, la restructuration de l’activité court et moyen-courrier et la réduction rapide de l’endettement.

Sur les trois ans à venir (2012-2014), Air France-KLM a fait le choix d’une quasi stabilité de son offre, tant pour le transport de passagers que pour le transport de fret ; le groupe n’augmentera son offre cumulée que d’un peu plus de 5%. « La conséquence sera une réduction de la flotte du groupe et donc du programme d’investissement à l’exception des investissements destinés à l’amélioration continue de la sécurité des opérations et de ceux liés aux services au client. Les investissements seront ainsi ramenés de plus de 6 milliards d’euros sur la période 2009-2011 à moins de 5 milliards sur les trois prochaines années. Cette décision a amené le groupe à aménager son plan de flotte à moyen terme en combinant, entre autres, décalage de livraisons d’avions et non exercice d’options ».

Le Conseil d’administration qui s’est tenu le 11 janvier 2012 a considéré comme objectif prioritaire la réduction de deux milliards d’euros de la dette nette du groupe d’ici fin décembre 2014 pour la ramener ainsi à un niveau de l’ordre de 4,5 milliards d’euros. D’où une série de mesures et un plan de transformation qui vont entrer en application immédiatement.

Chez Air France, les salaires seront gelés en 2012 et 2013 et chez KLM, la modération salariale sera de mise. Le gel des embauches décidé en septembre dernier sera également poursuivi. « Des efforts additionnels de productivité, une nouvelle réduction des frais généraux et une adaptation du réseau compléteront ces mesures ». Alexandre de Juniac doit détailler son plan au personnel, le vendredi 13 janvier 2012, après-midi. Les salariés sont prévenus qu’ils vont devoir faire des efforts. « Le retour à une profitabilité satisfaisante nécessitera une amélioration très importante de la productivité dans tous les secteurs du groupe, ce qui impliquera la renégociation des règles d’emploi contenues dans les accords collectifs existants. Les négociations avec les organisations représentatives des différentes catégories de personnel débuteront sans délai ». Aucun secteur n’échappera à ce plan de rigueur. « Si l’activité passage est principalement concernée par ce plan de transformation avec la restructuration du court et moyen-courrier, les activités cargo et maintenance devront également redéfinir leurs conditions de rentabilité ».

Air France-KLM va restructurer son réseau moyen-courrier. « Pour ramener cette activité à l’équilibre, le groupe travaille sur les mesures structurelles suivantes : l’amélioration du taux d’utilisation des avions et des actifs, un renforcement significatif de la productivité de toutes les catégories de personnel et la redéfinition des périmètres d’activité conduisant à un recours éventuellement accru à la sous-traitance dans certains secteurs ».

A l’évidence, les salariés du groupe Air France-KLM ont mangé leur pain blanc. Ce plan d’économies d’urgence dévoilé, le 12 janvier 2012, devrait s’accompagner d’un second train de mesures qui seront annoncées après les élections présidentielles, ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’emploi…

La Rédaction