La société de leasing d’avions de ligne Avolon détaille les facteurs qui selon elle vont contribuer à une reprise plus rapide et plus solide du transport aérien en 2021.
Même si les comptes ne sont pas encore arrêtés, les premières estimations donnent une idée de l’ampleur de la crise à laquelle est confrontée le transport aérien mondial : la plus forte crise de son histoire. Les pertes globales des compagnies aériennes sont évaluées à 118 milliards de dollars pour 2020. Plus d’un tiers de 2,9 millions d’emplois du secteur sont menacés. Jamais aussi peu d’avions ont été livrés au cours des 20 dernières années. « 2020 marque la fin du super cycle commencé en 2003, juste après la crise du SRAS », constate Jim Morrison qui signe l’étude prospective d’Avolon.
Selon ce loueur d’avions, 50 compagnies ont disparu en 2020, soit 5% de la capacité mondiale offerte de 2019. 1.500 avions ont été définitivement retirés du service. Ce sont encore 5% de la capacité. 30% de la flotte mondiale sont encore stockés et les avions en service, volent moins. La dette des compagnies a augmenté de 220 milliards de dollars. Il leur faudra dix ans pour la résorber.
En 2020, les livraisons d’avions ont baissé de 45% par rapport à 2019 et de 60% par rapport à 2018, dernière année avant l’éclatement de l’affaire 737 MAX. Au cours de l’année écoulée, Boeing a enregistré plus de 1.000 annulations de 737 MAX. Avolon relativise en précisant qu’il reste tout de même 3.300 avions de ce type à livrer. Le 737 MAX est le quatrième programme de l’histoire de l’aviation civile en termes de nombre d’avions vendus, derrière l’A320neo, le 737NG et l’A320ceo. « 250 compagnies exploitent des 737, ce qui est un atout pour Boeing », estime Jim Morrison qui fait remarquer que le constructeur américain n’est pas en mesurer de lancer un nouveau programme d’avion commercial dans les 10 ans à venir.
Pour les avionneurs, selon Avolon, le plus gros challenge en 2021 est la livraison des avions produits en 2020. Entre Boeing et Airbus, cela représente 550 unités d’une valeur de 30 milliards de dollars. Il y a là, majoritairement des MAX. Il y a aussi des 787 et des gros porteurs. « Trop de gros-porteurs ont été produits au cours de la dernière décennie, créant une offre excédentaire aujourd’hui. Les taux de production devront être adaptés pour les années à venir. Airbus comme Boeing a réduit ses taux à environ sept avions par mois, soit la moitié des niveaux de 2019. L’entrée en service du 777X est repoussée. Les biréacteurs long-courriers de nouvelle génération comme le 787, l’A330neo et l’A350, conservent leurs atouts malgré la crise. Ils sont bien positionnés pour reprendre du service sur des liaisons point à point dès que les frontières seront à nouveau ouvertes ».
Au vu de cet état des lieux, Avolon identifie six tendances qui pourraient caractériser la reprise de l’activité.
Cette reprise sera, selon le loueur, plus rapide que le prévoit notamment l’IATA, l’association internationale des transporteurs aériens. En 2021, le court-courrier pourrait revenir à 50% de 2019. Les majors qui bénéficient du soutien des pouvoirs publics vont pouvoir survivre, bien qu’elles soient encore pénalisées par des coûts structurels élevés. En revanche, les low cost, ont la voie libre. C’est là la deuxième tendance.
Avolon estime qu’il y aura plus de créations de compagnies aériennes en 2021, qu’il y a eu de faillites en 2020. Le loueur en a recensé une trentaine. Certaines étaient dans les tuyaux avant la pandémie. Si toutes ne verront pas le jour, pour Jim Morrison, celles qui débuteront leurs opérations en 2021 ou en 2022 connaîtront la plus forte croissance au cours de la décennie.
Selon Avolon, les deux tiers des livraisons seront désormais financés par les bailleurs. Les compagnies aériennes n’ont plus la capacité financière d’acheter des avions. C’est une tendance au recours à la location sera durable. Par ailleurs, aucun nouvel avion ne verra le jour avant 2030, ce qui permettra aux appareils récents de conserver une bonne valeur résiduelle. Il n’en demeure pas moins que le défi majeur de la décennie est la décarbonation de l’aviation. Pour Jim Morrison, la solution n’est pas de ne plus voler. La période actuelle le démontre. La réduction de la connectivité du monde est lourde de conséquences économiques et sociales.
Gil Roy
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