La décision récente de mise en vente de l’aéroport London-City pourrait avoir des conséquences sur le calendrier de l’ouverture du capital des aéroports de Lyon et de Nice.
Télescopage sur le marché des aéroports. Alors que le processus d’ouverture du capital des sociétés aéroportuaires Aéroports de Lyon (Lyon-Saint Exupéry et Lyon-Bron) et Aéroports de la Côte d’Azur (Nice et Cannes-Mandelieu) a été enclenché avec la promulgation, en août 2015, de la loi Macron, le fonds d’investissement américain Global Infrastructure Fonds a annoncé, quasiment au même moment, son intention de mettre en vente les 75% qu’il possède dans l’aéroport de London-City. Côté français certains estiment que le gouvernement devrait tenir compte de cette nouvelle donne et peut-être décaler dans le temps la mise sur le marché des deux aéroports français pour réussir la privatisation.
London City Airport est évalué à 2,9 milliards d’euros. Nice pourrait être valorisé à 1,5 milliard d’euros et Lyon à 900 millions d’euros. C’est moins le montant des transactions que la qualité des futurs actionnaires qui inquiète les deux sociétés aéroportuaires françaises. La privatisation de Toulouse-Blagnac est dans toutes les conversations. La cession de la majorité des parts que détenait l’Etat, à un consortium chinois dont le PDG a disparu depuis, fait désordre. Le gouvernement en a tiré la leçon et il a décidé que les candidats au rachat devraient nécessairement avoir une expérience dans la gestion aéroportuaire.
Suite à la mésaventure de Toulouse-Blagnac, c’est effectivement, un minimum, mais les collectivités locales qui conserveront, au terme du retrait de l’Etat, 40% des aéroports de Nice et de Lyon veulent aussi que leurs futurs partenaires partagent les mêmes ambitions. Depuis des mois, les équipes dirigeantes sont fortement sollicitées par les investisseurs potentiels en quête d’information. Lyon est rassuré par l’annonce du retrait quasi officiel d’Aéroports de Paris et ne commente pas l’intérêt manifesté par l’aéroport de Genève, son concurrent de toujours. Quant à Nice, la direction se refuse à tous commentaires.
Tout le monde est dans l’attente de l’attente de la publication du cahier des charges et du lancement des appels d’offres prévu initialement pour cet automne.
Gil Roy
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Vers une privatisation échelonnée des aéroports de Nice et de Lyon ?
Analyse intéressante des conséquences possibles de la vente de London City Airport.
Concernant l'affirmation : « Lyon ...] ne commente pas l’intérêt manifesté par l’aéroport de Genève ... », cela contredit l'[article publié par aerobuzz le 22 juin intitulé «Aéroports de Lyon favorable à un rapprochement avec Genève».
En fait, de nombreux Élus et responsables locaux se sont exprimés sur ce sujet. Quel que soit leur bord politique ou leur échelon local (de la Métropole de Lyon à la Région Rhône-Alpes), leur avis est au moins favorable.
Pourtant, la candidature de Genève pose plusieurs problèmes :
- possibilité que les nuisances aériennes augmentent à Lyon, alors que les vols de nuit sont interdits en Suisse,
- l'aéroport de Genève est un établissement public autonome suisse. Cela ne répond pas à la définition d'une "privatisation" (action de transférer au secteur privé une activité, une entreprise qui appartenait au secteur public). C'est vrai aussi pour les fonds souverains étrangers qui se sont déclarés intéressés par cette privatisation : Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Singapour et Koweït,
- L'aéroport de Genève étant géré par l’État de Genève., sa candidature pose un problème d'ingérence dans la politique d'une région française et ce, à plusieurs niveaux (économie, tourisme, transport, écologie, santé, etc ...).
Dans les médias, aucun responsable politique et aucun co-actionnaire d'ADL n'a encore évoqué ces problèmes liés à la candidature de Genève à la privatisation des aéroports de Lyon (Lyon Saint-Exupéry ... et Lyon-Bron).
Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas commenté cette candidature. Certains se sont même montrés très enthousiastes à l'idée que Genève puisse gérer les aéroports de Lyon. C'est notamment le cas d'Emmanuel Imberton, Président de la CCI de Lyon qui est actionnaire à 25% d'ADL et qui a déclaré dans 20 minutes : « Cette option est privilégiée par les acteurs locaux ».
Vers une privatisation échelonnée des aéroports de Nice et de Lyon ?
A quoi peut servir une privatisation, si l'investisseur ne peut pas agir sur le développement du réseau, puisque ce sera toujours la D.G.A.C. qui décide des attributions de créneaux horaires, et donc a une totale mainmise sur les réseaux de Province ?
L'investisseur pourra toujours venir faire un "coup" financier, puisque ces aéroports sont rentables, en revendant un peu plus tard...sauf si une clause le lui interdit, bien sûr. Mais pourra-t-il vraiment investir sur le long terme, en agissant justement sur ce qui fait l'attractivité d'une plate-forme aéroportuaire, à savoir les escales desservies (outre bien sûr le confort, l'accueil, les services, les boutiques...) ?
En attendant une décision de l'Etat, il est bien qu'Aéroports de Paris ait retiré sa candidature : c'était l'étouffement garanti au profit de Roissy.
Quant à la candidature de l'aéroport de Genève... Oui, il manque d'espace. Oui, Lyon en a plus... mais les riverains accepteront-ils une 3° puis une 4° piste ? Faut pas rêver... d'ailleurs, les 2 pistes actuelles sont suffisantes pour les 20 ans à venir, au moins !
Sachant que l'on ne pourra pas faire des Lyon-Genève-Moscou, ou, inversement, des Genève-Lyon-New-York, il semble pour l'instant difficile d'envisager quelle forme pourrait prendre cette association : sur New-York, 4 vols au départ de Genève certains jours, et 3 vols au départ de Lyon les autres jours ? Cette hypothèse circulait il y a quelques mois, comme pour donner corps à une idée pour le moins inattendue... mais franchement, quel Genevois (je ne suis pas sûr de l'inverse pour les Lyonnais...) viendrait jusqu'à Lyon pour décoller vers les USA ?