Porté par l’international, le trafic passagers, mais aussi fret, de l’aéroport Marseille-Provence affiche, pour la quatrième année consécutive, l’une des plus importantes croissances aéroportuaires françaises en 2019. Ryanair et Air France font désormais jeu égal.
C’est peut-être anecdotique, mais c’est une réalité : en 2019, Marseille est repassé devant Toulouse dans le Top 10 des aéroports français. Il se classe troisième régional, derrière Nice et Lyon, avec très précisément 10.571.743 passagers accueillis en 2019 soit 8,1% de plus sur un an. La barre des 9 millions avait été franchie en 2017, celle des 10 millions l’a été le 26 décembre 2019.
Le nombre des passagers est en hausse. Le chiffre d’affaires aussi à 158,5 m€, soit une progression de +7%. Et surtout l’excédent brut d’exploitation progresse de plus de 10%, autrement dit plus vite que la croissance de la plate-forme. En d’autres termes, la performance de l’entreprise continue de s’améliorer et renforce la capacité de l’aéroport à financer ses projets. Et dans une phase de forte croissance, c’est une nécessité.
Marseille-Provence, au niveau de ses infrastructures et de ses services, doit en effet être à la hauteur de son nouveau niveau de trafic et de ses ambitions (12 millions de passagers attendus en 2025). Il est actuellement engagé dans un plan d’investissements de 10 ans (2016-2025) d’un montant de 500 M€. L’urgence est donnée à l’amélioration des accès routiers à la plateforme. Un grand pas devrait être franchi au printemps 2020.
En 2020 également le nouveau tri bagages du Terminal 2 devrait être opérationnel. Cette année marquera aussi le lancement du chantier « Cœur d’aéroport », un projet structurant de 259 M€ confié au cabinet d’architectes Foster, qui permettra à partir de septembre 2023 de relier les deux terminaux. Au total, pour la seule année 2020, Marseille Provence prévoit d’investir 61 M€, contre 39 M€ en 2019. C’est le prix à payer pour hisser la qualité des prestations au niveau des nouveaux niveaux de trafic.
Londres | 654.220 | +7,4 % |
Alger | 326.855 | +1,6% |
Bruxelles | 305.934 | +2 % |
Amsterdam | 296.475 | -9,3 % |
Istanbul | 262.789 | +16,8 % |
Francfort | 249.723 | -5,4 % |
Madrid | 244.138 | +18,2 % |
Lisbonne | 236.459 | +4,7 % |
Rome | 229.879 | -1,1 % |
Tunis | 222.888 | +1,1% |
En accueillant en moyenne 2.000 passagers de plus chaque jour, Marseille est entré en 2019 dans la catégorie des aéroports de plus de 10 M de passagers porté par son trafic international en hausse de +11,1% pour atteindre 62% du trafic global. « L’International représente 80% de la croissance de Marseille-Provence » précise Julien Boulay, directeur commercial et marketing de l’aéroport, qui rappelle ses trois objectifs : développement vers l’Europe et le bassin méditerranéen (sans escale), accès aux grands hubs internationaux et développement du long courrier.
En 2019, pas moins de 33 nouvelles lignes régulières ont été ouvertes. Au terme de quinze années de bras de fer judiciaire avec Air France à propos du soutien apporté à Ryanair au début des années 2000, une nouvelle ère s’est ouverte en 2019 avec la création d’une base de la low cost irlandaise. Aux deux avions basés dès avril 2019 est venu s’en ajouter un troisième en octobre. En 2019, Ryanair a fait quasiment jeu égal avec Air France. Le groupe Air France/KLM a transporté 2.644.356 passagers à Marseille contre 2.491.227 pour Ryanair et sa filiale Lauda. Tout laisse à penser que l’irlandaise, avec plus de 50 lignes, pourrait devenir le numéro 1 à Marseille dès 2020.
Autre low cost basée, Volotea est passée en 2019 de la 9ème à la septième place avec 323.775 passagers. En 2020, elle va remplacer ses deux Boeing 717 (125 sièges) basés par deux A319 (156 sièges) et offrir 48% de sièges en plus. Elle a annoncé l’ouverture de trois nouvelles lignes. Les low cost ont totalisé 3 millions de passagers en 2019.
2019 a été aussi marqué par la faillite d’Aigle Azur qui pesait pour 200.000 passagers dans le trafic marseillais. Une demi-douzaine de compagnies se sont positionnées pour reprendre ses droits de trafic. L’attribution devrait être effectuée avant fin janvier 2020.
2019 a également vu l’ouverture de deux lignes long courrier vers l’Afrique par Ethiopian Airlines (Addis-Abeba en juillet) et Air Sénégal (Dakar en décembre). Desservies respectivement en 787 et en A330neo, ces liaisons ont aussi permis de renforcer l’offre cargo. Marseille affiche en 2019 une croissance exceptionnelle de +5,3% (59.700 tonnes) de son trafic cargo, dans un contexte de récession mondiale du marché.
Lors de la présentation de ces résultats, Jean-Paul Ourliac, président du conseil de surveillance de l’aéroport phocéen, a annoncé la mise en place, fin 2021, un affichage en temps réel sur internet des trajectoires des avions à destination des riverains. A Marseille, comme ailleurs, la croissance doit être durable, d’où une volonté affichée de réduction de son empreinte environnementale.
En 2019, l’ACI Europe a décerné à l’aéroport Marseille-Provence le niveau 3 de sa démarche Airport Carbon Accreditation. Une validation d’une démarche environnementale présentée comme un encouragement à faire mieux encore. Marseille qui a pris le départ un peu plus tard, affiche au niveau environnemental aussi, la volonté de se hisser aux premiers rangs dans la hiérarchie hexagonale.
Gil Roy
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