La compagnie canadienne WestJet, basée à Toronto (précédemment à Calgary) annonce l’achat de quatre gros porteurs long-courriers, de type non précisé, et l’ouverture de lignes internationales dans les deux ans à venir. L’Europe constitue son objectif prioritaire et implique l’apparition d’une rivalité directe avec Air Canada, Rouge et Air Transat.
WestJet, dont le nom n’est pas encore connu en Europe, est une compagnie jeune (moins de 20 ans), bâtie sur un modèle low cost classique mais modéré, qui connaît un développement rapide. Elle exploite une flotte de plus de cent Boeing 737 de différentes versions et a commandé en septembre dernier soixante-cinq 737 MAX d’une valeur de plus de 6 milliards de dollars américains. Gregg Saretsky, directeur général, a confirmé cette semaine sa décision de s’ouvrir résolument à l’international (« the natural next step ») mais en faisant preuve de prudence et de pragmatisme, une stratégie de petits pas qui, jusqu’à présent, lui a parfaitement bien réussi.
Reste à savoir si elle réussira son entrée dans la cour des grands, face à des concurrents solidement installés à commencer, bien sûr, par Air Canada. Laquelle, de longue date, peine à résister à la montée en puissance des low cost, sa dernière initiative étant la mise en place de Rouge. Il est vrai que la cohabitation de deux modèles économiques opposés au sein d’un même groupe relève de la quadrature du cercle.
Dans le même temps, en toute logique, Air Transat défendra chèrement ses positions. Née d’une culture charter, elle est bien installée sur des axes majeurs, à commencer précisément par l’Atlantique Nord. Elle s’est précipitée dans un créneau négligé par les ténors, la desserte de grands aéroports provinciaux. Ainsi, en France, Air Transat obtient de bons résultats, notamment à Nice et Marseille, en n’hésitant pas à jouer la carte ingrate des liaisons saisonnières et d’une offre modérée grâce à l’utilisation d’Airbus A310. D’où des coefficients d’occupation très élevés. Air Transat évite de se définir comme une low cost et cherche à accroître sa recette unitaire moyenne grâce à une « classe avant » améliorée, sous l’appellation Option Plus.
WestJet aura donc fort à faire pour s’imposer sur l’Atlantique, à partir de la fin de l’année prochaine et du début 2016. Mais elle a d’ores et déjà acquis un premier savoir-faire sur le long-courrier, essentiellement sur Alberta-Hawaï qu’elle dessert en 757-200 loués à Thomas Cook. Une première expérience suivie, depuis peu, par un Toronto-Dublin qui connaît un grand succès.
WestJet croit fermement au bien-fondé de sa manière de faire et se définit comme « hybrid cost carrier », une expression qui a le mérite de l’honnêteté. Aussi ce nouveau venu méritera-t-il d’être suivi avec beaucoup d’attention.
Pierre Sparaco (à Ottawa)
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