Wijet base un Citation Mustang à Lyon-Bron

Après Paris et Bordeaux, la société d’avion-taxi Wijet s’implante à Lyon. Lancée en 2009, cette compagnie aérienne de vols à la demande exploite quatre Citation Mustang. Malgré les difficultés du marché, elle connaît une croissance spectaculaire.

Wijet arrive à Lyon-Bron avec l’espoir de rencontrer le même succès qu’à Bordeaux, où elle s’est installée il y a six mois. A Lyon, la concurrence est toutefois plus importante et parmi les entreprises d’avion-taxi, deux exploitent déjà des Citation Mustang. Corentin Denoeud, l’un des co-fondateurs de Wijet avec Alexandre Azoulay est néanmoins confiant. « Nous récupérons la clientèle qui à l’habitude de voyager sur des avions plus gros de type CJ1 ou CJ2. Avec nos Mustang nous répondons à 80% des besoins de la clientèle d’affaires qui voyage à deux et sur des distances de moins de 2 heures ». Le plus de Wijet, selon le PDG de compagnie, est d’avoir réussi à rendre son offre « claire».

L’idée de départ de Corentin Denoeud et Alexandre Azoulay a été de permettre aux clients de s’y retrouver facilement en proposant un tarif unique de 2.200 euros de l’heure de vol, quelque soit la destination. Si le vol se prolonge à cause du vent de face ou d’une attente à l’arrivée, le client ne paiera pas plus. Il ne paiera pas plus qu’il aille au Bourget ou à Brives, même si les taxes sont radicalement différentes, même si c’est là, la plus grande variable qu’il faille intégrer dans le prix fixe de l’heure de vol reconnaît le jeune dirigeant. En simplifiant à l’extrême le tarif, Wijet fait ainsi tomber une première barrière. En contrepartie, la gestion de l’entreprise ne tolère aucune dérive.

Corentin Denoeud revendique le statut de compagnie aérienne low cost : un seul type d’avion, une gestion informatisée (depuis deux mois il est désormais possible à un client de réserver un vol directement sur internet), un effectif administratif très bas (deux salariés seulement) et une tarification simple. « En opération nous sommes une low cost, mais au niveau d’une service nous offrons un service de luxe type aviation d’affaires ». Toutefois, si les clients ont la possibilité de consommer du champagne à bord et de manger un plateau repas haut de gamme, très peu le font : « les clients utilisent l’avion avant tout comme un outil de déplacement ».

Avec quatre avions, dont le dernier entré en service au second semestre 2012 seulement, Wijet a réalisé près de 2.000 heures de vol en 2012, soit un chiffre d’affaires d’environ 4 M€ en progression de +50% par rapport à 2011. « En janvier 2013, nous avons réalisé + 55% de C.A. par rapport à janvier 2012 ». Ce début d’année tonitruant encourage les dirigeants de Wijet à tabler sur une croissance de +50% en 2013. Si l’activité suit la prévision, un cinquième avion sera intégré à la flotte de la compagnie, avant la fin de cette année.

Wijet a mis en service son premier Citation Mustang en août 2009, le deuxième en février 2010, le troisième en septembre 2011 et le quatrième en juin 2012. Deux avions appartiennent en propre à la société, deux sont propriété de clients. Les quatre ont été achetés d’occasion. « Nous les avons acquis à 500 heures de vol en moyenne, à 30% en dessous du prix neuf », explique Corentin Denoeud qui ajoute qu’il a recensé une quarantaine de Citation Mustang sur le marché de l’occasion, soit un peu moins de 10% de la flotte. Cela facilite les négociations…

L’intégration d’un cinquième avion dans la flotte, en fin d’année, entraînera l’embauche de deux nouveaux pilotes. « Nous avons 1.200 CV en stock ! » souligne le PDG pour éviter d’être submergé par un nouveau raz-de-marée de candidatures spontanées. Actuellement, Wijet emploie dix pilotes qui sont tous salariés à temps plein. « Nous volons en moyenne 35 heures par mois » précise Benoit Letellier, copilote depuis deux ans chez Wijet. « Nos pilotes sont souvent les seuls contacts de nos clients avec l’entreprise. Ils doivent bien comprendre notre offre. Il est donc important qu’ils soient intégrés à l’équipe », déclare le PDG de la compagnie.

Sur un marché impacté par la crise économique, Wijet tire son épingle du jeu. La rigueur semble payer…

Gil Roy