Sans faire de l’ombre à Air France, XL Airways France construit progressivement son réseau de lignes à destination des Etats-Unis. Dernière en date à avoir été mise en place, celle de Marseille – New York opérationnelle depuis le 31 mai 2013.
La réouverture de cette ligne a mis du temps pour se concrétiser. Il aura, en effet, fallu cinq ans pour que cet événement intervienne. Et visiblement, les équipes commerciales de l’Aéroport de Marseille-Provence se sont montrées très persuasives pour que Marseille devienne le premier aéroport de Province desservi par XL Airways à bénéficier d’une liaison directe avec les Etats-Unis.
Si Laurent Magnin, le Président-Directeur-Général d’XL Airways France, n’a pas souhaité indiquer le coût de lancement d’une telle ligne, l’aéroport s’est, en revanche, montré plus disert quant aux conditions offertes à la compagnie à cette occasion. « Il y a des aides au démarrage et XL Airways est éligible à nos mesures incitatives. Cela signifie que la compagnie bénéficie de remises importantes sur les redevances aéronautiques pendant deux ans. Pour la première année, les remises sont de 60% sur la redevance d’atterrissage, le stationnement de l’avion et sur le balisage en cas de besoin. Elles sont de 45% sur la redevance passager. Ces remises sont moindres la seconde année« , explique Julien Boullay, Directeur Marketing et Communication de l’Aéroport Marseille-Provence. Ces aides qui se chiffrent en centaines de milliers d’euros comprennent également l’utilisation de tous les outils de promotion de l’aéroport, notamment l’envoi d’une lettre d’informations envoyée à 200 000 abonnés.
Pour les passagers, l’ouverture de la ligne à raison de deux allers-retours hebdomadaires jusqu’au 25 octobre 2013 est tout bénéfice également. L’aéroport évalue a environ 20% l’économie que réalise un passager sur le prix de son billet. Il est gagnant également sur le temps de vol puisque l’emprunt de la ligne directe au détriment des liaisons « hubées » que sont, par exemple, Paris-Charles de Gaulle, Londres et Francfort lui fait économiser plusieurs heures, ce gain étant même plus important si l’on prend en compte que les embouteillages à New York-JFK sont moins importants à 21 h 45, heure d’arrivée de l’appareil. Sans oublier la place de parking à Marseille qui ne coûte que moins de deux euros par jour.
Quid d’une seconde ligne vers New York au départ de province
A l’image d’Emirates qui privilégie trois aéroports en province pour l’ouverture d’une nouvelle ligne vers Dubaï, XL Airways souhaite développer son réseau au départ de province vers New York à partir d’un des trois aéroports suivants : Lyon, Nantes et Toulouse. Comme l’explique Laurent Magnin, « cette ouverture ne pourra se faire qu’à deux conditions : si la ligne fonctionne bien au départ de Marseille et si nous parvenons également à capter de la clientèle utilisant actuellement les hubs« . Avant d’ajouter que « contrairement aux compagnies traditionnelles, nous nous battons sur les flux touristiques« .
Nul doute que le bouillant patron d’XL Airways qui a fait sienne les préceptes du fondateur de Nouvelles Frontières, Jacques Maillot, quant à la démocratisation des voyages aériens saura faire jouer la concurrence entre ces trois plateformes. Mettant en avant les exceptionnelles relations nouées avec l’Aéroport Marseille-Provence, Laurent Magnin privilégiera l’aéroport qui voudra le plus sa liaison sur New York. Et sur ce plan, Nantes-Atlantique apparaît déjà comme un très sérieux concurrent pour l’emporter.
Chantre de la reprise de parts de marché sur les compagnies étrangères, le dirigeant d’XL Airways ne compte pas sur les passagers haute contribution pour présenter des comptes restés bénéficiaires chaque année, à l’exception de 2010 marquée par l’éruption du volcan islandais. C’est plutôt dans l’amélioration permanente de la productivité que le succès de ses opérations low cost long-courrier trouve sa source. La fin de l’année 2012 a, sur ce point, marqué une nouvelle avancée avec l’entrée en liste de flotte d’un Airbus A330-300 configuré à 408 sièges en classe unique. C’est le recours à des sièges plus fins qui a permis de gagner en capacité tout en conservant un espace entre les sièges de 31 à 32 pouces.
La compagnie figure aussi au troisième rang mondial pour l’utilisation de ses A330 équipés de moteurs Rolls-Royce. A 5 400 heures par an, XL Airways fait aussi bien en la matière, voire même mieux que Cargolux avec ses Boeing 747. Compagnie low cost long-courrier tout en offrant des repas à bord, XL Airways peut enfin s’appuyer sur la productivité de son personnel. Laurent Magnin fait remarquer sur ce point que « le chiffre d’affaires de la compagnie a doublé depuis 2006 à iso personnel ».
Olivier Constant
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XL Airways France affine ses ambitions américaines
L'aéroport qui "voudra le plus" sa liaison sur New-York...
Lyon en fait partie, qui a tenté par trois fois la desserte américaine... mais XL Airways privilégiant le trafic touristique, il y a fort à parier que Toulouse ou Nantes ont effectivement plus de chances d'obtenir l'ouverture de cette liaison : les responsables de l'aéroport Lyonnais tablent sur le trafic affaires, et donc deux ou trois vols par semaine ne leur paraîtront pas suffisants. C'est vraiment dommage.
Ils devraient se faire une raison : tant que les hubs (Roissy, Francfort, Londres...) proposeront aux hommes d'affaires plusieurs vols par jour vers New-York, ce que Lyon Saint-Exupéry ne pourra jamais offrir, il sera vain de s'attaquer à ce marché .
Et puis, deux ou trois vols par semaine, cela ne peut-il pas satisfaire (aussi) une partie de ces clients, chefs d'entreprise ou autres, qui peuvent malgré tout y trouver leur compte ?
Il est regrettable que ces responsables oublient qu'une ligne, outre les passagers "haute contribution", les tarifs affaires étant bien sûr les plus rentables, c'est aussi le trafic touristique.
D'ailleurs, si les dessertes successives de Lyon vers New-York se sont arrêtées, en raison de décisions propres aux compagnies aériennes (réorganisation, rationalisation du réseau, violente concurrence tarifaire des compagnies présentes sur les hubs...) ou à cause du prix du baril, c'est aussi parce que la classe affaires peinait à se remplir alors que la classe économique était quasi-complète ! Cherchez l'erreur de stratégie chez les responsables lyonnais...
XL Airways, venez à Lyon... et tentez de convaincre !
XL Airways France affine ses ambitions américaines
"Il aura, en effet, fallu cinq ans pour que cet événement intervienne"...Langueurs administratives françaises beaucoup trop longues.