Ce Pilatus PC-6 Porter a 65 ans. Il a été entièrement reconstruit et remotorisé par Icarius. Il effectue aujourd'hui 400 heures de vol par an, en largage de parachutistes, à Chalon-sur-Saône. © Parachutisme 71
Icarius Aero fête au salon Aero 2024 (17-20 avril 2024) son trentième anniversaire. L’atelier de maintenance créé sur l’aérodrome de Gap-Tallard, par Corine et Mike Fitzgerald, est devenu une légende dans le monde entier pour ses restaurations de Pilatus Porter. Un savoir-faire qui s’étend aujourd’hui au Cessna Caravan et déborde vers les avions à pistons.
« Notre spécialité, ce sont les trucs qui arrivent sur une remorque et qui repartent en vol », résume Corine Fitzgerald. Et certains de ces « trucs » peuvent venir de très loin, comme ce Twin Otter néocalédonien rongé par la corrosion, fatigué d’avoir fait les îles pendant des décennies et qui est reparti en vol, vers la Nouvelle-Calédonie. Pour amorcer la pompe, c’est Mike qui est allé chercher les premiers avions.
Au tout début de l’aventure, au milieu des années 90, il a récupéré aux USA trois épaves de Pilatus Porter à moteur à pistons. Il en a reconstruit un qui datait de 1959, année du premier vol du Pilatus PC-6, sur lequel il a monté une turbine PT6-A34 plus puissante que celle certifiée : 750 cv contre 680 cv. Icarius a obtenu la certification (STC) en 2002. L’avion, connu dans le monde entier sous son immatriculation F-GODZ, est loué au para-club de Chalon-sur-Saône où il effectue en moyenne 400 heures de vol par an. « Le F-GODZ est de démonstrateur de notre savoir-faire », résume Corinne.
Aujourd’hui, Icarius entretient une trentaine de PC-6 Porter basés dans l’Europe entière. Et depuis que Pilatus a arrêté la production de cet avion, son savoir-faire est encore plus recherché par les exploitants. Il a notamment acquis une expertise dans la maintenance des turbines Pratt & Whitney. Il est agréé par Blackhawk Aerospace, le spécialiste américain de l’optimisation des turbines.
Pendant une vingtaine d’années, l’ALAT (armée de Terre) faisait entretenir sa flotte de PC-6 à Gap-Tallard. En 2022, le contrat d’entretien n’a pas été renouveléhttps://www.aerobuzz.fr/breves-defense/la-maintenance-des-pilatus-pc-6-de-lalat-change-de-mains/. La perte de ce marché qui a permis à Icarius de se développer a été un coup dur. Elle a entrainé la nécessité d’accélérer la diversification. Aujourd’hui, l’atelier a une quinzaine de Cessna Caravan en entretien, ainsi que de plus en plus d’avions à pistons. Il vient d’être agréé par Garmin.
Sa spécialité demeure les gros chantiers de modernisation (retrofit) : de la motorisation à l’avionique en passant par le circuit électrique. L’entreprise emploie 25 salariés répartis à Gap et à Montauban, et elle regarde des nouvelles motorisations avec intérêt.
